mercredi 10 octobre 2012

[Thomas Day] L'instinct de l'équarrisseur

Titre : L'instinct de l'équarrisseur : vie et mort de Sherlock Holmes
Auteur : Thomas Day
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 432

Sherlock Holmes existe bel et bien ! Simplement il se trouve avec le professeur Watson sur une Terre parallèle ayant jadis reçu la visite des Worsh, des extraterrestres désormais parfaitement intégrés à la communauté humaine, qui bénéficie de leur technologie avancée ; et notre Conan Doyle, capable de se rendre sur cette autre Terre grâce à une invention de Watson, se contente dans notre monde de raconter les vraies aventures du célèbre détective - très édulcorées, cela va sans dire. Car Holmes, l'«Assassin de la Reine», n'a pas grand-chose à envier aux monstres qu'il pourchasse...Le fabuleux trio, au fil de ses aventures, va devoir affronter pas moins de deux Jack l'Éventreur, et combatre l'infâme professeur Moriarty, ennemi juré de Sherlock Holmes, qui va tout faire pour découvrir la clé de l'immortalité - un secret qui se dissimulerait dans un bien mystérieux Instinct de l'équarrisseur...

Vous aimerez :
- croiser Conan Doyle, Oscar Wilde, Jack London et bien d'autres dans le même livre !
- "Watson reloaded"
- le côté feuilletonnesque très appuyé
- les Worshs <3
- les belles descriptions d'ambiance

Vous n'y trouverez pas :
- beaucoup de sentiments
- du steampunk "classique"
- un Sherlock sympathique
- un monde sans violence...

Mon avis ?
Ceci est mon deuxième Thomas Day, et pas le dernier. Cette fois, au lieu de plonger dans le Japon médiéval, me voilà partie dans un roman feuilleton steampunk, à la fois grave et déjanté, très bien documenté, et tellement fourni de références diverses et variées que j'ai dû en louper pas mal. Mais quel voyage, mes amis, que ce livre ! Un vrai roman d'aventure à l'ancienne, avec des chapitres très courts (10 pages maximum, et encore, c'est rare !), un rythme soutenu, un style plein de gouaille et d'élégance mélangées, et des dialogues succulents avec des répliques qui font toujours mouche.

Du feuilletonnesque, donc, mais aussi du steampunk. Attendez-vous d'ailleurs à plus de "'punk", pour la violence et la plongée dans l'étrange, que de "steam" pour les machines étranges. Il y en a certes, mais elles parsèment le récit de jolies trouvailles, elles ne constituent pas un élément majeur de l'univers (même si c'est discutable, je l'avoue, mais c'est là mon avis à moi sur le background du roman ;-)).

On est quand même dans le steampunk, à fond, et pour cause : un des ressorts du genre est de faire se croiser plein de personnages célèbres, réels et imaginaires, et c'est bien le cas ici. Mon cœur de fangirl était déjà super heureuse de suivre Conan Doyle aux côtés de son célèbre détective, mais alors quand Oscar Wilde s'est invité (avec son opération d'infiltration ratée dans Whitechappel, puis son déguisement en prostituée pour attirer l'éventreur... à mourir de rire !!), j'ai frôlé l'apoplexie. Mon bonheur a atteint son paroxysme lorsque, dans la deuxième partie du roman (il y en a trois au total), Jack London apparaît. Hiiiiiiiiii <3 (hem, pardon, je me contrôle... hiii *glups*) Sombre, torturé, humain, à l'image de l'homme qu'il y a pu avoir derrière l'auteur, tel que je l'imagine.
J'adore Jack London, je le révère, c'est un de mes maîtres d'écriture, un des auteurs les plus merveilleux qui soit dans mon harem de lectrice (hein, quoi ? On appelle ça une bibliothèque ? o_O), et son personnage ici ne m'a absolument pas déçue. Il était là, l'auteur plein d'humanité, qui a écrit Le vagabond des étoiles ou bien Les mutinés de l'Elseneur... si vous n'avez pas lu ces livres et que vous souhaitez retrouver confiance en l'humanité, lisez-les (surtout le premier). Ils sont merveilleux.
Bref, je m'égare... donc, le steampunk... ah, oui ! Autre chose d'intéressant à propos des personnages : le duo Watson/Sherlock. Je place Watson en tête de file de manière conscience : non content d'être le personnage qui dirige le duo, c'est aussi le mieux revisité des deux à mon sens. A sa première apparition dans le roman, Thomas Day décrit un homme énorme, bedonnant, les cheveux gris, avec deux colts à la ceinture, entouré d'une étrange lueur verdâtre car il se téléporte dans l'appartement de Conan Doyle depuis son monde à lui, où Sherlock existe... imaginez ma réaction à ce Watson à des lieux du canon, mais pourtant très très crédible dans son rôle. Et très attachant. Une vraie réussite de ce roman, qui devrait peut-être s'appeler "Vie et survie de Watson", tant Sherlock semble éloigné du lecteur. Ledit éloignement n'est pas gênant en soi, de toute manière Sherlock est un être "à part" dans tous les sens du terme, mais on assiste en fait à l'histoire de Sherlock via Watson. C'est lui qui fait le lien entre Conan Doyle et Sherlock. Un peu comme, dans les "vrais" romans et nouvelles de Conan Doyle, c'est au final Watson qui fait le lien entre Sherlock et le lecteur :o)

Bref, voilà, un excellent roman qui ne manque qu'un peu d'émotion pour passer en coup de cœur. Une lecture qui m'aura marquée, ça, c'est certain.
J'ai adoré, en tout cas. Je pense que c'est le genre de roman qu'on aime ou qu'on déteste, sans juste milieu... pour ma part, je le recommande chaudement ! Merci à ma meilleure amie d'avoir insisté pour que le le lise. Voilà, c'est fait ! ;-)

4,5/5

6 commentaires:

  1. A chaque fois que je visite ton blog, je repars avec un livre à mettre dans ma WL... T'es dure quand même !

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    1. Vu que c'est le but avoué et complètement assumé de ce blog, je sais pas si je dois me sentir vaguement coupable ou pas... ^^
      <3

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    2. bah, ça sert à rien de faire semblant va, tortionnaire !!!

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  2. Je vais éclater d'un grand rire titanesque et tonitruant de satisfaction, je reviens x) <3

    (et dans le genre guest stars marquantes, je n'aurais qu'une chose à ajouter : Freud XDDDDD)

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    1. Rigole, rigole, je me VENGERAI :p
      Ah oui, Freud, le pauvre... qu'est-ce qu'il se prend XD

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