mercredi 29 août 2012

[Benedict Taffin] La pucelle et le démon

Titre : La pucelle et le démon
Auteur : Benedict Taffin
Editeur : Asgard
Nombre de pages : 314

Le mercenaire Sidoine de Valzan est chargé d’escorter la prophétesse Jehanne. La jeune femme prétend pouvoir remettre le Dauphin sur le trône et rétablir la paix dans le royaume. Mais à son arrivée, Sidoine découvre qu’elle a été assassinée par des démons. Il lui faut absolument trouver une femme pour sauver le royaume, mais qui ? Il ne connaît personne en ces terres étrangères. Personne, hormis la prostituée avec laquelle il a passé la nuit précédente : Oriane. Oriane… Jehanne… qui verra la différence ?

Vous aimerez :
- l'Histoire de France façon fantasy
- les en-têtes de chapitres façon "chanson de geste" revisitée
- le postulat de base
- Arkshaar, un démon vraiment horrible, vicieux, retors, pervers... et attachant malgré tout car non dénué d'humour ^^

Vous n'y trouverez pas :
- un roman historique
- une grande galerie de personnages
- une exploration du contexte social très poussée

Mon avis ?
Un bon roman, que j'attendais de lire depuis que son auteur en avait fait mention sur son blog. Le postulat de base, de faire passer une prostituée pour la Pucelle de France, a de quoi intriguer plus d'un lecteur ! Ce côté du roman est très réussi, comme le reste.

Dès le début, dans un prologue ahurissant de dynamisme, de beauté et de cruauté, nous plongeons dans une France revisitée, pour ne pas dire alternative, où les Azuléens ont envahie le royaume de Falatie, dont la ville à reprendre se nomme Ortillan... le trône de Falatie est menacée de la même manière que le trône de France, et il est assez délicieux de relier les personnages historiques de cette histoire de fantasy à ceux de notre Histoire bien réelle ! D'ailleurs, les en-tête sont purement historiques, des bijoux de style rappelant les gestes anciennes où est contée l'histoire hagiographique de la véritable Jeanne d'Arc telle que nous la connaissons. Cela permet au lecteur – plus ou moins au fait des événements de l'Histoire – de relier facilement les épisodes fantasy et historiques.

J'ai énormément apprécié l'histoire mélangée à l'Histoire, la façon dont la magie s'y imbrique naturellement dans les recoins d'ombres. J'ai également adoré la relation qui se tisse entre Oriane la prostituée, Sidoine le capitaine d'armée, et le démon qui habite ce dernier. Ces dialogues à trois intervenants dont un n'est entendu que par son possédé... c'est drôle, bien écrit, toujours bien amené, un régal ! Arkshaar, le démon, est juste abominable, doté d'un humour noir vraiment horrible... et pourtant, je me suis surprise à rire. Je devrais avoir un peu honte, je crois... ^^;;;

Là où j'émets quelques réserves, c'est au niveau du style : j'ignore pour quelle raison, mais mis à part le prologue où ça ne m'a pas choquée, j'ai eu un mal fou à m'imprégner de celui-ci lors des 100-150 premières pages, ce qui représente un bon tiers à la moitié du roman tout de même. J'ai fini par m'y faire, avant de remarquer que, en fait, c'était le mélange d'anciennes tournures et de syntaxes modernes qui me dérangeait. Ce saut d'un registre à l'autre est discret, constant, et un peu déstabilisant si l'on vient à le remarquer – ce qui a donc été mon cas. Heureusement, rien d'assez grave pour m'empêcher d'apprécier la lecture de ce roman attendu depuis si longtemps !

Pour la fin, sans vous révéler la manière dont elle est revisitée (il y a un bûcher quand même, vous voilà terriiiiiiblement spoilés sur l'Histoire de France :p), j'aurais apprécié un petit épilogue historique, dans le même genre que les en-têtes de chapitres. Par exemple, un extrait de son procès verbal. Un tout petit quelque chose qui y donnerait un aspect totalement conclusif, qui m'a semblé manquer en fin de lecture.

