lundi 26 novembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #16

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Toujours dans ma lecture de Masques de femmes, dont j'ai dépassé la moitié. Jusque là, j'aimais globalement bien les nouvelles, mais la dernière que j'ai lu est carrément un coup de cœur. Y a des textes, comme ça, qui vous touchent bien plus que les autres... il faudra vraiment que je vous en reparle.
Sinon, j'ai lu Magies Secrètes, dont j'ai fait la chronique, et Le Serpent d'angoisse, que j'ai dévoré en une seule journée, en quelques pauses grappillées çà et là entre mes cours, mes sessions de boulot à la BU, etc.
Cette semaine, j'entame le dernier livre de ma PAL de novembre : Le sabre des Takeda, de Yasushi Inoue. L'auteur japonais que j'ai le plus lu et aimé jusque là. Il a un sacré style et un dynamisme impressionnant *-* Pour vous dire, la dernière fois, j'ai avalé en deux jours 500 pages de biographie romancée de Gengis Khan, de sa plume... pourtant, c'était pas gagné d'avance ! ^^ J'ai lu d'autres de ses romans et nouvelles, j'aime vraiment ce qu'il fait... encore un auteur du début du 20e siècle ! J'ai du mal à apprécier les auteurs japonais contemporains, j'avoue.

Novembre va se terminer, il faut que je fasse ma mini-PAL du mois de décembre, en piochant çà et là dans ma PAL géante... comme une envie de polar, en ce moment. Décembre noir !

Et vous, que lisez-vous de beau ? Bonne semaine à tous en tous cas ^__^

dimanche 25 novembre 2012

[Hervé Jubert] Magies secrètes

Titre : Magies secrètes
Auteur : Hervé Jubert
Editeur : Le Pré aux clercs
Nombre de pages : 314

L'empereur Obéron règne sur la cité de Sequana. Le tyran veut faire disparaître toute magie, c'est pourquoi il persécute les êtres féeriques. Certains parviennent à trouver refuge dans l'hôtel de Georges Beauregard, l'ingénieur-mage qui travaille officiellement pour le Pouvoir.
L'agent de l'ombre se voit confier une mission par le Ministre des affaires étranges. Depuis quelques temps, des sorts s'abattent sur les proches de l'empereur. On soupçonne le Visage, une entité maléfique qu'il a jadis affrontée. Profitant du désordre, les habitants féeriques répandent la terreur. Miroirs maléfiques, jouets magiques qui se transforment en machines de cauchemars, personne n'est à l'abri. Beauregard est directement concerné car il est le fils d'une fée et d'un mortel. L'ingénieur-mage devra choisir son camp…
Une écriture talentueuse, exigeante et généreuse, solidement documentée. Une fresque pleine de furie, de merveille et de magie.


Vous aimerez :
- le côté hyper-référencé du texte
- l'ambiance théâtrale
- l'univers merveilleux dans le quotidien
- les mythes, légendes, créatures & cie complètement revisitées

Vous n'y trouverez pas :
- une véritable enquête policière
- des réponses à toutes vos questions
- un récit simple à lire

Mon avis ?
Je vais commencer par ce qui m'a surpris dans le mauvais sens : la couverture, qui n'est selon moi pas du tout fidèle au contenu. En effet, Beauregard est assez différent de celui que l'on voit sur la couverture (il a le nez cassé, par exemple, or ici il semble comme neuf, ses cheveux ont les tempes grisonnantes, etc.), et quant à Jeanne, pour tout vous dire, elle est décrite comme une jeune fille frêle, rousse, pleine de tâches de rousseurs, et pas une fois habillée de la manière présente sur la couverture. Bon, ce n'est pas très important, mais comme j'avais adoré la couverture, découvrir qu'elle n'était pas du tout fidèle aux personnages m'a plutôt agacée.
Passé cette déconvenue... c'est un excellent roman qui m'est passé entre les mains. En avant pour l'avalanche de compliments en dépit de ce début de chronique en demi-teinte. ^^

Magies secrètes, c'est un livre-monde : vous l'ouvrez, vous êtes ailleurs, pas juste parce que c'est un roman, mais parce que tous vos repères sont renversés et que, au fond, l'intrigue importe peu. Ce qui compte, c'est d'explorer Sequana...

Sequana, une ville qui ressemble étrangement à Paris, telle qu'elle aurait pu être si les féériques l'avaient peuplée avec nous. Un "Autre-Paris", issu d'un "Autremonde", une notion qui n'est pas présente dans le roman mais que j'estime tout à fait parlante ici. En effet, j'ai cru reconnaître les rues, les lieux, et les références culturelles, comme ce cher Haussman, architecte séquanais qui souhaiter des rues droites et des bâtiments neufs, au lieu des enchevêtrements de ruelles et d'impasse entre des immeubles biscornus et tout de guingois. Sequana, c'est la ville qui se modernise, dont l'architecte en chef cherche à rendre un peu de raison et de droiture aux plans, et qui par là-même chasse l'obscurité pour un trop plein de lumière, chasse la magie contre la raison. Bref, Sequana, c'est la métaphore de la modernité en marche, celle qui détruit et reconstruit. Celle qui menace les feys qui la peuplent. Mais l'intrigue n'est pas là. Ça, c'est juste le contexte, déjà hyper riche... vous ne trouvez pas ?

Dans cette ville à deux visages, à deux vitesses, vous avez un riche foisonnement de créatures, lieux étranges, personnages... c'est un régal que de les découvrir, les voir passer dans le décor. Toutes ces références culturelles, de la mythologie grecque (ah, la salle de bal de Pompéi !) à la mythologie égyptienne (ah, le personnage truculent d'Isis !), des romans de cape et d'épée (Balagniiiiii) aux poètes obscurs... pour vous citer un exemple concret, on retrouve une référence à l'Exposition d'art contemporain qui avait tant fait scandale à Paris à la fin du 19e siècle... un salon officiel, qui n'acceptait pas les photographies, seulement les peintures des courants dits "canons" à l'époque. Les photographes avaient aussitôt monté un contre-salon, si mon souvenir était bon, qui avait limite attiré plus de monde que le salon original... un sacré scandale artistique de fin de siècle, en somme, autour de la reconnaissance de la photographie comme art ^^ Eh bien voyez, cette anecdote historique réelle a été adaptée par l'auteur, à sa sauce, et glissée dans une note de bas de page (sur lesquelles je reviendrai juste après) : il y a plein de revisitages comme ça, et j'ai adoré les débusquer ^^
L'ambiance est celle de la fin du 19e siècle, avec la magie de l'inconnu écrasé par la science et le progrès toujours en mouvement. C'est très bien retranscrit, tellement qu'on se croirait en train de lire un roman qui se passerait dans un contexte historique réel, tant l'ambiance de fin 19e siècle est palpable, familière, présente.

