vendredi 29 juin 2012

Un blog Zéro Carbone

bonial – promos et catalogues – moins de co2Un petit geste écolo qui ne fait de mal à personne : SFFF100%VF participe à l'opération "Blog zéro Carbone". Le principe est ultra simple : en échange de l'affichage permanent d'un badge sur notre blog, l'association plante et entretien un arbre de plus dans ses plantations. Simple, efficace, discret : j'adhère !

Vous trouverez le petit badge, et le lien qui va bien, en bas à droite de chaque page, dans la barre de navigation. :)

mardi 19 juin 2012

[Marika Gallman] Maeve Regan 1

Titre : Maeve Regan, tome 1 : Rage de dents
Auteur : Marika Gallman
Editeur : Milady
Nombre de pages : 396
 
Avant, ma vie était simple : l'université si j'en avais envie, les hommes quand j'en avais envie. Et je n'avais aucun problème qu'un barman ne puisse m'aider à résoudre.
Mais là, depuis un moment, rien ne va plus.
Le type sexy qui me draguait a rendu son déjeuner quand on a voulu concrétiser.
J'ai cassé le nez du copain de ma meilleure amie, et elle ne l'a pas très bien pris. Lui non plus, d'ailleurs.
Ensuite, je me suis mise à faire des cauchemars.
Et tout ça, c'était avant qu'une bande de vampires décide de redécorer mon appart et qu'un colosse me kidnappe.
Quand je vous dis que ce n'est pas ma semaine...

Vous aimerez :
- l'humour à sec
- les répliques mordantes de Maeve
- Lala, géant indien vampire à l'expression monosyllabique (effrayant et choupi à la fois <3)
- le jeu autour des codes de la bit-lit

Vous n'y trouverez pas :
- une héroïne parfaite
- des personnages secondaires très développés
- de repères spatiaux : on ignore où se déroule l'action

Mon avis ?
Ceux d'entre vous qui me connaissent savent mon amour pour les hommes morts à dents longues. Vous savez aussi que je me suis désintéressée de la bit-lit anglophone voilà un moment, finalement lassée par des schémas répétitifs. Mais, comme ici c'est du vampirique francophone, j'ai voulu donner sa chance à Maeve Regan.
Et putain de bordel de merde (comme dirait Maeve), j'ai bien fait !
 
Le début est plutôt lent : pendant 100 pages, avant de découvrir le monde vampirique, on découvre surtout Maeve, ses rêves sanglants, son petit problème de self-control, et son côté rentre-dedans suicidaire. On découvre aussi son quotidien d'étudiante en lettres, son grand-père, et son penchant pour les bruns mystérieux dont elle ferait bien son quatre heure. On découvre également son amour pour les gros mots : Maeve se fiche de la bienséance et jure comme un charretier. On a donc une héroïne plein de défauts, de désirs, de tentations, loin de l'image de Sainte-Nitouche parfaite qui finit par céder au beau et sulfureux vampire après des pages et des pages d'hésitation et bla bla bla...
Et c'est hyper rafraîchissant ! Parce que l'intrigue a beau être classique, on a enfin une héroïne de bit-lit qui s'assume en tant que femme, mais aussi un personnage qui part de zéro côté super-pouvoirs, et qui se découvre peu à peu des forces insoupçonnées. On passe d'un personnage normal à un peu moins normal, sans être encore extraordinaire. Maeve trouve pas à pas le chemin du pouvoir.

L'histoire de sa famille, le secret de son grand-père, tout ça est au final assez prévisible, mais l'auteur a l'art et la manière de tout amener par petites touches : ce qui compte, ce n'est pas tant le secret, c'est la manière dont Maeve va y réagir. Car elle est pleine de surprises pour les autres personnages, et surtout pour le lecteur ! Ce qui fait la force de ce livre, c'est sa force de caractère, justement. Un personnage auquel on n'aimerait pas ressembler, mais qu'on ne peut qu'admirer. Parce qu'avec tout ce qui lui arrive et le lourd héritage familial qui lui tombe soudain dessus, elle s'en sort plutôt bien, et il arrive parfois qu'elle prenne les bonnes décisions.

Côté style, c'est narré à la première personne du singulier. C'est donc très oral, mais aussi très immersif, et plein d'humour. Je ne compte plus mes fous rires à telle pensée ou telle réplique de Maeve. Sa verve la rend attachante, surtout au début où elle n'a pas vraiment d'autre qualité qui puisse rattraper son égoïsme, sa violence, son orgueil, etc.