En conclusion, un très bon roman qui visite les coins d'ombre de l'histoire de la Pucelle ! Jéhanne, Orianne... est-ce que vous verrez la différence ? ;-)
4/5
En plus, en octobre, c'est le mois de Bénédicte Taffin sur Bookenstock, qui vous propose de gagner des exemplaires numériques du roman. Un partenariat à l'image de celui que j'avais fait pour le tome 3 des Fedeylins, qui vous permettra de découvrir gratuitement un superbe roman en échange d'une chronique.

vendredi 17 août 2012

Blog en vacances

Je pars dès demain et pour une semaine en vacances. Le blog sera donc en pause pour cette durée : pas de "C'est lundi !" cette semaine, mais ça ne veut pas dire que je resterai inactive. Dans ma valise, plein de livres, donc une bonne partie sont d'auteurs francophones ! J'ai décidé d'emporter ceux-là :


Sans compter mon Thomas Day !
Du fantastique et de la fantasy au programme. Ça n'en fait que trois mais, avec moi, j'aurai aussi de la lecture d'auteurs japonais et anglophones. Je tiens à varier les genres et les origines ! Surtout que j'ai de nombreuses heures de voiture devant moi...

Bonne semaine à tous et à très vite. ;-)

jeudi 16 août 2012

Encore des livres gratuits !

Excellente initiative de la part des éditions Voy'[el], qui mettent gratuitement à disposition les premiers tomes de certaines sagas... en ebook bien sûr ! Vive le numérique qui rend ce genre d'opérations possible. Alors, surtout, ne ratez pas cette opportunité. Ca commence demain. Voici l'annonce de l'éditeur, avec la liste des titres disponibles :

mercredi 15 août 2012

[Debandt & Fardin] Iluvendan 1

Titre : Iluvendan, tome 1 – Rencontre avec Gaeria
Auteurs : Nicolas Debandt & Marc-Antoine Fardin
Editeur : L'homme sans nom
Nombre de pages : 424

Iluvendan. Une cité où la magie et la technologie se côtoient et s’entremêlent. Le Iolthän, étrange cristal noir, source d’énergie mystérieuse, assure la prospérité de la cité, fait voler ses aéronefs, offre le confort à ses habitants. Trois adolescents, les jumeaux Feäsil et Klaod et la séduisante Imenel, vont enfin pouvoir découvrir cette cité, car c’est là qu’ils mèneront leurs études. Les heures de cours, les rencontres avec les enseignants, les doutes personnels, cela aurait déjà de quoi largement remplir les journées : mais voilà qu’ils découvrent des rumeurs parlant d’une pénurie de Iolthän, d’une guerre imminente face au pays voisin ! Et comment résister à l’appel de l’aventure lorsqu’on est jeune ? Les trois héros vont décider d’enquêter. Manipulés par certains, aidés par d’autres, ils devront faire face à des forces qui les dépassent, mais feront tout pour faire éclater la vérité !

Vous aimerez :
- la fantasy sauce steampunk comme on en voit rarement
- la richesse du monde décrit
- le vaste bestiaire (inventé et d'origine)
- la cité d'Iluvendan, hypnotisante !

Vous n'y trouverez pas :
- une société industrialisée à 100%
- un style très maîtrisé