Tout ça pour dire que, dans ce roman, de multiples références se croisent et foisonnent, à la sauce steampunk en somme. Il y en a tellement qu'on s'y perd un peu parfois mais, paradoxalement, c'est un sentiment que j'ai apprécié à ma lecture. De même, les notes de bas de page sont nombreuses, et si elles m'ont gêné au début, j'ai fini par prendre le pli et m'habituer à les lire avant de reprendre le cours de la phrase où la note était référencée.
Ajoutez à cela un style assez travaillé, parfois ampoulé mais jamais excessif, et vous obtiendrez un roman assez "touffu", complexe voire difficile à lire, mais toujours surprenant, agréable et d'une étonnante habileté ! C'est plein d'une auto-dérision discrète mais efficace, que j'ai vraiment apprécié aussi.

Mais, et l'intrigue policière, dans tout ça ? Je vous avoue que, en lisant, je l'ai trouvée bien secondaire. Déjà parce que Sequana et ses personnages sont fascinants et, d'autre part, parce que Beauregard, bien qu'il soit censé être enquêteur, se laisse surtout porter par les événements. Et on finit par se laisser porter avec lui, sans trop se soucier du dénouement, étant surtout avide des découvertes sur Sequana et ses habitants...

J'ai toutefois apprécié toute la réflexion menée en filigrane de ladite enquête, qui porte sur les masques et les jeux d'identité, à la fois dans la réalité réelle et dans la réalité théâtrale. Même dans la réalité réelle, de qui sommes-nous le masque ? Que montrons-nous ? Je ne sais pas si l'auteur voulait soulever ce point de philosophie mais, moi, c'est ce que j'ai trouvé dans ce roman : une réflexion sur l'identité, personnelle et culturelle, et la conversation de celle-ci. Une réflexion à brûle-pourpoint qui se tient au cœur d'une ville qui cherche à préserver son identité propre et sa magie, en dépit du progrès qui vient l'écraser.

En conclusion, Magies Secrètes est un roman exigeant et intelligent, rythmé et spirituel truffé de bonnes idées et de personnages attachants. S'il est parfois compliqué à lire même pour un lecteur avisé, et si certaines références culturelles me sont restées obscures, ça n'a pas gêné ma lecture, et j'ai savouré chaque page.

Merci aux éditions le Pré aux clercs et au forum de Mort-sûre pour ce roman reçu en partenariat. Encore un beau moment de lecture ! J'ai hâte de me procurer les autres titres de la collection Pandore, qui me semble vraiment prometteuse...

4/5

[Collectif] Vampire malgré lui

Les éditions du Petit Caveau sortent une nouvelle anthologie au titre plus qu'évocateur quand au ton décalé de l'ensemble : Vampire malgré lui. L'ouvrage est actuellement en souscription, et pour quelques jours encore, sur le site de l'éditeur.

Douze auteurs au sommaire, et une couverture à tomber !

Il est grand, il est beau, il est fort. Sa beauté fait rêver, son regard ténébreux envoûte chaque femme qui le croise. Il dicte ses propres lois, règne dans l’ombre sur le monde. Il fascine autant qu’il effraie ; on redoute de croiser sa route par une nuit sans lune. Le vampire … STOP.
On rembobine et on recommence. Des vampires à cette image, c’est ennuyant, n’est-ce pas ? Ils ne sont pas tous des héros, des créatures dotées d’une puissance sans limite, ils ont aussi des peurs, des tics, des phobies, des faiblesses. Ces vampires malgré eux, ces antihéros, on les oublie bien trop souvent.
Alors aujourd’hui, douze auteurs ont décidé de les mettre sous les feux de la rampe !

Au sommaire : Jean Vigne, Olivier Boile, Henri Bé, Lydie Blaizot, Vincent Tassy, Jean-Paul Raymond, Alice B. Griffin, Tepthida Hay, Malaïka Macumi, Patrice Mora, David Osmay, Patrice Verry.

Vous succomberez bien avec moi à cette anthologie ? J'ai déjà pré-commandé pour ma part ^___^

lundi 19 novembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #15

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire cette semaine :

Je n'ai pas beaucoup avancé dans Masques de femmes, car Elantris, beau pavé de 800 pages, m'a littéralement happée ! Je commence à comprendre l'engouement pour Brandon Sanderson et, depuis que j'ai lu ce livre, je le partage aussi : c'est du pur génie ! *____* Il va falloir que je me procure d'urgence ses autres romans... x)
Pour cette semaine à venir, outre continuer ma lecture de Masques de femmes (à un rythme très lent comme tous les recueils/anthologies que je lis toujours à ce rythme, vous commencez à me connaître ^^), je vais lire le Serpent d'angoisse, dans le cadre du challenge de lecture du blog. Et Magies secrètes, reçu en partenariat, qui continue de me faire de l'oeil du haut de ma PAL... ^^
Bref, entre nouvelles, novella et roman, fantastique, SF et steampunk, voilà une semaine de lecture qui s'annonce variée !

Et vous, que lisez-vous de beau ? ^o^

vendredi 16 novembre 2012

[SWAP] "Après la fin du monde"

Bonjour à tous,

SFFF100%VF organise son premier swap littéraire ! Qu'est-ce qu'un swap ? C'est bien simple : le terme vient de "to swap" qui, en anglais, signifie "échanger". Ici, nous allons échanger des petits colis aux contenus forcément sympathiques, entre participants passionnés de littérature SFFF et, en particulier, francophone.

Ici, quel serait le contenu de ce colis ? Voici un aperçu du minimum demandé pour ce swap (vous êtes bien sûr libres de rajouter tout plein de choses dedans) :
* 2 livres d'auteurs francophones : du poche ou du grand format, du neuf ou de l'occasion, peu importe.
* 1 item en rapport avec la lecture : ce peut être un marque-page, un paquet de thé qui s'appelle "Thé de la lecture" ou bien une jolie carte postale représentant une bibliothèque... soyez imaginatifs !
* 1 item qui se mange (chocolats, bonbons... ça peut être du fait maison bien sûr : auquel cas, si vous êtes allergique à quoique ce soit, signalez-le moi :))
* 1 petit mot pour la personne à qui vous envoyez le colis, c'est toujours sympa ^^
* 2 items en rapport avec le thème ci-dessous...