Un livre à découvrir, un personnage à découvrir, et un coup de cœur pour moi !
En plus,le début du premier chapitre du tome 2 est disponible à la fin du roman. C'est de la torture, j'ai les crocs ! La suite arrive pour la rentrée littéraire prochaine... c'est loin.

5/5

vendredi 15 juin 2012

[Entretien avec...] Marika Gallman 2/2

Et voici, comme promis, la suite et fin de l'interview avec Marika Gallman. Pour ceux qui auraient manqué le début, c'est par là. Sinon, c'est ci-dessous que ça s'passe ! Enjoy ;)

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SFFF100%VF : Autre question (une classique, mais promis, la prochaine sera plus originale ;)) : quand tu écris, est-ce que tu as un petit rituel ? Des habitudes ? Ou peux-tu écrire partout et tout le temps ?

Marika : Je n'ai pas vraiment de rituel. Je m'assieds à mon ordinateur, et j'écris. Des fois parce que j'en meurs d'envie, des fois parce qu'il faut le faire même quand on n'a pas l'inspiration, pour que le train ne s'arrête pas. J'aime bien écrire dans mon jardin, avec le portable, de la musique dans les oreilles. Mais il m'arrive aussi d'avoir une vague d'inspiration dans les transports publics, quand je n'ai rien pour écrire, et je me retrouve avec des kilomètres de texte sur les mains et les avant-bras :)

SFFF100%VF : Récemment, on t’a croisée à la convention Mystic Falls, aux Imaginales. Et il y a tant d'autres conventions et salons à venir encore... tu as dû faire des dédicaces à tour de bras ! Tu peux donner des conseils aux jeunes auteurs qui nous lisent pour ne pas rater sa dédicace ? Ou, au contraire, nous dire tout ce qu'il faut faire pour la rater !

Marika : C'est vrai que j'ai signé pas mal, j'en étais la première surprise (et ravie !). Par contre niveau conseils, ahem... C'est dur, je me suis retrouvée plusieurs fois devant quelqu'un, à lui dire « Je ne sais pas du tout quoi écrire ! » Ça, c'était pour les trucs à ne pas faire, je pense :) Mais les lecteurs sont des perles en général, et du coup la conversation s'installe, et on peut faire un truc personnalisé. J'essaie de savoir un peu qui sont les gens que j'ai en face, s'ils ont déjà lu, quels sont leurs goûts en matière de lecture, et de faire quelque chose qui ne soit pas formaté. J'ai une ou deux phrases de prêtes, mais j'essaie de les adapter à la personne si je n'ai pas trop d'inspiration. Je me mets à la place du lecteur, et je me dis que s'il vient te voir, c'est pour un partage, même s'il est très court, et que moi ça me décevrait si je n'avais qu'un truc du type « Bonne lecture » dans mon livre.

SFFF100%VF : Tu es la première auteur de bit-lit francophone publiée chez la maison d'édition qui a introduit le genre en France et en francophonie. En quoi te sens-tu différente de tes pairs anglo-saxons, que ce soit au niveau du style, de l'héroïne, etc. ? Bref, quelle est la french-touch (si tu penses qu'il y en a une bien sûr :)) ?

Marika : En quoi je me sens différente... Eh bien, déjà, je pense que je suis la seule à avoir écrit de la bitlit sans en avoir jamais lu, donc peut-être que, en ça, mon roman a une touche un peu plus fraîche que les autres, je ne sais pas. J'ignore s'il y a une french/swiss-touch, je n'ai pas encore assez lu du genre pour voir en quoi je serais différente, et pas encore assez lu d'autres francophones dans ce style pour en tirer des conclusions. Elle est vilaine ta question, je n'ai absolument rien à y répondre, je crois :)

SFFF100%VF : Et au niveau des salons, comment les fans du genre réagissent-ils face à toi quand ils s'aperçoivent que tu es francophone ?

Marika : En salons, pour le moment, j'ai eu des réactions super, et plutôt du genre « C'est génial, enfin quelqu'un qui parle la même langue que moi et avec qui je peux parler ! ». Et c'est vachement bien, parce que j'aime bien parler avec eux, justement :)

SFFF100%VF : Parlons un peu de tes lectures... qu'as-tu lu de bien récemment, et que tu pourrais nous conseiller ? En vampirique, par exemple ? Si c'est francophone, c'est encore mieux !