Mon avis ?
En dépit de la couverture qui laisse penser le contraire, Iluvendan se situe dans un monde qui tire davantage sur la fantasy que le steampunk : la magie est très présente, la révolution industrielle n'a pas encore tout à fait eu lieu, et c'est justement l'accélération de celle-ci qui pose problème aux jeunes héros, aux politiciens... et au monde lui-même. Car la technologie d'Iluvendan se base sur l'exploitation du Iolthän noir, pierre magique très puissante mais qui vient à manquer à la cité. Et le gouvernement de manigancer dans l'ombre de ses concitoyens, de faire planer la peur, et de provoquer une guerre dans le but de s'approprier les ressources de Iolthän des (lointaines) cités voisines. Une guerre d'autant plus périlleuse que les chemins à parcourir sont constitué à la fois de terre et... de magie. Je ne vous en dis pas plus afin que vous découvriez vous-même ce concept insolite et très bien géré du roman. Au niveau de l'univers, Iluvendan est un récit d'une incroyable richesse, un régal pour les yeux curieux du lecteur !
Là où le bât blesse, c'est à deux niveaux et pas des moindres... tout d'abord, j'ai trouvé le style régulièrement maladroit : répétitions qui auraient pu facilement être évitées, mots manquants, structures syntaxiques exotiques et parfois guère compréhensibles. Il y a aussi un regrettable manque d'odeurs, de sensations diverses. La plupart des descriptions se basent sur la vue, ce nous en met plein les yeux mais ne satisfait pas nos autres "sens" de lecteur.
Toutefois, je ne jette pas la pierre aux auteurs car, à quatre mains, l'écriture est un défi doublement difficile. J'ignore s'ils ont procédé en écrivant chacun un chapitre à tour de rôle, ou en travaillant sur les chapitres ensemble, mais l'on ressent à la lecture, de temps à autre, une certaine maladresse très certainement inhérente à ce travail en duo.
Ensuite, second et dernier point noir, il s'agit des personnages adultes. J'ai trouvé les jeunes très bien faits, bien gérés, leur caractère et leurs relations sonnent de manière authentique. En revanche, justement, j'ai trouvé que les adultes (notamment le Graveur Telkar, censé être maître, guide, enseignant, etc. et donc d'une sagesse à peu près exemplaire) affichaient la même immaturité que leurs enfants et/ou élèves. C'est assez surprenant de voir un adulte éclater de colère avec la même déraison que l'adolescent qu'il venait de réprimander fermement une page plus tôt – ou, tout du moins, de voir que les auteurs ont effectué pour les adultes un traitement quasi identique à celui des ados, si vous voyez ce que je veux dire.

Bon... mis à part ça, Rencontre avec Gaeria n'est pas un mauvais roman, loiiin de là ! L'univers est passionnant, à tel point que je n'ai pas pu m'empêcher de dévorer le livre en deux jours dans une période pourtant très chargée. Le mélange de décor steampunk et de société fantasy fonctionne à merveille. La cité d'Iluvendan m'est apparue très précisément, avec son architecture en étoile, sa Tour du Savoir, ses mystères, ses castes !
La société décrite par Debandt et Fardin est merveilleusement bien mise en place. Les rapports hiérarchiques, les alliances, la politique interne des castes... tout regorge de surprises, foisonne de détails, c'est un plaisir de tous les instants !
Et, quand nos héros sortent de la cité (je ne vous dis ni comment ni pourquoi, c'est une des belles surprises scénaristiques du roman ;-)), le monde qu'ils découvrent est incroyable et merveilleux. Dangereux, aussi, et surtout plein de mystères. Et de magies, au pluriel, autant qu'il y a de types de pierres de Iolthän... une variété de pierres de pouvoir à laquelle la cité d'Iluvendan ne s'attendait pas. Iolthän noir, oui, mais aussi rouge, bleu, mauve... avec ses propriétés particulières à chaque fois.

Plus que les personnages, c'est l'univers et ses mystères qui vont me pousser sur le deuxième (et dernier) tome. J'ai hâte de savoir quel sera le destin d'Iluvendan, cité du Iolthän noir !