Car oui, il y a un thème ! Sortez les tambours de guerre et les trompettes de l’apocalypse, ce thème sera :

APRÈS LA FIN DU MONDE...

J'ai choisi ce thème car 1) j'ai envie de lire du post-apocalyptique et 2) les colis seront à envoyer après le 21/12/2012 (de préférence pas juste avant Noël quand même car les paquets ont tendance à beaucoup se perdre à cette période) et avant le 07/01/13.
Pour les livres, c'est mieux si l'un des deux est en rapport avec ce thème.Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas ultra grave non plus.
Pour les 2 items en rapport avec le thème, n'hésitez pas à aller au bout du délire : ça peut être un livre supplémentaire sous forme de manuel du survivant, un spray au poivre anti-zombies, un rouge à lèvres lampe-torche pour les plus girlys, un DVD d'un bon (ou mauvais ^^) film de genre, une illustration de type post-apo, une vraie fausse carte (fabriquée avec vos mimines) indiquant le chemin qui mène au dernier refuge de l'humanité... bref, soyez créatifs !

Pour des raisons pratiques, ce swap n'est ouvert qu'aux résidents de France métropolitaine (mais si vous êtes au moins deux, hors métropole, à vouloir participer, je peux me charger d'organiser un swap qui aura lieu entre résidents hors France métropolitaine, afin que les frais postaux soient égaux pour tous).

Si vous voulez participer, rien de plus simple : commentez cette entrée et laissez-moi votre mail (en veillant à remplacer l'arobase par "AT" afin que les robots qui circulent sur ces pages ne vous spamment pas). Je vous mailerai un formulaire à remplir dans les minutes/heures/jours qui suivront selon ma disponibilité.

Pour des raisons pratiques, je vais restreindre le nombre de participants à dix. Si douze personnes se manifestent au final, j'élargis jusqu'à 15. Et ainsi de suite selon le succès de ce challenge. Je ne pense toutefois pas aller au-delà de 20 participants.

Une dernière condition pour participer : que je vous connaisse.
Il y a trop de gens qui participent à ce genre de challenges pour recevoir un colis et qui n'en envoient jamais. Afin d'éviter ce genre d'impairs, en plus de votre mail, en commentaire, je vous demanderai de donner le lieu où nous nous sommes rencontrés (sur le net ou IRL) et une anecdote nous concernant. Comme ça, c'est large, et en même temps, nous serons entre gens de confiance ;)
See ya ! :D

mercredi 14 novembre 2012

[Valérie Simon] Cycle d'Arkem 1/4

Titre : Cycle d'Arkem – tome 1 : Yanis, déesse de la mort
Auteur : Valérie Simon
Editeur : Les éditions du Riez
Nombre de pages : 320
 
Née dans la douleur et dans la mort, fille d’un démon de Rhynantes et d’une Princesse des Elfes, elle est l’héritière de deux races qui se haïssent et qui ne cherchent qu’à se détruire.
Élevée dans les mystères d’un culte issu des profondeurs de temps révolus, elle est l’image radieuse de la mort, la réincarnation d’une déesse terrible.
Mais son héritage la tourmente.
Que lui veulent cet elfe, cet oiseau noir bavard, ce magicien troublant, et quels sont ces pouvoirs qui la hantent et qu’elle n’ose deviner ? De la pierre pâle aux reflets liquides qu’elle porte depuis sa naissance, elle ne sait rien, sinon qu’elle a en elle une étrange chaleur, et qu’elles sont liées par une puissance inconnue.
Mais dans la sombre tour de Ragnarok, les forces issues des ténèbres se rassemblent.
Et Raban Siwash, l’Innommable, n’aura de cesse de la rejoindre pour la tuer.


Vous aimerez :
- le côté génèse
- le côté introspectif
- le style ouvragé

Vous n'y trouverez pas :
- de grandes batailles
- un style naturel et fluide

Mon avis ?
D'abord éditée au Fleuve noir, les éditions du Riez republient ici le cycle d'Arkem que, je dois l'avouer, je ne connaissais pas du tout. Je remercie au passage les éditions du Riez et le forum de Mort-Sûre pour cette belle lecture issue d'un partenariat.

Belle lecture, oui, car j'ai beaucoup aimé ! D'ordinaire, dans la fantasy avec des elfes, des démons, des nains, etc. (ce qui est le cas ici), je suis gênée par deux choses : le mélange des registres épique et lyrique, qui nous distancie énormément des personnages et en fait des figures à peine humaines, ainsi que le manque d'approfondissement des sentiments desdits personnages. Ici, si le style est volontiers lyrique, il est simplement finement ciselé et ne se gêne pas pour aller regarder sous la peau des personnages, nous les faire voir de l'intérieur : et ça, ça change tout.

C'est donc une fantasy très introspective à laquelle nous avons affaire, un roman introspectif, lyrique, et qui retrace une génèse : celle de Yanis, déesse de la mort. L'auteur, pour cela, remonte jusqu'à l'histoire d'amour atypique des parents de Yanis, laquelle est issue de l'union d'un démon et d'une elfe. Je vous avoue, à la première scène décrivant leur histoire d'amour, je n'étais pas du tout convaincue. Et puis... j'ai avancé dans ma lecture, je me suis habituée au style lyrique, et j'ai pu embrasser et la poésie de l'histoire, et les émotions, le tout sans me sentir gênée par le côté lyrique. La plume de Valérie Simon a totalement su me convaincre, que ce soit par la maîtrise des glissements sémantiques et des figures de styles complexes, ou par la manière dont elle amène l'action, par petites touches subtiles et progressives.

Yanis, à la fois elfe, démone et déesse, aurait pu être un personnage complètement imbuvable, ce qui n'est pas le cas ici. Oh, elle est bien tête à claques des fois, à la fin du roman, mais c'est alors une ado, donc son côté tête à claques est parfaitement normal. ;p

L'univers décrit est relativement simple, d'un point de vue politique, mais très riche d'un point de vue culturel. Et si l'on suit principalement Yanis, et qu'on le découvre à travers elle, on n'en est pas moins tour à tour surpris, charmé, inquiété, intrigué, etc. L'univers n'est pas extrêmement original mais il est très bien mis en place, d'une manière personnelle et propre à l'auteur, et c'est un plaisir que de le découvrir. Le contexte dans lequel évolue Yanis est très violent, très sombre, mais l'auteur parvient à nous montrer la beauté dans la noirceur...
En somme, une belle découverte, pour moi, de ce qui est apparemment un classique de la fantasy francophone, ou tout du moins une référence importante. Je ne peux que vous encourager à lire ce roman qui, tout en rejoignant les codes de la fantasy, a su s'en éloigner pour ne pas tomber dans les clichés éculés.