Marika : C'est marrant, parce que je viens de commencer le dernier Clavel, Le Pouvoir des Psylles, et que normalement je lis peu de francophones. Je suis vraiment très contente d'avoir retrouvé Léa. Un peu triste, aussi, parce qu'après ce sera terminé, et que quand on s'attache à des personnages, c'est toujours dur de leur dire adieu. Celui-ci je le conseillerais les yeux fermés. J'ai vraiment beaucoup aimé les 2 premiers tomes, et Fabien est super Bling Bling, et y a plein de vampires.

SFFF100%VF : Enfin, dernière question, et comme promis au début : on va boucler la boucle ! Si Maeve devait se présenter aux lecteurs, en quelques lignes, elle leur dirait quoi ?

Marika : Maeve ? Se présenter ? Naaaah, elle le ferait jamais à moins que le lecteur ait fait quelque chose pour lui déplaire ! Elle est trop farouche. Moi, par contre, je dirais un truc assez cryptique du genre "Elle a un bon fond, même si elle n'est pas encore au courant."

SFFF100%VF : Eh bien, Marika, je te remercie, et je te dis à une prochaine fois peut-être ? A très bientôt, en tout cas, côté romans ! Car entre le début et la fin de la rédaction de cette interview, j'ai eu le temps d'acheter, lire et apprécier Rage de dents... et j'ai déjà les crocs alors que ça ne fait que quelques jours que j'attends la suite ;)

mercredi 13 juin 2012

[Jean Millemann] La voie des trois vérités

Titre : Sanshôdô - la voie des trois vérités
Auteur : Jean Millemann
Editeur : Ad Astra
Nombre de pages : 124


Un jour, toutes les radios et toutes les télés interrompent leurs programmes simultanément pour diffuser en boucle l’évidence qui est partout dans le ciel. Les extraterrestres sont là. Les Zitis, comme on dit, parce qu’il est plus facile de leur donner un nom générique plutôt que de retenir celui de chaque espèce qui constitue cette communauté interstellaire. Bien sûr, les gouvernements terriens font semblant que rien n’a changé alors que leur oligarchie prend l’eau de toute part. Bien sûr ils s’efforcent de voler ce qu’on est prêt à leur offrir. Mais c’est la galaxie toute entière qui s’ouvre à l’humanité et c’est une opportunité que seuls les opportunistes sont incapables de saisir.
En trois textes qui évoquent les plumes et les thématiques de Philip Jose Farmer, Robert Heinlein et Isaac Asimov, Jean Millemann, philanthrope et xénophile, nous dit en substance que, un jour, toutes les radios et toutes les télés interrompront leurs programmes simultanément, ce sera le début du monde.

Vous aimerez :
- la réflexion philosophique
- une SF à taille humaine (mais pas que...)
- partir à la découverte des civilisations zitis
- l'ouverture d'esprit
- l'optimisme

Vous n'y trouverez pas :
- un style facile à suivre
- des intrigues politiques à échelle galactique et plus
- de l'action

Mon avis ?
Difficile de parler de ce recueil de nouvelles.
D'une part, il est très court : 124 pages, trois récits - dont un que j'avais déjà lu et très apprécié dans l'anthologie Arcanes chez Voy'el. D'autre part, on ressort profondément chamboulé de notre lecture. En paix avec soi-même, ravi d'avoir découvert et compris les vérités, d'avoir été au bout de ce chemin de sagesse. Mais quelles sont-elles, ces vérités ? Je crois que je ne vais pas les révéler, sous peine de vous gâcher la lecture, mais aussi parce qu'elles ne veulent rien dire si elles sont assenées sans l'histoire qui va avec. Lisez, vous comprendrez, et vous aussi vous serez charmé, envoûté... et vous ressortirez de votre lecture un peu amer, un peu désespéré que l'humanité soit pour l'instant incapable d'appliquer les trois vérités.

Vivement le début du monde.
Une lecture de SF positive, qui ouvre l'esprit, le cœur, et amène à réfléchir sur la notion de xénophobie/xénophilie, sans pour autant donner de leçon. Par contre, cela donne de l'espoir.

A lire sans modération !