3,5/5


mardi 14 août 2012

[Vanessa Terral] L'aube de la guerrière

Vous commencez à connaître mon amour pour la littérature fantastique vampirique... surtout l'urban fantasy. Et quand elle est francophone, j'explose de joie et me précipite dessus. Alors quand en plus c'est Vanessa Terral qui s'y met, une auteur dont j'ai eu de nombreuses fois l'occasion de constater le talent à travers ses nouvelles, je sens que je ne vais pas résister.
 Ceci étant dit, voici la couv et la 4e de couv ! Plus un lien pour les intéressés ;-)

« Marre de jouer les éboueuses ! De ramper dans les divers infra-mondes à   traquer les monstres les plus tordus de la Création. Et maintenant, on nous   envoie sans équipier, direct au casse-pipes ! Trop de boulot, qu’ils disent.   Trop de manifestations. Il paraît que c’est à cause de la fin du monde. Quel   monde, déjà, je ne sais pas trop… Mais quelle fin en plus ?! On a déjà eu droit   à l’éclipse de 1999, au bug de l’an 2000, à l’ère du Verseau qui s’est glissée   quelque part là-dedans et maintenant à décembre 2012 grâce à cette connerie de   calendrier maya ! N’importe quoi…
Remarquez, je devrais quand même me   méfier ; je suis bien placée pour savoir qu’en matière de légendes, il n’y a pas   de fumée sans feu. La preuve : moi, ça fait trois semaines que je suis un ange   guerrier.»

À peine décédée, Solange est envoyée à l’armurerie   divine. Le Livre de saint Pierre a parlé : guerrière par prédisposition   naturelle, mais ange sans grande valeur, elle ne sera d’aucune utilité dans la   guerre qui oppose les siens aux démons. Autant l’utiliser près des Fosses, ces   lieux dispersés dans les plans qui ont pour point commun d’abriter des Larves et   autres créatures de cauchemar. Lesquelles ont une fâcheuse tendance à   fuguer…

Un job qui n’a rien de bien intéressant – à part une meilleure   connaissance des différents types d’effluves méphitiques – jusqu’à ce qu’elle   découvre que les démons aussi envoient des guerriers dératiser les abords des   Fosses. Dont Terrence et Aghilas… ce dernier possédant le même Don qu’elle, un   pouvoir très rare visiblement : le Feu des Ténèbres.


En précommande aux éditions du Chat Noir. Disponible le 1er septembre.
Pour toute commande passée avant le 23 août, un marque-page exclusif et dédicacé est offert. ^w^

lundi 13 août 2012

[Service Presse] Contes et petits récits d'à côté

Une fois n'est pas coutume (mais peut-être que ça le deviendra un jour !), SFFF100%VF propose de mettre à disposition plusieurs exemplaires numériques d'un recueil de nouvelles fantastiques francophones. En voici la présentation :

Contes et petits récits d'à côté est notre premier recueil de nouvelles, signées Sybille Marchetto, avec les illustrations de Stéphanie Dubut et Hélène Marchetto.

23 nouvelles fantastiques.
Ouvrage numérique (disponible au format epub, Mobi, etc.) édité par les Vagabonds du Rêve.

Pour obtenir l'un de ces service presse généreusement offerts par l'éditrice, rien de plus simple. Il suffit d'envoyer un mail. Cependant, attention, les services presses sont réservés aux participants du challenge qui disposent d'un blog.
Un livre contre une chronique, à réaliser dans le temps du challenge (jusqu'à Juin 2013 inclus).
Votre demande d'exemplaire est à envoyer par simple mail à plumealamain [ @ ] gmail [ . ] com. Je me chargerai de vous transmettre l'ouvrage ! :)

Un grand merci aux Vagabonds du Rêves qui ont généreusement proposé ce petit partenariat sympathique pour les participants du challenge. Et une hola en leur honneur ! ^___^

C'est lundi, que lisez-vous ? #3

Ce que j'ai lu la semaine passée :
 
Ce que je suis en train de lire :
 
Ce que je vais lire cette semaine : 

Eh oui, j'ai trouvé le tome 2 de Rebecca Kean et je me suis laissée avoir, je l'ai commencé. Mais bon, le prochain, c'est Thomas Day ! Promis juré !
Et vous ? Lisez-vous ce que vous aviez prévu ou vous êtes-vous, comme moi, laissé "piéger" par un livre inattendu ? ^^

samedi 11 août 2012

[Samantha Bailly] La princesse au bol enchanté

Titre : La princesse au bol enchanté
Auteur : Samantha Bailly
Editeur : Nobi nobi !
Nombre de pages : 48

