lundi 30 décembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #66

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

2013 est sur le point de s'achever... ma dernière lecture SFFF francophone de l'année sera donc le Tournoi des Ombres de chez Pandore ! Et toutes lectures confondues, ce sera sûrement le livre de Nagai Kafu puisque je suis sur le point de le terminer... ;-)
2014 débutera donc avec le tome 10 de l'Assassin Royal (que j'ai mis de côté cette semaine, par manque de temps) et, en SFFF francophone, ce sera probablement la toute nouvelle série de chez Voy'[el] : les Hibraines, de Corinne Guitteaud !

Et vous, que lisez-vous en ce dernier bout d'an 2013 ?

jeudi 26 décembre 2013

[Agnès Marot] De l'Autre Côté du Mur

Titre : De l'autre côté du Mur
Auteur : Agnès Marot
Editeur : Éditions du Chat Noir
Nombre de pages : 316
Pour Sibel qui se consacre entièrement à la danse, le quotidien est un perpétuel ballet. Pourtant, tout bascule le jour où son lien à l'Art est coupé : on l'isole de ses sœurs, on lui refuse l'existence qu'elle aime tant dans cette communauté composée exclusivement de femmes. En tâtonnant pour retrouver tout ce qu'elle a perdu, elle entend des rumeurs, découvre des secrets propres à bouleverser sa conception du monde. Mais alors, si la vie n'est qu'un immense théâtre, pour qui Sibel danse-t-elle ? Et surtout, que se trame-t-il en coulisse ? Peut-être cet étranger au sourire narquois qui se définit comme un « homme » et ne lui parle que de Science pourra-t-il lui apporter des réponses. L'aidera-t-il à franchir l'enceinte qui délimite l'univers qu elle a toujours connu ? Découvrez le mystère qui se cache là-bas, de l'autre côté du mur...

Vous aimerez :
- l'univers cloisonné
- les personnages attachants
- l'écriture tantôt dynamique, tantôt poétique

Vous n'y trouverez pas :
- un triangle amoureux
- des technologies de pointe

Mon avis ?
Celui-là, de livre, je me demande pourquoi j'ai attendu autant de semaines avant de m'y plonger ! Parce que, bon sang, les amis, c'est un nouveau coup de cœur made in Les éditions du Chat Noir dont, décidément, j'apprécie de plus en plus les choix de publication. Plusieurs raisons à cela, toutes excellentes bien entendu... ;-)

La première, et non la moindre : la tonalité Young Adult. Agnès Marot sait écrire avec son propre style, mais aussi coller à une tradition d'écriture, c'est indéniable. Car c'est du Young Adult ici, dans la pure tradition anglo-saxonne. Chapitres très courts (2-3 pages, une dizaine maximum), narration au présent, narratrice ado très réaliste, avec des préoccupations terre à terre mais une soif de liberté incomparable... on retrouve tous les ingrédients. Y compris certains passages un peu trop rapides qui ont provoqué quelques incompréhensions de ma part, mais c'est vraiment le seul reproche que j'aurais à faire à l'auteur.
J'ai rarement vu un livre francophone parvenir à reproduire aussi fidèlement les spécificités du YA anglophone. Je trouve le YA francophone très différent de l'anglophone – et pas moins bon, juste différent, peut-être plus Adulte que Young, justement. Ici, on est plus proches de l'enfance que de l'univers des adultes, donc plus proche de ce qui se fait outre-Manche et outre-Atlantique. Dommage, diront certains, que l'auteur n'ait pas penché du côté francophone de la balance, alors qu'elle est elle même française... mais sincèrement, qui s'en soucie ? Au contraire, je trouve cela formidable en termes d'interculturalité et de trans-littérarité : une véritable réussite, avec un pied de chaque côté de la Manche !! ;-)
D'autant plus que l'auteur a choisi d'écarter certains poncifs trop exploités dans ce type de littérature : notamment le triangle amoureux... pas de ça ici, et c'est tant mieux, car ça commençait à devenir un peu lourd... vous ne trouvez pas ? ^^

