samedi 1 juin 2013

[Vanessa Terral] L'Aube de la guerrière

Titre : L'Aube de la guerrière
Auteur : Vanessa Terral
Editeur : Le Chat Noir
Nombre de pages : 290 pages

À peine décédée, Solange est envoyée à l’armurerie divine. Le Livre de saint Pierre a parlé : guerrière par prédisposition naturelle, mais ange sans grande valeur, elle ne sera d’aucune utilité dans la guerre qui oppose les siens aux démons. Autant l’utiliser près des Fosses, ces lieux dispersés dans les plans qui ont pour point commun d’abriter des Larves et autres créatures de cauchemar. Lesquelles ont une fâcheuse tendance à fuguer…

Un job qui n’a rien de bien intéressant – à part une meilleure connaissance des différents types d’effluves méphitiques – jusqu’à ce qu’elle découvre que les démons aussi envoient des guerriers dératiser les abords des Fosses. Dont Terrence et Aghilas… ce dernier possédant le même Don qu’elle, un pouvoir très rare visiblement : le Feu des Ténèbres

Vous aimerez :
- l'humour
- les personnages hauts en couleur
- le réinvestissement des mythes religieux sur la vie après la mort
- le style très dynamique

Vous n'y trouverez pas :
- de manichéisme
- une intrigue complexe

Mon avis ?
Dès le premier paragraphe où l'ange Solange catapultée dans la boue par une Larve se compare à un palet de curling, j'ai su que ce roman allait être un grand moment de lecture. Et la première impression fut définitivement la bonne : drôle, dynamique, plein de bonnes surprises tant au niveau du style que de l'histoire, c'est un quasi sans faute pour ce premier roman de l'auteur. On aimerait tomber plus souvent sur des premiers romans aussi réussis, dites-donc !

L'intrigue est relativement simple : dès le début, on sait que la mort de Solange est hyper louche, que son arrivée au Paradis n'est pas normale car elle n'a rien d'un ange et rien d'une sainte, et en plus comme on sait qu'il n'y a pas de fumée sans feu... bref, pas de surprises de ce côté-là. Non. Là où on est surpris, en revanche, et dans le bon sens bien entendu, c'est sur les choix de l'auteur en matière d'univers – ou de multivers devrais-je dire. Le Paradis, Les Enfers, et les après-vies païennes... tout ça, ce ne sont que des plans d'existence différents. Le Paradis tel que conçu d'après les croyants, la béatitude, c'est l'étape d'après, quand on rejoint un plan fait de lumière pure, de bonheur, et tout et tout... c'est à peu près le seul plan non corrompu, car on s'aperçoit vite que les autres plans, pour la plupart, évoluent à peu près comme sur Terre. Le Paradis où bosse Solange est donc un monstre de bureaucratie et de corruption. Oui, là, comme ça, on l'apprend sans être prévenus : vlan ! Des anges qui complotent ? Ca existe ! C'est même monnaie courante ! Je vous rassure, les démons sont toujours méchants, mais pas de la manière selon laquelle on s'y attend...

Je dis ça car cela rejoint ici deux personnages qui ont su m'émouvoir, dont un a tout particulièrement gagné mon cœur : Terrence, l'incube, le mauvais, le séducteur, celui dont il faut se méfier... Aghilas est plutôt l'archétype du guerrier mystérieux avec des failles, un passé hyper lourd, etc. Je l'ai bien aimé, hein, et en tant que lectrice j'étais censée m'amouracher de lui, mais au final je lui ai préféré le very bad guy, Terrence qui, sous ses dehors séducteurs et superficiels, cache une personnalité finalement profonde, pleine de contradictions entre son statut d'incube et sa nature humaine véritable, toujours là, enfouie sous les attraits démoniaques.

Côté personnages, Solange est une narratrice attachante, rapide à comprendre ce qui se passe, vive d'esprit, vraiment drôle et sympathique, avec un pragmatisme qui la rend d'autant moins cruche que toutes les autres héroïnes d'urban fantasy que j'ai vue passer auparavant. En somme, une vraie réussite !

Ma petite réserve sur ce roman va à certains passages trop brouillons, trop rapidement décrits, qui m'ont perdue, embrouillée : il y en a 4 ou 5 sur le roman en entier (notamment dans les scènes de bataille où trop de détails sont catapultés en même temps en fait), ce qui fait un peu beaucoup je trouve. Ca n'a pas gâché ma lecture, loin de là comme vous pouvez le constater, mais du coup cela crée une attente de ma part quant au prochain roman de l'auteur (pas de pression, Vanessa ! ;-)) : une qualité égale niveau univers, style et personnages, mais sans les petits couacs de compréhension, et ce sera PARFAIT ^___^

En somme, un très bon premier roman d'urban fantasy, avec une plume à la fois drôle, sensible et dynamique, qui dresse le portrait de personnages attachants même quand ceux-ci sont peu fréquentables. Mais rien que pour l'univers déployé par l'auteur et ses réinvestissements des mythes d'après-vie, ça mérite le coup d'oeil. A lire !!
 
4/5

7 commentaires:

  1. Je n'arrête pas de lire de bons retours sur ce roman... ça donne vraiment envie !

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  2. bon je vais finir par aller me le chercher à force ^^

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  3. Que dire, sinon "Terrence rulez" ?

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    1. Nan mais clair ! Je vois qu'on a eu le même perso coup de coeur... ^^

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    2. Quant à moi, si je l'ai trouvé très intéressant, limite orphique, même (ouais, rien que ça) il ne m'a pas émue plus spécialement. Perso, les "very bad guy plus profond qu'il n'y parait", le type androgyne dont on s'amourache, justement, en tant que lectrice, ça ne m'évoque pas grand chose (pis niveau goûts personnels, je préfère les Aghilas déjà, donc ça rectifie le problème ^^). Ce qui ne le rend pas moins intéressant ! En fait, j'ai plus aimé le vrai faux triangle amoureux que les personnages indépendamment les uns des autres. Mon coup de cœur personnage, c'est Bel ^^
      (je l'ai chroniqué moi aussi ^^)

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