4/5

vendredi 8 juin 2012

[Entretien avec...] Marika Gallman 1/2

Marika Gallman est née en 1983, en Suisse. Collectionneuse acharnée de post-its et de personnalités multiples, elle rate de peu une carrière de scénariste à Hollywood en écrivant à seulement 12 ans le scénario d'un Indiana Jones 4 qui ne sera pas retenu, faute de frigo dans l’intrigue.
Elle se console devant ses séries préférées, dont elle rejoue les scènes cultes chaque nuit à voix haute dans son sommeil, quand elle ne se relève pas en douce pour regarder des films d'horreur. Attirée par les ambiances sombres et les hommes aux dents pointues, elle se lance dans l’écriture de son premier roman, Rage de Dents, en 2009.

Son premier roman, paru chez Milady (7€60) :

Avant, ma vie était simple : l’université si j’en avais envie, les hommes quand j’en avais envie. Et je n’avais aucun problème qu’un barman ne puisse m’aider à résoudre.
Mais là, depuis un moment, rien ne va plus.
Le type sexy qui me draguait a rendu son déjeuner quand on a voulu concrétiser.
J’ai cassé le nez du copain de ma meilleure amie, et elle ne l’a pas très bien pris. Lui non plus, d’ailleurs.
Ensuite, je me suis mise à faire des cauchemars.
Et tout ça, c’était avant qu'une bande de vampires décide de redécorer mon appart et qu'un colosse me kidnappe.
Quand je vous dis que ce n’est pas ma semaine…

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Bonjour Marika,
Un grand merci, vraiment, d'avoir accepté cette interview pour SFFF100%VF.
Ton roman, Rage de dents, a beaucoup fait parler de lui dès avant sa publication. Il a d’abord été publié aux éditions du Petit Caveau, se faisant d’ores et déjà remarquer par le lectorat. Ce 18 mai, une réédition chez Bragelonne/Milady a fait de toi la première auteur francophone de bit-lit publiée chez eux ! Un grand bravo !
Bon, je dois l'avouer, je n'ai pas encore lu ton roman, seulement le résumé. Je vais bien entendu l'acheter, le lire et le chroniquer, mais... pour les lecteurs de ce blog, est-ce que tu peux donner le top cinq des bonnes raisons de le lire ?

Marika : Eh bien merci à toi! Je viens d'aller faire un petit tour [ndlr : sur le blog], c'est sympa. J'aime beaucoup le bleu. Et on a un point en commun! Je déteste la betterave (l'hypocrisie et le café mal fait, ça va sans dire, mais personne ne parle jamais de la betterave).
Et tu commences fort! On garde pas ces questions pour la fin en général? :) C'est dur en tout cas en préambule, puisque les bonnes raisons de l'un sont les mauvaises de l'autre. Mais allez, hop :
1 - C'est francophone
2 - Je n'avais jamais lu de bit-lit avant, et ça peut être amusant de voir comment, avec la simple influence de Buffy, j'ai pondu à mon insu un roman qui en était
3 - Ça se prend pas au sérieux
4 - Paraît que c'est un peu drôle
5 - Je rougis comme une pivoine quand on me dit qu'on a lu mon livre. Si jamais vous me croisez, ça peut être rigolo.

SFFF100%VF : Mais c'est tellement bien de commencer par la fin ! Je confesse un faible pour les romans qui commencent par une situation désespérée et catastrophique, puis qui reviennent sur les événements qui ont amené à ladite situation... nous allons procéder d'une façon assez identique. Mais promis, pas de catastrophes entre nous.
En tout cas, j'ai bien noté que tu es fan de Buffy the vampire slayer. Ça nous fait un point commun en plus. J'ai lu dans une autre interview que tu avais détesté Twilight (tiens ! En parlant de point commun...). Si Buffy rencontrait Edward, ça donnerait quoi selon toi ? Et ton héroïne, Maeve Regan, est-ce qu'elle lui ferait un ravalement de canines ? ^^

Marika : Tu aimes les choses qui commencent par la fin ? Tu as vu Memento ? Un film que j'avais vraiment adoré !
Et ouais, je suis une grande fan de Buffy devant l'éternel. J'ai grandi devant la série. Tous les samedis, on la regardait avec ma meilleure amie... sûrement les meilleurs souvenirs de mon adolescence !
Quant à Twilight, on va dire que ce n'est pas pour moi, mais c'est surtout Bella que j'ai détesté, et sûrement parce qu'elle est bien trop éloignée de Buffy, justement... Et si elle rencontrait Edward, rien ne résume mieux la réaction que je suis sûre qu'elle aurait que : http://i1021.photobucket.com/albums/af333/BlackFrancine/Buffy%20Gifs/buffysparklelaugh.gif
Maeve, je ne pense pas qu'elle lui ferait un ravalement de quoi que ce soit. Elle serait amusée aussi, mais elle est plutôt pince-sans-rire, et elle ne montre pas quand quelque chose la fait rire. Elle tenterait probablement de le dérider en lui payant une tequila et, quand elle verrait que c'est mission impossible, elle lui ferait du rentre-dedans jusqu'à ce qu'il craque. Attention, pas du rentre-dedans sexuel, du vrai bon rentre dedans pour qu'il s'énerve et qu'il tape dans quelque chose (un arbre, un caillou, une photo de Jacob), par exemple en lui demandant s'il préfère le boudin de lapin ou d'écureuil, ou, plus vraisemblable encore, en lui conseillant de dire à sa femme de s'épiler avant la cérémonie, pour son prochain mariage.