Deuxième raison : le style, entre dynamisme dans les scènes d'action (plutôt rares, cela dit) et poésie presque lyrique d'autres fois... quand les deux ne se mélangent pas carrément, pour former des scènes très émouvantes, impossibles à lâcher. Autant j'ai trouvé ça too much la première fois où les deux se sont mêlés, autant j'ai carrément accroché aux fois suivantes, sûrement car j'y étais accoutumée, et puis parce que je m'étais attachée à la narratrice, Sibel.
Sibel, la danseuse, aussi rebelle qu'attachante ! C'est un personnage très réussi, l'entier roman repose sur ses épaules, et la description qu'elle fait des personnes et des lieux qui l'entourent est à la fois simple et détaillée, très évocatrice. La manière qu'elle a de percevoir le monde nous la rend attachante, en fait, car elle pose un regard très généreux sur ce qui l'entoure. Même si elle a ses moments de colère, et qu'elle agit parfois en vraie petite peste... mais quel enfant de 16 ans ne le ferait pas ? ^^

Ce qui m'amène à la troisième raison : l'univers décrit. Un univers où Art et Science ont été séparés pour le bien de l'humanité. Un univers cloisonné, où la vie est tellement compartimentée que l'ignorance est monnaie courante. Car la connaissance, ici, c'est le pouvoir. La connaissance de soi, de la nature, des objets... Mais cette connaissance est parcellaire, même chez les puissants. Car ceux qui dirigent le complexe n'en savent peut-être pas plus que ceux qui y vivent.
Cet aspect compartimenté de l'univers ne l'en rend pas moins riche, car on constate rapidement les différences interprétatives entre les personnages, quand ils confrontent ce qu'ils savent... du coup, entre ce que l'auteur a réellement créé, et l'univers des possibles imaginables à travers les personnages avant qu'ils ne parviennent à découvrir la vérité... cela crée un univers riche et fouillé, vraiment vaste, et ce, en dépit de tous ces murs qui les entourent, de ce complexe étrange où plusieurs univers sociaux se côtoient sans se voir, ce dernier refuge de l'humanité... mais oops, j'en ai déjà trop dit ;-)

J'en ai déjà trop dit et, en même temps, pas assez : il y a beaucoup à dire de ce merveilleux roman. Enchanteur, dynamique, surprenant, original, il n'en finira pas de vous surprendre, page après page. Un vrai coup de cœur, d'autant plus qu'il s'agit d'une lecture qui reste longtemps en tête après qu'on ait passé la dernière page.

A conseiller aux jeunes et aux moins jeunes ! En tout cas, une chose est certaine : vos ados vont adorer ! ;-)

mercredi 25 décembre 2013

Joyeux Noël & bilan numérique

En cette 25 décembre, je livre ici mes vœux tardifs : j'espère que vous avez passé un excellent Noël et que la fête et le Père Noël vous ont apporté tout ce que vous pouviez rêver de bonheur en famille, de bonne boustifaille et de jolis cadeaux :-D

Cela étant dit... pour ceux qui se rappellent bien, l'an passé à cette même époque, je découvrais avec plaisir les joies de la liseuse électronique. La mienne fête donc sa première année d'utilisation ! Et le bilan est très positif: j'ai découvert que je m'en servais avec autant d'entrain que des livres papiers, même si des fois je suis d'humeur à lire en numérique, d'autres fois en papier... je ne saurais pas expliquer pourquoi. Néanmoins, ce dont je suis sûre, c'est que je ne pourrais pas me passer du papier. Pas pour l'instant du moins.