Au pays de Kawachi, la princesse Haruka grandit dans l’affection de ses parents. Mais un jour, la maladie frappe sa mère bien aimée. Dans son dernier souffle, elle lui pose un bol sur la tête et fait une prière afin que celui-ci la protège dans son avenir. Le sort fait que Haruka ne peut plus ôter cette coiffe de bois qui lui dissimule le visage. Devenue différente aux yeux de tous, elle est soumise au dédain et aux moqueries. Elle décide de partir loin et devient simple servante chez un grand seigneur. Son chemin croise alors celui du prince Kaito qui s’éprend de Haruka malgré la malédiction qui pèse sur elle. Pourtant, ne dit-on pas que l’amour est le plus grand des sortilèges ?…
La Princesse au bol enchanté est un conte rare du Japon dont la magie et le destin du personnage rappellent Cendrillon, le raffinement nippon en plus.

Vous aimerez :
- la beauté des images, toutes en double page
- le détail apporté aux kimono, yukata et accessoires japonais
- la variété des ambiances
- la sobriété du style d'écriture
- la présence du bouddhisme en filigrane

Vous n'y trouverez pas :
- une princesse assistée
- de dragons et autres créatures magiques
- une magie à l'occidentale

Mon avis ?

Si j'ai acheté cet album, c'est d'abord parce que j'apprécie le travail de romancière de Samantha Bailly. J'étais certaine de trouver un bon texte, et ce fut le cas ! Dans la quatrième de couverture, l'éditeur fait référence à Cendrillon, mais ce n'est pas dans notre culture occidentale qu'il faut chercher les racines de cette histoire. Samantha Bailly a effectué un admirable travail de réécriture d'un ancien conte classique japonais.


C'est un conte en demi-teintes : il, ne soyez pas surpris de voir se succéder, dans cet album, la mort brutale et injuste d'un parent puis l'abandon (littéral) de la fille par le père. C'est une histoire très triste et poétique, mais belle et douce. J'y ai retrouvé l'ambiance amère des contes japonais, mais aussi leur beauté pleine de chaleur et d'espoir. Un conte qui enseigne le pardon, la compassion, et également la volonté de voir par delà les apparences (ce qui change des discours consuméristes des reprises Disney. J'adore les Disneys, mais on ne peut pas dire qu'ils défendent des valeurs morales : c'est davantage le côté "princesse [en détresse]" qui est mis en avant).


Ici, la princesse Haruka perd tout puis regagne tout par elle-même, grâce à son propre talent, sa propre beauté, sa propre richesse. Et ça fait plaisir, ça aussi ! Ce petit côté typiquement japonais m'a beaucoup plu.

Notez, bien entendu, les magnifiques illustrations de Ein Lee, illustratrice chinoise. J'ai mis ici quelques planches en libre circulation sur le net : elles sont superbes, et encore, ce ne sont pas les plus belles de l'album...

Idéal pour petits et grands !

4/5

En plus, à la fin du livre, il y a un petit making-off des illustrations, et une notice explicative du conte japonais.

vendredi 10 août 2012

[Cassandra O'Donnell] Rebecca Kean 1

Titre : Rebecca Kean, tome 1 – Traquée
Auteurs : Cassandra O'Donnell
Editeur : J'ai Lu
Nombre de pages : 474

Nouvelle-Angleterre, Burlington... Pas de délinquance, élue la ville la plus paisible des Etats-Unis, bref, un petit havre de paix pour une sorcière condamnée à mort et bien décidée à vivre discrètement et clandestinement parmi les humains. Malheureusement, en arrivant ici, je me suis vite aperçue que la réalité était tout autre et qu'il y avait plus de démons, de vampires, de loups-garous et autres prédateurs que nulle part ailleurs dans ce foutu pays. Mais ça, évidemment, ce n'est pas le genre de renseignements fournis par l'office de tourisme. Maudit soit-il...