4/5

En plus, le tome 2 est prévu pour janvier 2013 et actuellement en souscription sur le site de l'éditeur... devinez qui va se laisser tenter ? ^^

lundi 12 novembre 2012

Dans ma boîte aux lettres #5

Une jolie trouvaille m'attendait dans ma boîte à lettres samedi dernier : Magies secrètes, d'Hervé Jubert, un des trois titres qui lancent la nouvelle collection des éditions du Pré aux clercs : la collection Pandore, qui s'adresse aux jeunes adultes, ou YA, dans le jargon. A quoi que ça ressemble donc, mes amis ? A ça :


Premières constatations : la couv est super belle et rend encore mieux en papier que sur internet. Ensuite, le format est assez haut et un peu étroit. Sans comparer les deux éditeurs, disons que ça me fait penser à un Mnémos, pour visualiser.

Sur la 4e de couv, outre l'habituel résumé, surprise !


Un flashcode. Pour une collection destinée en priorité aux ados et jeunes adultes habitués aux nouvelles technologies, je trouve ça très intelligent. Mais moi je dois être un peu trop vieille du haut de mes presque 25 ans : va falloir que je trouve comment ça s'utilise, ce truc... x)

La maquette extérieure est très jolie, très soignée. Ca donne vraiment envie d'ouvrir le livre ! Et dedans :


C'est écrit plus gros qu'un roman adulte habituel, mais plus petit que tous les romans YA qu'on trouve à l'heure actuelle sur le marché (j'ai pas comparé directement mais, à vue d'oeil, ça me semble effectivement se situer entre les deux).

Un très bel ouvrage que j'ai hâte de commencer ! Merci au forum de Mort-Sûre pour ce nouveau partenariat et sa confiance, ainsi que les éditions le Pré aux clercs qui ont proposé de service presse.

C'est lundi, que lisez-vous ? #14

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Je n'ai pas beaucoup lu la semaine passée : partiels, dossiers à rédiger, soucis de santé divers et (a)variés, on ne peut pas dire que ce fut ma semaine ! Mais bon, elle est derrière moi et j'envisage déjà plus sereinement celle qui s'annonce.^^
J'ai presque fini Yanis, déesse de la mort, que j'ai bien aimé. Je continuerai ma ballade en fantasy avec Elantris, donc, et je compte entamer le recueil de nouvelles Masques de femmes parce que, les nouvelles, saylebien /o/

Et vous, que lisez-vous de beau ? :)

jeudi 8 novembre 2012

[Sylvie Lainé] Marouflages

Titre : Marouflages
Auteur : Sylvie Lainé
Nombre de pages : 124
 
Sylvie Lainé se sert de la science-fiction pour décrire comment, avec brutalité ou avec bonheur, en jouant avec le mensonge ou avec notre propre vérité, nous inventons notre rapport à l’autre et notre propre vie.
À travers les trois nouvelles de ce recueil, elle nous rappelle que le chemin importe parfois plus que le but, qu’on peut vivre avec un amour perdu en apprenant simplement à marcher à la bonne cadence. Ses personnages nous enseignent de l’intérieur comment on construit ses vérités, couche après couche, comment s’enchaînent les conséquences... et à quoi peuvent conduire les meilleures résolutions.
Pour la nouvelle Les yeux d’Elsa, Sylvie Lainé a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire, le Prix Rosny aîné, et le Prix du Lundi.
Marouflages est le troisième recueil de Sylvie Lainé aux éditions Actusf, après Le Miroir aux Eperluettes et Espaces Insécables.


Vous aimerez :
- l'espoir et l'optimisme des textes
- le style simple en apparence, profond en réalité
- trouver l'Altérité de l'Autre en vous-même...

Vous n'y trouverez pas :
- de la SF à effets spéciaux
- de l'action, des batailles, etc.

Mon avis ?
Le recueil contient trois nouvelles : la première et la dernière sont le reflet l'une de l'autre, dans le sens où ce sont toutes deux des nouvelles d'ambiance, et que si la première décrit le début et le développement d'une histoire d'amour assez particulière, la dernière s'attache à un personnage qui vient de rompre et cherche à se reconstruire. La nouvelle centrale est une nouvelle à chute, pour le moins efficace ! Tellement efficace que je la relirai avec, en tête, ladite chute, afin de voir où sont placés les indices qui, j'en suis sûre, s'étalaient sous mes yeux, là, de manière évidente ^^

En dépit de récits assez courts, la caractérisation des personnages est fine, et l'on s'attache vite à leurs destinées. Destinées qui sont mêlées et causées à celles d'autres personnages, et je dirais même de l'Autre, avec un grand A. Dans le sens où l'Altérité d'autrui est au centre de ce recueil finement ciselé.

Dans Les Yeux d'Elsa, l'Autre est un dauphin. Sur une Terre en partie submergée, Charlie est chargé de ramener des dauphins à une entreprise. Ces dauphins serviront de main d’œuvre à plusieurs chantiers, car ils sont dotés de sapience, de parole, etc. Ils ont été génétiquement modifiés, et les expériences se poursuivent... le lecteur découvre peu à peu dans quel sens, quand Charlie rencontre Elsa, une femme dauphin de laquelle il tombe amoureux. Une longue nouvelle, ou petite novella, vraiment touchante par le destin des deux personnages. L'univers développé est surprenant, décalé, et infiniment sérieux. Le ton est grave, l'histoire est belle, et la fin... je vous laisse le découvrir.

Dans la seconde nouvelle, Le prix du billet, l'héroïne est désespérément amoureuse d'un certain Peter, qu'elle guette à la gare de sa ville. Mais à la place de Peter, une jeune femme se présente et s'invite chez elle. Une rencontre qui va tout changer... une rencontre qui, peut-être ?, n'aurait jamais dû avoir lieu. La SF, dans cette nouvelle, est très légère. La SF, parfois, ça tient juste à la manière que l'auteur a d'explorer l'âme humaine. C'est le cas ici, et c'est très réussi.