L'autre chose qui est certaine, c'est que je ne peux plus non plus me passer de ma liseuse : elle est devenue indispensable ! Je l'utilise quand je voyage, mais aussi en déplacements près de chez moi : 1h d'attente à passer avant un rdv, et pas envie d'abîmer un bouquin dans mon sac surchargé ? Hop, je prends la liseuse ! Mon livre papier en cours est trop lourd pour être transporté sans me démonter l'épaule ? Hop, la liseuse !

Je l'utilise donc en complément du livre papier, principalement pour des raisons pratiques, donc. Car c'est certain qu'une liseuse a moins de charme qu'un livre papier, on y perd l'expérience physique. Mais le plaisir de lire reste identique !

Sur les 90 livres lus cette année, 27 seulement étaient numériques... mais ça fait quand même quasiment un tiers, et pour une première année d'utilisation, c'est franchement cool !

En fait, il faut que je prenne le réflexe de me procurer les livres en numérique. Car le plus souvent, j'achète en librairie indépendante. Et c'est bien, mais je pourrais lire encore plus et pour moins cher si je tâchais d'équilibrer mes dépenses librairie physique/librairie numérique. :-)

lundi 23 décembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #65

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

En voilà un C'est lundi très fourni ! Et avec deux coups de coeur, tout de même : Les Enfants de l'Ô et De l'autre côté du mur (à se demander comment j'ai pu attendre tout ce temps avant de m'y lancer, dans celui-là !!) J'ai ensuite fait un petit détour par le premier tome de la série jeunesse d'Erik l'Homme et Pierre Bottero. Le tome 2 ne devrait pas tarder à suivre vu qu'il est dans la PAL, mais comme pour l'instant je ne suis pas emballée plus que ça... les lectures prioritaires sont plutôt la suite de l'Assassin royal, et puis mon trèèèès attendu deuxième tome de Magies Secrètes d'Hervé Jubert. ^_^

Ah, le dernier C'est lundi avant Noël... il a un petit goût de thé, de chocolat et de cocooning, vous trouvez pas ? Et vous, que lisez-vous de beau ?

samedi 21 décembre 2013

[Vanessa du Frat] Les Enfants de l'Ô 1

Titre : Les Enfants de l'Ô, tome 1 du Cycle de Z'Arkan
Auteur : Vanessa du Frat
Editeur : Chromosome éditions
Nombre de pages : 432
Roman auto-édité disponible en papier (21€) et numérique (3€50)
 
Alia, 2340 Un étrange signal apparaît sur les écrans de surveillance ECO. Ludméa, jeune stagiaire envoyée sur le terrain pour chercher son origine, se retrouve en pleine tempête, au cœur de la forêt de Gonara. L’affaire semble intéresser de près Ruan Paso, directeur adjoint des départements militaires pour la recherche scientifique, un homme plein de secrets.
Terre, 2066
Les jumeaux Line et Lúka tentent de survivre sous le joug d’un père violent, obsédé par ses manipulations génétiques. Leur existence triste et routinière est chamboulée le jour où Lúka désobéit aux ordres en laissant s’évader un sujet d’une importance capitale… ce qui ne restera pas sans conséquences pour le futur.
Les Enfants de l’Ô nous fait voyager entre deux mondes, deux époques et nous fait découvrir les destins croisés de personnages énigmatiques. Mêlant saga familiale, drame psychologique et science-fiction, ce premier tome pose les jalons d’une série qui s’annonce captivante.

Vous aimerez :
- la psychologie poussée des personnages
- le côté "thriller médical génétique" (rien que ça !)
- les histoires d'amour tordues
- les paradoxes temporels

Vous n'y trouverez pas :
- une science-fiction basée sur la technologie
- des personnages dénués de défauts
- de scènes de batailles, etc.

Mon avis ?
Les Enfants de l'Ô... une série de romans longtemps publiée sur internet, forte d'une assez grande communauté de lecteurs, laquelle a des années durant milité pour avoir son édition papier. J'en faisais partie et, ça y est, avec le temps et la détermination, nous avons gagné : Vanessa du Frat nous a gratifiés d'une édition papier enrichie, magnifique, un vrai objet d'art et... un vrai page-turner !!