Vous aimerez :
- le fait que l'héroïne soit une sorcière
- le fait que l'héroïne soit une maman
- la multitude d'espèces et classes représentées
- les magies (au pluriel !)
- le style simple, efficace, aux métaphores hilarantes, et avec des expressions bien françaises !

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue surprenante
- une psychologie hyper développée
- de temps morts

Mon avis ?
J'avais beaucoup entendu parler de Rebecca Kean, et j'avoue que je craignais un énième copycat d'Anita Blake. Au final ? Les deux héroïnes ont beaucoup en commun côté caractère mais les romans, eux, n'ont rien de comparable. J'ai retrouvé dans le premier tome de cette série tout ce qui me plaisait dans la bit-lit (une héroïne forte et protectrice, un triangle amoureux intéressant, des personnages avec plein de secrets, une lecture rapide), mais sans les défauts (une héroïne énervante à force d'être forte et protectrice, un triangle amoureux où l'héroïne change de mâle toutes les 5 pages, les secrets qui n'en sont pas, et les retournements parfois si rapides qu'ils en deviennent incompréhensibles).

Mis à part ça, que dire ? L'intrigue est cousue de fil blanc, c'est surtout les personnages qui nous réservent des surprises. Le passé de Rebecca est hyper intéressant et original. Elle n'a pas eu une vie facile, elle a bu, mangé et dormi surnaturel depuis sa naissance, et son présent caractère découle directement de son éducation (pas seulement de la volonté de l'auteur à en faire quelqu'un qui est tout le temps de mauvais poil et sur la défensive ^^).
J'ai beaucoup apprécié le fait qu'elle soit une sorcière : et quelle sorcière ! Rebecca a la méga-classe. Elle a des pouvoirs hyper dangereux. Hyper puissants. Et elle a aussi ses limites, qui se matérialisent peu à peu. Toutefois, il n'est pas dit que ces limites soient "restrictives"... je vous laisse découvrir le pourquoi du comment en lisant. ;-) Bref, pour une fois, ça fait plaisir que la sorcière du récit ne soit pas juste un vague faire-valoir vampirique que l'auteur sort du chapeau magique quand il a besoin d'un sortilège parce que les personnages sont tous dans la mouise et qu'il n'y a aucun autre moyen de les sortir de là. Ici, la magie est utilisée avec intelligence, et elle nous réserve bien des surprises : en effet, elle n'est pas une, mais plusieurs. Là encore, je vais éviter de trop en dévoiler... sachez juste que cela a trait aux différentes espèces surnaturelles en présence : nous avons des chamans, des potionneuses (sorcières spécialisées en potions), des muteurs (métamorphes), des garous (pas que des loups), des vampires, des démons... et chaque espèce a sa propre hiérarchie, ses écoles, ses clans, ses formations, son système d'éducation. Ça fourmille de détails, et ça rend le monde incroyablement vivant. Intéressant. Un régal.

A ce niveau de la critique, c'est un coup de coeur. Mais, il y a un mais... Rebecca est une sorcière et, surtout, une maman. Elle a une fille, Leonora, qu'elle cherche à protéger à tout prix, et de tout le monde : des habitants surnaturels qui les entourent mais aussi et surtout de ceux... qui les traquent. Souci : pour une maman censée être préoccupée par sa fille, je trouve que Rebecca s'occupe très peu d'elle. Les 3/4 du livre, Leonora est remisée avec sa baby sitter à la maison. Ok, la baby sitter en question est un loup-garou, mais vu la puissance de frappe de ceux qui les traquent, je trouve ça un peu léger.
Du coup, j'ai été déçue sur ce point, qui est quand même un point majeur. Disons que j'attends, dans le tome 2, une présence plus marquée de Leonora, et du lien (davantage que maternel) qui l'unit à Rebecca.