Dans la dernière nouvelle, Fidèle à ton pas balancé, un homme apprend à revivre après une rupture douloureuse. C'est l'histoire courte, belle et touchante d'un humain comme un autre qui apprend à s'apprivoiser lui-même, à s'aimer à nouveau, à s'estimer. Bref, qui se reconstruit et se retrouve à travers la figure d'une Autre.

Un excellent recueil, en somme, que je recommande à tous les amateurs de récits de SF proches de l'humain. Beaucoup d'émotion, un soupçon de philosophie... un style simple en apparence, profond en réalité, limpide au niveau des émotions, j'ai beaucoup aimé. :-)

4/5

Attention, cependant, je vous déconseille de lire la préface avant de lire les nouvelles  : elle en révèle beaucoup trop à mon goût (même si elle est très très bien écrite et effectue une analyse fine et intelligente du recueil).

lundi 5 novembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #13

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Je n'avance guère dans ma lecture de Sôseki, vu que c'est 1) très philosophique et 2) pour la fac. Le deuxième point fait que je dois prendre des notes en lisant, du coup, la lecture "loisir" avance plus vite, déjà parce qu'elle est de loisir, et ensuite parce que, ben, Sôseki est pas hyper pressé (je dois rendre mon analyse pour fin décembre, j'ai le temps ^^
Et puis, bon, quand on lit quelque chose de la qualité des Chroniques de Siwès, difficile de lâcher le bouquin pour bosser sur son temps de lecture quotidien... après, je suis tombée en plein Marouflages. Un style simple en apparence, profond en réalité, limpide au niveau des émotions, j'ai beaucoup aimé.
Et hier, de retour en fantasy avec Yanis, déesse de la mort, que je vais lire grâce au partenariat entre les éditions du Riez et le forum de Mort-Sûre. J'ai eu un autre livre en partenariat sur ce forum, de la collection Pandore au pré au Clerc, j'ai hâte de le recevoir ! Il me faisait sacrément de l'oeil lui aussi ! ^^
Si j'ai fini Yanis cette semaine, j'enchaînerai avec un bon gros pavé de fantasy anglophone, d'un auteur dont on m'a tellement vanté les mérites que je pars confiante. ^^

Et vous, que lisez-vous ou qu'avez-vous prévu de lire bientôt ?

dimanche 4 novembre 2012

[Syven] Les Chroniques de Siwès 1/2

Titre : Les Chroniques de Siwès – tome 1 : La Guerrière fantôme
Auteur : Syven
Editeur : Editions du Riez
Nombre de pages : 464
 
Dans notre monde, elle est une étudiante parmi tant d’autres. Dans le monde d’Ès qu’elle visite nuit après nuit, elle est un esprit guerrier. Elle y affronte une armée, des sorciers et des dragons, par amour pour Tadjal, un tigre fabuleux qui l’aide à comprendre sa véritable nature.
Elle s’est attachée à lui, aux humains qu’il protège, à la cité d’Ispare que l’empire s’apprête à assiéger. Pour les sauver, elle doit changer le cours de la guerre et empêcher les dragons-défunts de ravager les cités libres. Quitte à se perdre si le lien entre son corps et son esprit se rompt.
Siwès est la guerrière fantôme, et l’empire du Lluhan tremblera à l’annonce de son nom.



Vous aimerez :
- l'humanité des personnages
- les fabuleux
- la richesse et la fluidité du style
- le souffle épique
- l'ambiance à la fois douce, merveilleuse et violente
- les clichés revisités

Vous n'y trouverez pas :
- de clichés mal utilisés
- beaucoup de passages dans notre univers

Mon avis ?
Un des meilleurs romans lus cette année. Et du genre à rentrer dans mon top 100 de tous les temps. Un grand roman, à la fois par son écriture, son sujet, et le souffle épique qui traverse les pages sans jamais trop en faire. C'est typiquement le genre de roman dont on ne ressort jamais : même une fois le livre refermé, la lecture continue, l'univers est là, vivant en nous. C'est le genre de roman qui paraît si réel qu'on croit l'avoir vécu. Le genre de roman qui n'est pas seulement bon, ou très bon, ou même excellent. Ce n'est pas non plus un coup de cœur passager, non : on ne peut pas l'oublier, et c'est tout.

Ça, c'est dit. :-) Maintenant, même si je pourrais me contenter de ces quelques lignes, je vais développer afin que vous compreniez pourquoi c'est si génial (et pourquoi je me retiens de mettre des points d'exclamation enthousiastes à chaque phrase !!!!!!!!! ^^)

Commençons par le principal : Siwès, héroïne dont nous ne connaissons que la forme astrale, dans son rêve du monde d'Es. Un monde bien réel, auquel elle n'accède qu'en rêvant, ce qui va mettre son corps physique en danger de toutes sortes de façons (fatigue, sommeil épuisant, risques de comas...). On ne voit pratiquement rien de notre univers, des proches de Siwès, et ça ne m'a personnellement pas gênée. Ce qui est important, c'est le lien qui est là, qui existe, et qui permet à Siwès d'exister. Lorsque les sorciers ennemis vont tenter de localiser son corps pour la tuer, car son esprit leur cause pas mal de problèmes, ils sont loin d'imaginer qu'elle vient... d'un autre monde ! Ils la croient originaire d'Es, ils se trompent.
Siwès est d'emblée attachante, elle se définit à nous par sa relation avec Tadjal, un tigre. Leur relation se noue très vite, très naturellement : on sent tout de suite l'alchimie qu'il y a entre eux, et on les suit avec intérêt. Leur duo atypique est le pilier fondateur de l'histoire. Si Siwès n'avait pas rencontré Tadjal, rien ne serait arrivé. Et si Tadjal n'avait pas été le gardien d'un temple des esprits, le Sitob, jamais Siwès n'aurait pu le rencontrer.