Certains diront que je ne suis pas objective : Vanessa est une de mes meilleures amies. Mais ce qu'il vous faut savoir, c'est que nous nous sommes rencontrées grâce à son roman, et nous sommes devenues amies via l'écriture. Notre amitié est née d'une confiance mutuelle et, aussi, en ce qui me concerne, d'une grande admiration pour ce qu'elle écrivait à l'époque (déjà dix ans en arrière !). Mon admiration n'a, depuis, jamais cessé de croître.

J'adore ce qu'elle fait.

Et entre ce que j'avais lu à l'époque sur internet, et le roman papier que je tiens désormais entre mes mains... que de chemin parcouru ! Bon, déjà, l'objet est magnifique. Si vous en doutez, je vous laisse aller voir les photos sur facebook, et celles de mon IMM concernant le roman. Ensuite : l'écriture ! Elle s'est fluidifiée, les passages un peu trop denses sont devenus légers, et l'ensemble du roman repose sur un style en tous points prenants.
Dès la première ligne, on est embarqués dans l'histoire, aux côtés de cette pauvre femme enceinte jusqu'aux yeux, qui court pour sauver sa vie. Qui n'hésite pas à braver une tempête surpuissante au cœur d'une forêt dont chaque piège mortel pourrait mettre un terme à sa vie et à celle de ses bébés. Mais cette étrange femme fuit pire que la mort : elle fuit le Fils & le Père, ces scientifiques qui l'ont enlevée à son espace-temps d'origine, elle, l'ancienne fille d'une lignée royale sur sa planète de naissance, et qui se sont servis d'elle comme d'une couveuse... tout ça dans quel but ? On l'ignore même à la fin du roman, mais chaque chapitre dévoile un pan supplémentaire du mystère. Et à chaque réponse parcimonieusement révélée... deux nouvelles questions sont soulevées. Au moins !
 
Vanessa du Frat a l'art et la manière de vous frustrer toujours un peu plus, et c'est une bonne chose, car la curiosité est le moteur principal d'une bonne lecture. Ici, c'est soigneusement dosé, on veut en savoir toujours plus, même si on se doute que plus on avancera, plus le mystère deviendra épais !
Et ce qui est formidable, c'est que ce mystère repose non pas sur une donnée inconnue des personnages, mais au contraire sur ce qu'ils savent vraiment !! Ils se cachent énormément de choses entre eux, et c'est sur ce tissage délicat de secrets entremêlés qu'ils marchent, chacun en aveugle à sa façon, droit vers une catastrophe imminente.
Parce que rien ne peut bien se finir. Oh, oui, ils ont leurs moments de bonheur, mais... il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose pour leur rappeler qu'il y a toujours plus puissants qu'eux. Et que les secrets ne durent qu'un temps... ils remontent toujours à la surface.

Côté personnages, sachez déjà qu'une majeure partie de ce tome 1 se déroule en huis-clos. Ainsi, bien qu'il y ait énormément de personnages de passage, les principaux ne sont qu'au nombre de cinq et c'est eux que l'on va exclusivement suivre.
D'un côté, nous avons Lùka et Line, les jumeaux enfermés par leur Père dans un laboratoire depuis tout petits, des jumeaux étranges, qui possèdent un Don quasi magique mais que la science explique sûrement (on n'en sait pas plus pour le moment) et qui, à force d'être confinés ensemble, en sont venus à être amants. Oui, oui, amants. Leur amour est à la fois très pur et extrêmement perverti, ce qui donne une ambiance riche en tensions et en événements inattendus.
De l'autre, nous suivons Ludméa et Ruan, deux jeunes gens tout à faix normaux (a priori du moins...) qui eux sont contraints de rester en quarantaine étroitement surveillée, après avoir été malencontreusement exposés à un virus inconnu. Une histoire d'amour aussi belle que glauque se développe entre eux. Vous verrez pourquoi. Mais vous êtes prévenus : là aussi, c'est tordu ! ^^
Et enfin, il y a Lyen, la femme enceinte dont je parlais au début et dont je ne dirais rien de plus. Sachez juste qu'elle est située au point d'équilibre du roman : si un jour elle décide d'agir... le(s) monde(s) de tous les personnages pourrai(en)t bien s'effondrer.