SFFF100%VF : Ah, toi aussi le coup de la mariée non épilée ça t’a marquée ? ^^
Bon, revenons à nos vampires, ou plutôt aux tiens : Rage de dents est ton tout premier roman publié, mais est-ce que c’est aussi le premier écrit ? Il marque le début d’une série, au nom de ton héroïne, Maeve Regan. Je suppose que tu travailles déjà sur les tomes suivants ? Comment cela se passe-t-il : est-ce que tu as carte blanche ou est-ce que ton éditeur se penche avec toi sur le synopsis, la rédaction, etc. ?

Marika : Alors côté question sérieuse, non, ce n'était pas du tout mon premier essai. J'ai pondu des sacs de mauvais trucs avant, de trucs pas trop mauvais, et des trucs presque bien. Mais Maeve est le premier projet dans lequel je me sois investie jusqu'au bout et que j'ai essayé de faire publier. J'avais toujours tendance, avant, à écrire pour moi, et encore, souvent pas jusqu'au bout, parce que ce que j'aimais, c'était créer mes histoires. Une fois qu'elles existaient, quel besoin de les coucher sur papier ? Je les avais en tête, je pouvais me les rejouer autant que je voulais. Rage de Dents, c'est plutôt un tournant. J'ai vraiment pris du plaisir à l'écrire, et, pour la première fois, j'ai eu envie que ce plaisir soit partagé.
Actuellement, je suis en train d'écrire le troisième tome tout en apportant les dernières modifications au second. J'ai carte blanche, ils lisent le résultat final et me disent s'il y a des choses à revoir. Ils ont repris le premier tel quel, mais ont demandé quelques retouches pour le second.

SFFF100%VF : Tu en es donc au troisième tome... est-ce que tu sais combien de volumes comprendra la série ?

Marika : Oui, le troisième tome... Pour la question du nombre, c'est un peu la question du moment. Quand j'ai eu l'histoire de Maeve dans son intégralité, j'ai fait deux découpages différents qui fonctionnaient bien les deux, une fois en 4 tomes, une fois en 5. J'ai réfléchi un moment, et j'ai décidé de partir sur 4, parce que je préférais avoir une histoire plus dense que de faire traîner en longueur et desservir l'histoire. Sauf que, depuis que j'ai commencé le 3, je me rends compte que j'ai beaucoup, beaucoup de matière à placer en deux tomes, et que j'avais peut-être sous-estimé la matière de base que j'avais. Du coup, c'est un grand point d'interrogation, et je pense que j'y verrai plus clair à la fin du 3. Je n'ai pas envie de tuer mon histoire et d'en faire un truc à rallonge. Mais il y a plein de choses à prendre en compte, et surtout, il faut que le lecteur suive et ait envie de plus.

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mercredi 6 juin 2012

[Thomas Day] La voie du sabre

Titre : La voie du Sabre
Auteur : Thomas Day
Editeur : Gallimard Folio SF 
Nombre de pages : 280

Pour parfaire l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.
Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un Japon de fantasy, un Japon du XVIIe siècle qui ne fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang.

 
Vous aimerez :
- les samouraïs
- la plongée dans un Japon mythologique
- le découpage du roman en différents "rouleaux"

Vous n'y trouverez pas :
- un portrait très reluisant de la femme...
- de grandes descriptions
- des créatures imaginaires à chaque coin de page

Mon avis ?