Tadjal est un animal, et surtout un fabuleux. Les fabuleux sont des animaux capables de parole, dotés de pouvoirs différents selon leur espèce. Tadjal peut se rendre invisible, notamment. Ce sont des créatures habitées d'Herrès, la magie positive du monde d'Es.
Ces fabuleux, d'ailleurs, loin de se cantonner au rôle de faire-valoirs humains, sont des personnages à part entière. Ils agissent, ils influencent le déroulement du récit autant que les humains, sinon plus. Je dirais même qu'ils ont presque tendance à éclipser leurs amis humanoïdes tant ils sont charismatiques, drôles dans leur sérieux à toute épreuve, leur humour pince-sans-rire, leur animalité exacerbée.
Chez les humains, mis à part Siwès, j'ai beaucoup aimé Baxian, par exemple, qui surclasse les autres personnages humains en charisme. Il espionne les armées ennemies pour le compte d'Ispare en s'infiltrant dans un bataillon, nous permettant ainsi de suivre la guerre des deux côtés.
Quant aux dragons aussi, sont des fabuleux, mais loin d'être aussi gentils que Tadjal le tigre ou Hellone et Krine les adiales (des chevaux hyper rapides qui crachent du feu et sont les destriers caractériels des troupes de la ville d'Ispare, ville que Siwès a juré de protéger par amitié et amour pour Tadjal). Eux, ils sont beaucoup moins sympas, beaucoup plus animaux, et incapables de se lier aux humains. La puissance de leur esprit écrase toute âme qui n'est pas assez forte, ils sont vraiment effrayants – encore plus une fois que vous les aurez vu combattre... ^^

En parlant de ça... LES BATAILLES ! <3
Le début du roman relate la rencontre entre Siwès et Tadjal, c'est calme, presque contemplatif, et puis on assiste à une montée en puissance d'un souffle épique et transcendant, qui gagne en force et en beauté au fur et à mesure que Siwès s'implique dans la guerre qui concerne la ville d'Ispare et son royaume. Elle ne le fait que parce que Tadjal est impliqué, ce qui a son importance jusqu'à la dernière page (aaaaah, cette fin d'épilogue... l'auteur est une sadique, je vous préviens. Et n'ouvrez surtout pas le livre aux dernières pages, vous le regretteriez car elles sont pleines de surprises !)
Ces batailles sont magnifiquement décrites. Jamais répétitives, claires, fluides, et haletantes. J'ai rarement autant retenu mon souffle pour des personnages qui risquent leur vie dans des combats où il frôlent la mort cent fois : les dragons (vivants et morts), les pièges des magiciens, etc. On frissonne plus d'une fois !
Et ce style... ce style ! Discret, élégant, avec quelques perles qui sautent aux yeux. Tout dans l'émotion, l'humanité, proche des personnages et en même temps habité par un ton épique (je me répète), et quasi légendaire. Car oui, la légende est en marche, on y assiste en temps réel, c'est ça qui habite le style, et notre lecture.

Voilà, je crois avoir fait le tour... c'est une lecture qui m'a marquée parce qu'elle a provoqué énormément d'émotion chez moi : joie, tristesse, peur, angoisse, soulagement, etc. J'ai littéralement vécu cette histoire. Elle restera longtemps en moi, vivante, et j'attends le tome 2 avec beaucoup d'impatience et de frustration.

En conclusion, bien pensé, bien construit, bien écrit, c'est une aventure inoubliable qui vous attend ! Syven utilise les clichés de l'heroic fantasy d'une manière inattendue, mais naturelle.

Vous entendez, là, au coin de votre esprit, sonner les cloches du Sitob ? Elles vous appellent. Comme Siwès, vous aussi, répondez-y... lisez ses chroniques. :-)

5/5

samedi 3 novembre 2012

[Entretien avec...] Syven 2/2


SFFF100%VF – "Lentement mais sûrement", je crois que nombre d'écrivains qui ne peuvent se permettre d'écrire à temps plein ont adopté ce moto...
Et sinon, est-ce que tu peux nous en dire plus sur ton processus créatif ? En d'autres mots et pour être plus exacte, entre le moment où l'idée émerge et où le roman est prêt à être écrit, par quelles étapes passes-tu ?

Syven – En général, avant de me décider à écrire un bouquin, il se passe des mois, voire des années. Pour Siwès par exemple, il s'agit d'un texte auquel j'ai commencé à penser en 2005 et la première scène que j'ai vue joue le rôle de charnière entre les tomes 1 et 2. Les idées surgissent à l'improviste, je les note dans un carnet, je les oublie, puis elles reviennent à la charge, des voix de personnages s'en mêlent, et j'écris de temps en temps quelques lignes, voire quelques pages pour me désencombrer l'esprit. Donc, au moment où un projet est fini et que je peux m'atteler à un autre, je bous littéralement d'impatience.

Et pour les corrections qui viennent ensuite, as-tu une expérience personnelle à faire partager ? Un conseil à donner aux jeunes auteurs qui nous lisent par exemple ?

Une expérience personnelle précise, non. Pour le moment, chaque roman a reçu des corrections différentes. Je corrige toujours en trois ou quatre passes, en axant sur un personnage, l'intrigue ou la forme, et il y a selon moi une botte secrète, toute simple, pour faciliter les corrections : avoir une idée précise du résultat qu'on souhaite obtenir. C'est le meilleur moyen de s'en approcher. 
Cela aide aussi à trier les commentaires des premiers relecteurs. Je recommande chaudement aux jeunes auteurs de se faire relire par quelques personnes de confiance, avec lesquelles ils se sentiront à l'aise pour discuter de leur texte. Pour ceux qui n'auraient pas d'interlocuteurs privilégiés, capables de les aider, il existe un peu partout des ateliers d'écriture, ainsi que sur le web, dont par exemple, CoCyclics, un forum de bêta-lecteurs en SFFF.

En parlant de CoCyclics : tu as créé le forum, lancé le concept, mais jamais utilisé ses services, que tu as pourtant mis en place. Y a-t-il une raison particulière à cela ? Le système des cycles est mis à profit par des auteurs de tous niveaux, pourquoi n'as-tu pas utilisé ton propre outil sur un de tes romans ?

En réalité, lorsque j'ai eu envie de "subir" le cycle, CoCyclics avait un an et ne pouvait plus prendre de romans. Le collectif était fermé à toute soumission de texte depuis plusieurs mois. Il s'agissait de la première mouture du cycle, et nous travaillions sur la deuxième version avec deux ambitions : améliorer les principes existants, et surtout, optimiser nos ressources, de sorte à ne plus se retrouver avec des soumissions fermées (mission accomplie, ceci dit en passant ;-)). Donc, je n'ai pas officiellement subi de cycle, mais officieusement, j'ai testé un équivalent de la méthode en vigueur sur Au Sortir de l'Ombre
J'ai un crédit largement positif et je pourrais bien sûr l'utiliser si je le souhaitais, mais bon, c'est un peu le même problème que lorsqu'on s'édite soi-même, les gens pourraient croire que j'ai fondé le collectif pour mon bénéfice personnel. Je ne mentionne donc pas CoCyclics quand je propose mes romans, et je sépare mes activités d'auteure de mes activités d'administratrice, autant que possible. De plus, je connais plein de bêta-lecteurs et j'ai ma propre méthode, une version de cycle allégée. Elle fonctionne, donc j'aime autant laisser le champ libre à d'autres qui ont besoin de cet espace.