Fiouuu... une chronique déjà longue, et j'aurais encore beaucoup à dire ! Mais je vais m'arrêter là et vous promettre une chose : si vous décidez de partir à la rencontre des Enfants de l'Ô, vous n'en reviendrez pas. C'est une lecture prenante, dont on a du mal à sortir, et qui ne vous lâche pas même une fois le livre refermé.

La preuve, cela fait dix ans que le mystère des Enfants de l'Ô me poursuit...
Je crois que je ne vais pas attendre l'édition papier du tome 2 pour me lancer dans la suite !!

lundi 16 décembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #64

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

Ouais, bon, je sais... il se peut que je me sois laissée piéger par les appels de Castelcerf et de son Assassin Royal, plus exactement par le cycle qui fait suite aux Aventuriers de la mer. Et il se pourrait que j'ai dévoré deux tomes en deux soirs. Possible. Mais je ne dirais RIEN :D
Bon, cela étant, j'ai bien avancé dans ma lecture francophone, aka les Enfants de l'Ô, que je termine ce soir (il me reste un minuscule chapitre, c'est bien parce qu'hier soir j'arrivais plus à garder les yeux ouverts que je l'ai refermé !) Du coup, donc, je le termine ce soir, et dans la foulée je commence le livre d'Agnès Marot. ^^

Et ensuite, toujours le même programme, ça n'a pas changé depuis la semaine passée. Et vous, que lisez-vous de beau et qu'avez-vous prévu de lire ensuite ? :D

jeudi 12 décembre 2013

[Evelyne Simar] Le Manuscrit des Terres Mortes 1

Titre : Le manuscrit des terres mortes, tome 1 : Les apprentis Héros
Auteur : Evelyne Simar
Editeur : Amalthée
Nombre de pages : 238

Alphard revient dans la ville des sorciers après un long séjour dans le monde d’en bas. Il y a découvert un manuscrit très ancien qu’il désire faire traduire par un ami, l’un des derniers à maîtriser la langue dans laquelle il est écrit.

Lors de la traduction, le sortilège emprisonnant l’esprit d’une créature maléfique est brisé. Une vieille prophétie s’enclenche. Alphard ignore comment la contrer, car il lui manque une partie de la version. Il décide de confier quatre enfants, issus des quatre royaumes humains, à de grands maîtres afin qu’ils deviennent de puissants guerriers aux qualités particulières. Désormais, un lourd fardeau pèse sur les frêles épaules d’Ocamar, Altaros, Éridan et Menkar. Une dizaine d’années plus tard, l’heure est venue de les rassembler… 

Vous aimerez :
- la fluidité de l'écriture
- la présence de nombreuses créatures magiques
- l'excellent chapitre d'ouverture du roman !

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue resserrée
- un rythme haletant

Mon avis ?
Très intriguée par l'anecdote centrale de ce livre, j'ai tout de suite accepté de le recevoir en service presse, d'ailleurs je voudrais remercier ici l'auteur et les éditions Amalthée pour leur confiance. L'anecdote centrale ? Le pouvoir des mots, littéralement, puisque lire un livre active un sortilège, libère un démon et met le monde en danger... ça m'a tout de suite plu et, franchement, j'étais curieuse de voir ce que ça donnait, surtout dans un registre jeunesse.