Mon premier Thomas Day... et oui, je sais, quelle honte de ne pas l'avoir lu avant ! Mais ne vous en faites pas, je compte bien rattraper mon retard et combler mon ignorance. ;)

J'ai commencé avec ce roman, donc. Le style est coupant comme un sabre. Les personnages aussi durs que la pierre. L'émotion aussi vive que l'eau d'une rivière. J'ai d'ailleurs adoré ce détail, manifestation discrète de la magie : Musashi est capable de sculpter l'eau. Les descriptions de ce phénomène sont aussi brèves que poignantes.
La magie se trouve d'ailleurs davantage dans l'ambiance du roman que dans son contexte. Certes, le Japon est dirigé par une impératrice dragon, mais ce n'est exploité que vers la fin, et l'ambiance est à ce moment déjà posée.
J'ai également beaucoup aimé le fait que l'auteur reprenne le découpage des romans d'aventure initiatiques japonais, un peu comme La pierre et le sabre puis La parfaite lumière de Eiji Yoshikawa. On retrouve dans La voie du sabre la même recherche de pureté, de vérité, de noblesse, sur un chemin entaché de souffrance, de sang, de mort et de trahisons.

Un beau roman, qui me donne bien envie de poursuivre ma découverte de l’œuvre de cet auteur !


4/5

dimanche 3 juin 2012

[challenge] Les participants

Juin est arrivé et le challenge de lecture est donc également arrivé ! A vos librairies, mes amis ! A vos bibliothèques ! Il est temps de lire de la SFFF francophone de la petite édition. Parmi les participants, outre le blog de votre serviteuse, on compte:
* Macalys
* Sandrinoula
* Kissifrott
Si vous désirez faire partie de l'aventure, il est toujours temps de vous inscrire. N'hésitez pas ! Plus on est de fous... plus on lit ;)

vendredi 1 juin 2012

[Maïa Mazaurette] Dehors les chiens, les infidèles

Titre : Dehors les chiens, les infidèles
Auteur : Maïa Mazaurette
Editeur : Mnémos (broché) ou Gallimard Folio SF (poche)
Nombre de pages : 448 (poche)
[J'ai mis la couverture du broché car je la trouve 100 fois plus belle...]

Trois générations après la défaite des forces d'Auristelle contre les incroyants, les hommes ne connaissent plus qu'un monde plongé dans une nuit éternelle. Pour conjurer la malédiction divine, un seul espoir: réussir la mythique Quête qui ramènera la lumière sur le monde. Un exploit qui nécessite des talents complémentaires autant que des tempéraments bien trempés. Alors, tous les cinq ans, cinq adolescents sont condamnés à l'exil: la réussite, ou une errance sans fin dans la nuit...


Vous aimerez :
- la noirceur de l'univers et des personnages décrits
- le traitement de fond de l'extrémisme religieux
- la subtilité des propos illustrés par l'intrigue
- les personnages tous croyants, à divers degrés
- Cyférien <3

Vous n'y trouverez pas :
- de personnages héroïques
- de douceur
- de pure romance

Mon avis ?
J'avais très peur de ne pas aimer ce livre : moi et la dark fantasy, nous ne sommes pas bons amis... très souvent (et ce n'est que mon humble avis de lectrice, pas une vérité générale ;)), je trouve que les auteurs donnent dans le gore, servi par une écriture froide et des personnages à la limite de l'humain.
Ici, le côté dark se trouve dans la fascination que l'univers exerce sur nous, lecteurs. Il y a nombre de scènes sanglantes, les personnages prennent des décisions souvent discutables, et leurs pensées ne le sont pas moins. Néanmoins, ce sont justement ces personnages qui font l'intérêt du roman. Chacun d'entre eux explore une facette de la religion, de la charité à l'extrémisme. Ils sont tous croyants, et l'auteur parvient à exprimer leurs convictions avec force et subtilité. On s'attache à tous ces personnages malgré leurs défauts, en dépit de leur fanatisme religieux. On s'attache à eux, à leur destin, ils nous sont familiers. Ils sonnent vrais, et non pas comme des caricatures (ce qui aurait pu être le cas pour un roman traitant de fanatisme religieux).

Le traitement psychologique est une réussite totale ! Aucune morale donnée, aucun raccourci d'emprunté, l'auteur nous laisse tirer nos propres leçons.

Autre chose qui m'a interpellée : la métaphore de cet univers plongé dans une nuit éternelle... qui, à mes yeux, n'était autre qu'une manifestation de l'obscurantisme lui-même. Est-ce que vous êtes du même avis ou avez-vous une théorie différente ?

Une lecture marquante.
Comme a dit une amie : on aime ou on déteste. Moi j'ai adoré ! ^^
5/5