Aaah, tout s'explique ! ^^
Retour aux chroniques de Siwès : le roman vient tout juste de sortir. Quel est ton état d'esprit ? Ça fait quoi d'être publiée pour la deuxième fois ?


Je suis fébrile, pour moi, c'est comme la première fois. Ce n'est pas une suite, c'est un autre univers... Donc j'ai peur de décevoir les lecteurs d'Au Sortir de l'Ombre, car le texte est différent, plus facile aussi. J'imagine qu'on m'y retrouve, mais j'ignore de quelle façon. Du coup, je ne sais pas comment les chroniques de Siwès seront accueillies. Mais je crois que de toute façon, un auteur vit chaque nouvelle sortie comme un nouveau saut dans le vide. C'est la beauté du monde de l'édition, les jeux ne sont jamais gagnés d'avance.

Si tu devais donner cinq bonnes raisons de lire Siwès aux lecteurs de ce blog, pour les convaincre, quelles seraient-elles ?


Alors... Lisez les chroniques de Siwès, parce que...
1. Dans cette histoire, les personnages choisissent leur destin au lieu de le subir.
2. Les fabuleux qui accompagnent les humains ne font pas partie du decorum, ce sont des personnages à part entière.
3. Il y a de la magie, façon boule de feu (je ne lésine jamais sur les effets spéciaux).
4. Les dragons, défunts ou pas, sont énormes, pas franchement sympathiques, et ils se battent comme des furies.
5. Normalement, vous ne devriez pas vous ennuyer. ;-)

Et, enfin, dernière question, qui s'adresse à Siwès, en fait... si elle devait se présenter en quelques lignes, elle nous dirait quoi ?

Elle vous dirait: Je suis la Guerrière Fantôme. Et nul ne prendra Ispare tant qu'un souffle de vie m'habitera.

Eh bien, voilà qui donne envie d'aller à sa rencontre ! Bon, je la connais un peu mieux depuis cette interview, vu que j'ai lu le livre (il me reste 50 pages, à vrai dire)... chronique à paraître dès demain. ;-) Merci Syven d'avoir accepté cette petite interview, et à très vite dans de prochains livres j'espère !

Retrouvez les deux romans de Syven sur le site des 


RDV demain pour la chronique de la Guerrière Fantôme !

vendredi 2 novembre 2012

Dans ma boîte aux lettres #4

On peut dire que ce fut un mois d'octobre riche en acquisitions ! Et ça n'est pas fini puisque, ces derniers jours, j'ai reçu ma précommande des Chroniques de Siwès, tome 1, aux éditions du Riez (que j'ai pratiquement fini de dévorer ^^) :


Même que, si vous avez zappé, voici le lien vers l'interview de l'auteur dudit livre, Syven. La seconde partie arrive demain ! ^^
Toujours aux éditions du Riez, parce qu'elles le valent bien et parce que j'ai eu le bonheur et la joie d'être choisie : Yanis, déesse de la mort, de Valérie Simon, reçu en partenariat via le forum Mort-Sûre (merci au forum et à l'éditeur au passage !) :




Vous avez même les rayures de mon bureau et les gribouillis anciens en bonus, waouh ^^
Dernière acquisition d'octobre : Arlis des forains, de Mélanie Fazi, un livre que j'ai toujours voulu lire et qui n'attendait que moi, en poche, à prix cassé, sur le stand bouquiniste de ma fac de lettres :




Et voilà ! Maintenant, les paris sont ouverts : entre les livres non francophones, les bouquins pour la fac et le reste, aurai-je descendu toute ma PAL "SFFF100%VF" d'ici Noël ? Le suspens est à son comble ! ;p

[Entretien avec...] Syven 1/2

Fille du Nord-Ouest, de la pluie et du vent, Syven vit au bout du monde avec son tendre époux, son fils lumineux et son chat scabreux. Dans sa maison de bois grise et bleue, où règnent les bonnes odeurs du feu et des plats gourmands, on rit comme on respire. Quand elle ne travaille pas à des documentations techniques, elle garde la plume et écrit, écrit et … écrit encore. Ses mondes imaginaires ont éclos dès l’enfance, et depuis, cette passion a pris une place évidente dans sa vie, avec des romans, des nouvelles, deux blogs, et plus encore. Syven est l’initiatrice de CoCyclics, un collectif d’écrivains qui travaillent avec passion à améliorer leurs manuscrits et à promouvoir les littératures de l’Imaginaire. Elle signe aujourd’hui son premier roman fantastique Au Sortir de l’Ombre avec les éditions du Riez, et outre son investissement quotidien dans CoCyclics, travaille sur un diptyque fantasy. (source : le Riez)


En Mars dernier, j'avais lu et apprécié Au sortir de l'ombre (ASLO) :
Londres, 1889. La guilde d’Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu’elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans. Lorsque la secte des némésis s’attaque à ces prêtresses, l’organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d’importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n’imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l’objet. Mais dans l’ombre d’Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.


 
Syven a très gentiment accepté de répondre à mes questions par mail... voici, ci-dessous, le résultat de ces échanges décontractés ^^
Enjoy !

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SFFF100%VF – J'avais lu et adoré ton premier roman paru aux éditions du Riez, Au sortir de l'ombre. Dans ton prochain roman, adieu les rues de Londres et l'ambiance victorienne, bonjour tigres et gros dragons ! Nous passons du fantastique historique à la fantasy avec effets spéciaux... Tu n'aimes pas te cantonner à un seul genre, ou je me trompe complètement ?

Syven – Merci pour Au Sortir de l'Ombre et pour la chronique, ton retour me va droit au cœur :-D
Tu as tout à fait raison, je suis incapable m'enchaîner à un genre donné. Je ne réfléchis pas en terme de genre d'ailleurs, ce que j'aime, c'est construire un univers et le rendre aussi réaliste que possible (ou pas, hein, il faut que le lecteur ait envie de le faire vivre). Ensuite, je bâtis mon histoire dessus, il ne doit pas seulement servir de decorum. Pour Au Sortir de l'Ombre, la Guilde et les contraintes liées aux gothans sont des ressorts importants de l'intrigue. Dans le cas des Chroniques de Siwès, les dragons se saisissent au sens propre des enjeux !