J'ai adoré le début. Mais littéralement ! Voyez plutôt : nous suivons Alphard, jeune magicien de retour à Topaze, la ville des mages, littéralement suspendue dans le ciel. Une ville très étrange, limite loufoque, qu'on a vraiment envie de visiter. Suivre le personnage est un plaisir de tous les instants ; non seulement c'est un sympathique explorateur du monde d'en dessous, mais il est également plein de qualités. Le tout est porté par une une écriture fluide, pleine d'inventivité, notamment pour les noms d'objets magiques et autres inventions culinaires. Comme les pommes de ciel (ben oui, elles ne viennent pas d'en bas !). Bref, entre le contexte, le personnage et l'écriture, j'étais conquise !

Mais, vous avez deviné, même si la suite s'est révélée tout à fait plaisante, ça n'a pas été le coup de coeur attendu. En fait, c'est simplement dû à un choix de l'auteur, parfaitement assumé au demeurant donc pas du tout un défaut en soi. Je n'y ai simplement pas adhéré : après nous avoir présenté Alphard, les merveilles de Topaze et tout le reste, la malédiction du livre cité dans le résumé se met en branle et soudain, au chapitre suivant, plus de cité magique, plus de magicien, on tombe dans un monde fantasy relativement classique. Pas dénué de magie, car on y croise brownie, centaures et autres fées, mais c'est plus classique, moins inattendu. Même si on retrouve le personnage d'Alphard par la suite, il est assez absent et j'ai été un peu déçue d'être arrachée à Topaze...

Cela étant, le récit n'est pas dénué d'intérêt, bien au contraire. Nous suivons les aventures de quatre jeunes gens, tous spéciaux, destinés à contrecarrer les plans de l'esprit maléfique libéré par la lecture du livre maudit. A partir de là, l'intrigue prend un tournant relativement classique et un chouïa prévisible. C'était plaisant de suivre les quatre apprentis héros, qui ont vraiment des caractères marqués, différenciés, d'ailleurs je ne doute pas qu'un jeune lecteur s'attache à l'un ou à l'autre voire s'y identifie, car les personnages font des jeunes gens réalistes et donnent envie de s'attacher à eux.

Néanmoins, s'il est souvent fait allusion à l'objet de leur quête, laquelle est menée par Alphard, en revanche il est rarement fait état des moyens concrets qu'ils vont mettre en œuvre pour y parvenir. Du coup, on a l'impression que les jeunes gens sont davantage en balade qu'en quête pour sauver le monde. Ils ne sont pas pour autant inactifs, bien loin de là, mais tout s'enchaîne sans qu'ils l'aient vraiment prévu. Ils sont assez passifs et le rythme de l'intrigue s'en ressent.

Pour autant, pas d'ennui, loin de là : on découvre des royaumes différents, des créatures étranges, et j'ai particulièrement apprécié la façon qu'avait l'auteur d'inculquer, l'air de rien, à son jeune lecteur, le respect de la différence. De la différence de l'autre humain, mais aussi de l'autre animal. Il y aune grande douceur qui se dégage du roman, à ce propos, et c'est amené avec beaucoup de subtilité et de poésie.

Voilà... en conclusion, ce fut une lecture en demi-teintes, pas déplaisante mais pas du tout ce à quoi je m'étais attendue. Cela étant, c'est un livre très bien écrit, inventif, avec des jeunes héros modernes aux caractères variés. A travers eux, on explore aussi bien le thème de la quête de soi que de la quête de l'Autre. Je lirai le tome 2 avec plaisir, en espérant en apprendre plus sur ce mystérieux mal qui menace le monde d'en dessous et fourbit ses armes dans l'ombre...

lundi 9 décembre 2013

[Liane Silwen] L'Empereur 1

Titre : L'Empereur, tome 1 : Le Roi
Auteur : Liane Silwen
Editeur : Ouvrir Un Monde
Nombre de pages : 424