Pas un coup de cœur à cause de ce gros point noir, mais presque !
Un petit avertissement pour ceux qui décideraient de se lancer dans la lecture de cette série : il y a quelques erreurs de mise en page, comme si J'ai Lu avait fait la maquette à l'arrache. Ça arrive, mais chez une maison d'édition dotée d'autant de moyens, ça marque un peu mal quoi. ^^

4/5

Et, contrairement à ce que laisse penser le nom de l'auteur, celle-ci est bel et bien francophone !

lundi 6 août 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #2

Ce que j'ai lu la semaine passée :


Ce que je lis en ce moment :


Ce que je vais lire cette semaine :


Je n'ai pas encore commencé le tome 1 des Dossiers Dresden, en fait, mais je compte les lire assez rapidement. Je pense lire le Thomas Day ensuite, mais tout dépendra de mes achats de la semaine en librairie. J'ai adoré le tome 1 de Rebecca Kean (de la bit-lit francophone avec des sorcières classes dedans !), du coup je pense me procurer le tome 2 rapidement. Tout dépendra de si j'ai ou non entamé le Thomas Day à ce moment-là... :)

Et vous, que lisez-vous en ce lundi 6 juillet ?

vendredi 3 août 2012

[Thomas John] La Cité Noire

Titre : La Cité Noire
Auteurs : Thomas John
Editeur : Éditions Asgard
Nombre de pages : 586

Une cité régie par des sorciers aux pouvoirs déclinants.
Une cité où toutes les sept nuits, lorsque les lunes se confondent, la mort hante les rues et emporte les défunts.
Une cité d’aventures épiques, d’amours et de mort.

Quel est donc le mystère de la Cité Noire ? Perdus au milieu de ses complots, Ao, Perceron et Kroll parviendront-ils à survivre ?

Vous aimerez :
- le côté anti-héros des protagonistes
- la visite des souterrains de la Cité Noire...
- le côté extrêmement visuel des descriptions
- le tragi-comique de l'univers

Vous n'y trouverez pas :
- une fantasy joyeuse : attention, l'univers est violent et l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère
- un héros unique

Mon avis ?
J'ai lu ce roman deux fois. La première fois, avant qu'il ne soit publié, en tant que bêta-lectrice. La deuxième fois, bien des années après, sous forme publiée. Rien n'a changé, je reste toujours autant fascinée par la Cité Noire. Plus que les personnages qui l'habitent, et qui sont pourtant forts en émotions et en passés tragiques, c'est cette Cité qui m'a hypnotisée. Quand je lis, j'en vois chaque détail, je sens chaque odeur, je m'imprègne de chaque atmosphère. C'est comme si je connaissais ses ruelles, ses places, ses habitants.
Mais pas tous ses secrets, loin de là. C'est ce qui tient en haleine tout au long du récit, c'est le fil rouge qui réunit tous les personnages - issus de milieux très différents chacun, et qui ne se rencontrent pas nécessairement. Chacun d'entre eux est en quête de quelque chose de relié au mystère de la Cité Noire.
Une ville envoûtante par ses mystères, et repoussante par son aspect.

Et quand la fameuse Fossoyeuse hante les rues une fois par mois, à Lunardente, on ne peut que s'interroger : créature fantastique ? Fantôme dévorant ? Monstre de l'au-delà ? Sortilège incontrôlé ? On veut savoir, et on lit, et on se retrouve à la fin du premier tome avec un goût de trop peu.

Le seul reproche que j'aurais à faire à ce livre, c'est quelques longueurs et parfois un poil trop de gore à mon goût. Mais pas de quoi gâcher cette excellente lecture, que je vous recommande chaudement. ^^
4/5
En plus, l'auteur a un blog sur lequel vous pourrez trouver des illustrations inédites des personnages, ainsi que la plus belle bande-annonce de roman qu'il m'ait été donné de voir à ce jour !