Tiens, en parlant des dragons, tu accepterais de nous en dire plus sur eux et la menace qu'ils représentent pour Siwès, ou c'est top-secret ?

Bonne nouvelle, ce n'est pas top secret :-) 
Siwès a décidé d'empêcher des marjaks d'approcher de la cité d'Ispare. Ce sont des dragons d'un autre âge, ramenés à la vie par les maîtres-nécromants du Lluhan, et ils sèment la destruction sur leur passage. Ces créatures dénaturées sont dominées par l'Ahr, une énergie maléfique qui se nourrit d'Herrès, la magie qui donne forme à Siwès lorsqu'elle visite ce monde. Un dragon-défunt pourrait rompre le lien entre son esprit et son corps en l'avalant, par exemple. Elle doit se montrer prudente, mais hélas, son côté tête brûlée l'emporte souvent.
Et puis, il y a d'autres dragons, bien vivants, qui se battent contre les marjaks, mais il serait difficile de les qualifier de gentils. Eux aussi vont donner du fil à retordre à notre petite guerrière !

Et jusqu'où son combat contre les dragons amènera-t-il Siwès ? En d'autres termes : dyptique, trilogie, saga ?

Normalement, si tout se déroule selon MES plans, ce sera un dyptique. D'ailleurs, le tome 2 est déjà signé et s'intitule Le Lion à la Langue Fourchue. C'est en bonne voie, je m'y remets dès que le tome 1 sera parti à l'impression.

Ah, super ! Et j'ai hâte que le tome 1 parte à l'impression, tu sais pourquoi ? Parce que j'ai pré-commandé mon exemplaire pardi ! Plus qu'à patienter encore un peu... promis, j'en ferai une chronique sur le blog :)
Sinon, je l'ai déjà dit, mais Siwès est ton deuxième roman publié aux éditions du Riez... est-ce que tu peux nous raconter comment s'est passé la prise de contact la première fois pour ASLO, et en quoi ça a été différent pour la deuxième fois, avec Siwès ?

Eh bien, Siwès vient de partir à l'instant où je t’écris ! Merci de l'avoir précommandé, je vais en profiter pour te faire une belle dédicace ! J'espère juste qu'il te plaira... (Moi stressée ? Pas du tout !!! Ah ah ah !) ^__^
Alors, remontons dans le temps... Je suivais le blog et les actus d'Alexis parce que je l'avais lu en tant qu'auteur et rencontré une fois par le passé. A l'époque, il préparait la parution de La Loi du Désert, son planning était déjà pas mal chargé, et la maison était toute jeune, mais il m'avait dit que je pouvais lui envoyer ASLO. Ce que j'ai fait quand mon manuscrit a été prêt.
Et deux mois plus tard, il m'envoyait un mail comme j'en souhaite à tous les auteurs, avec l'avis du comité de lecture : je suis tombée de ma chaise, j'ai pleuré, j'étais heureuse. Sur son conseil, j'ai recontacté les éditeurs, j'ai d'ailleurs eu d'autres propositions mais j'étais séduite par les éditions du Riez, et même s'il fallait attendre 18 mois la parution, j'ai signé. Et je me suis attelée à la rédaction de Siwès.
Pour Siwès, c'était un peu différent, mais pas tant que ça. On en avait discuté sur un salon et Alexis m'avait dit qu'il serait content de le lire (moi j'étais contente qu'il ait envie de le lire), mais à l'époque, il n'y avait pas de fantasy au catalogue. Par la suite, il m'a annoncé qu'il en publiait à la rentrée 2012, le cycle d'Arkhem de Valérie Simon, et donc, je lui ai envoyé Siwès. Alexis m'a rapidement répondu que le texte lui plaisait et qu'il lui gardait une place pour 2013, en l'attente des réponses des quelques éditeurs auxquels je l'avais soumis, et comme je ne suis pas très joueuse en plus de me sentir très bien au Riez, je l'ai vite retiré des circuits éditoriaux. Un excellent choix, parce qu'un trou venait de se libérer pour fin octobre. On était en juillet, c'était un peu chaud pour préparer le texte, mais on a mis les bouchées doubles. Et puis on a signé le tome 2 dans la foulée.
J'ai un bol monstrueux, je trouve ^_^


Oui, beaucoup de chance, ça donne envie de faire partie de l'équipe du Riez tout ça ! ^^
Laissons maintenant le monde éditorial, et parlons un peu d'écriture... je vais éviter de te poser la question redoutée par tous les auteurs ("D'où te viennent tes idées ?" - "Euh... de partout ?") et plutôt te demander si tu as un carnet fétiche, un lieu spécial où écrire, une ambiance particulière nécessaire à ton travail... bref, est-ce que tu as un rituel d'écriture ?

Des rituels, j'en ai eus, mais depuis que j'ai des enfants, je les ai abandonnés. Je réfléchis à mes écrits pendant que je fais autre chose, surtout en voiture, mais aussi lorsque j'exécute des tâches quotidiennes comme la vaisselle, le ménage, le pliage de linge. Ensuite, dès que j'ai un créneau, je déplie l'ordinateur portable. Ah si ! Il me faut une boisson chaude pour attaquer, du café ou le soir, de la tisane. :-)

"Dès que tu as un créneau", ça peut être n'importe quand ou tu as certains moments dans la journée/la semaine où tu peux t’aménager une ou plusieurs heures pour écrire ? D'ailleurs, comment fais-tu pour gérer vie de foyer, travail, écriture (et autres activités) en même temps ? Tu dois avoir des journées bien remplies dis donc :)

Je travaille surtout le soir, quand les enfants sont couchés (après 21h00). Mais j'avoue que parfois en semaine, je ne suis pas très fraîche et dans ce cas-là, je me repose pour être en meilleure forme le lendemain. Le week-end, si une opportunité se présente, je saisis l'occasion : la sieste de la petite, le rugby du grand, parfois les dessins-animés du dimanche matin. J'ai un mari aussi, il me dégage du temps s'il peut. ^__^ Enfin, bref, je m'adapte. L'important pour moi, c'est d'avancer régulièrement, tout en profitant de ma vie de famille.

La suite de l'interview ? C'est par làààà !