On raconte souvent des aventures qui forgent les héros. Pour Enjan, c’est différent : il n’a pas le choix, il est déjà le héros, la Lumière tant attendue qui doit sauver Nadane ! A l’âge de dix-sept ans, il monte sur le trône et représente le dernier espoir de la population de Codée pour retrouver une vie paisible. Car depuis les Grandes Guerres, les relations entre les peuples sont fragiles, les tensions politiques palpables, des bandits infestent les terres et les conflits internes minent les gouvernements… Comment se comportera-t-il face à la tâche qui l’attend ? Saura-t-il survivre à son devoir ? Au cœur des intrigues, en qui placer sa confiance ? Face à cette situation délicate, Enjan compte sur l’appui de ses amis et de conseillers peu ordinaires afin de régler les choses à sa manière, par des méthodes qui surprendront autant ses ennemis que ses alliés. Le Roi est le premier tome des aventures d’Enjan, au fur et à mesure desquelles il découvre que la vie d’un souverain n’est pas de tout repos et que la tâche qui l’attend est plus dangereuse que prévue.

Vous aimerez :
- l'excellente qualité de l'objet
- l'écriture maîtrisée
- les personnages attachants
- le système de magie

Vous n'y trouverez pas :
- une maquette intérieure ordinaire
- une histoire fantasy originale
- un univers politique tout à fait cohérent

Mon avis ?
J'ai ouvert ce livre avec un excellent a priori : c'est un ouvrage auto-édité et la qualité de l'objet m'a laissée admirative ! C'est quelque chose d'important, surtout en auto-édition, et ici, pour moi, c'est un quasi sans faute. J'ai trouvé l'objet très beau, agréable à tenir en main, le papier est bien choisi, la maquette extérieure est superbe et donne très envie de lire ! Bonne impression confirmée par la maquette intérieure, quoi qu'un peu plus fantaisiste, et le contenu en général, même si quelques fautes ont échappé aux relecteurs... mais sincèrement, j'ai vu bien pire dans des ouvrages de "grandes" maisons d'édition. ^^

Et sinon, que dire du contenu, maintenant ? Tout d'abord, l'écriture, que j'ai trouvé étonnamment maîtrisée pour une jeune auteur de l'âge de Liane Silwen (20 ans à publication, donc sûrement bien moins à l'époque de l'écriture). C'est fluide, très clair, on s'y perd très rarement. Peut-être est-ce un peu trop classique, même, car cela manque un peu de poésie et de caractère... mais je suis certaine que cela viendra avec le temps (peut-être même dès le tome 2, qui sait ?). La narration comme les dialogues sont naturels, tout coule de source et nous entraîne de page en page.
 
J'ai également apprécié les personnages, surtout le trio d'Enjan le roi (futur empereur, donc !) et ses deux meilleurs amis, l'un soldat et de nature angélique (littéralement) et l'autre magicien au talent inné. La répartition des rôles est certes un peu clichée et les personnages sortent rarement de leur archétype, mais ils évoluent de façon convaincante et ne sont pas dénués d'une certaine dose d'humour et d'auto-dérision. Néanmoins, des trois, c'est Enjan que j'ai préféré, parce qu'il a une qualité que j'apprécie beaucoup et qui manque énormément aux héros de roman, qu'ils soient jeunesse ou adulte : la capacité à faire confiance à autrui. Certes, pour un roi, il ne se méfie pas assez, mais j'ai beaucoup aimé ce parti pris de l'auteur !

Autre point positif, et là c'est carrément un joli coup de maître : faire de la poésie une véritable magie. Donner un vrai pouvoir aux mots. Alors là... chapeau ! Il fallait y penser. J'ai adoré la manière dont c'est subtilement mis en scène. C'est certes un détail de l'intrigue et de l'univers mais il est très parlant quant à la façon dont l'auteur conçoit ledit univers.

Ce qui ma un peu plus gênée vient non pas de l'écriture en elle-même mais de la simplicité un peu naïve des personnages et de l'univers en général. Je sais que le terme "naïf" peut être très mal perçu, aussi vais-je le nuancer et dire qu'en fait, j'ai trouvé à l'ensemble un petit manque de maturité... pas à cause du public plutôt jeunesse auquel le roman s'adresse, mais dans l'écriture elle-même. Par exemple sur la façon dont son perçus les rapports politiques entre les différentes factions de Codée (l'univers où demeurent elfes, ondins, etc.) et, surtout, les rapports entre Enjan et ses ministres. J'ai trouvé ça très caricatural dans la manière dont c'était présenté et, parfois, trop détaillé – certes par souci de bien faire, mais une scène de conseil des ministres devient alors un vrai cours de politique sur une trentaine de pages, chapitre un peu trop longuet pour un lecteur qui cherche le divertissement.
Du coup, comme les complots politiques sont au cœur de ce premier tome, c'est assez dommage...
La même chose se perçoit à l'échelle des rapports des personnages entre eux, qui manquent un peu de profondeur et se résument souvent à des conflits d'intérêts, ou des intérêts communs. L'auteur ne va pas plus loin, plus au fond de leur relation. Elle en dit beaucoup mais en montre peu. Je pense qu'il y a matière à approfondissement pour le tome 2.

Néanmoins, malgré ce manque de maturité de l'ensemble, Le Roi est un roman qui se lit bien et qui plaira sûrement aux adolescents et même aux plus grands comme vous et moi ;-) L'univers est classique mais plaisant, les personnages sont nombreux mais bien caractérisés, et c'est certain que n'importe quel garçon voudra se projeter dans le personnage loyal et royal d'Enjan, aussi bien que les filles dans sa mystérieuse amie Wen... sur laquelle je n'en dis pas plu, il faudra lire pour savoir !

C'est lundi, que lisez-vous ? #63

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

Et voilà ! C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai terminé de lire la série des Aventuriers de la mer, découvrant pour la première fois son volume ultime... et wow. Quel final ! Quant à l'ensemble, c'était encore mieux que dans mes souvenirs. J'ai adoré et suis de nouveau tombée amoureuse de cet univers, cette écriture... :)
Autre lecture, très jeunesse : Le Manuscrit des Terres Mortes. Je vous en reparlerai très bientôt, en détails, dès que j'aurai écrit la chronique de l'autre SP jeunesse reçu, celui de Liane Silwen... pas eu le temps la semaine dernière et j'en suis désolée T_T
Lecture en cours : Les enfants de l'Ô, enfin ! Je l'ai commencé hier soir, juste le prologue car mes yeux tombaient de fatigue... on est tout de suite emportés, j'ai été super tentée de poursuivre ma lecture mais ce n'était pas raisonnable vu l'heure ^^
Prochaines lectures, toujours De l'autre côté du mur (cette fois c'est la bonne !) et, plus surprenant pour vous, une histoire de Nagai Kafu, un auteur japonais très méconnu, qui raconte ici son voyage aux USA au début du 20e siècle... un trésor d'interculturalité donc ;-)

Et vous, que lisez-vous de beau ? :D

lundi 2 décembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #62

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

Et j'approche de la fin du cycle des Aventuriers de la Mer ! J'aime toujours autant cet univers, c'est un plaisir de tous les instants, vraiment ^^
Côté francophone, j'ai lu le livre auto-édité de Liane Silwen et je dois dire que j'ai bien aimé en dépit de quelques maladresses, c'est un bon livre destiné à la jeunesse, d'autant plus que l'auteur avait moins de vingt ans quand elle l'a écrit... ça laisse admiratif !!
Prochaine lecture, prise dans mes réceptions de la semaine dernière : Le manuscrit des Terres Mortes, lui aussi un livre destiné à la jeunesse, aux éditions Amalthée cette fois. Il est très court, je devrais l'avoir terminé assez vite ^^

Et vous que lisez-vous de beau ce lundi ??