Auteur : Raphaël Albert
Editeur : Mnémos – Hélios poche
Nombre de pages : 390
Comme dans Rue Farfadet, Raphaël Albert nous projette dans Panam, un Paris du 19ème siècle décalé : la Révolution française n’a pas eu lieu mais elle couve, les manifestations d’ouvriers sont nombreuses, la ville est la capitale d’un Royaume multiracial où les humains dominent des nains vaincus et des elfes réfugiés au sein de forêts impénétrables. Les centaures-taxis côtoient coches et motos à vapeur. La magie très codifiée par des mages académiciens sert à la vie de tous les jours.
Dans ce deuxième roman, Raphaël Albert reprend ses personnages là où il les a laissés. Les voilà célèbres, installés et les poches remplies. Pourtant, ils vont devoir affronter des entreprises encore plus dangereuses et malfaisantes. Tout en approfondissant son univers, l’auteur tisse une intrigue encore plus palpitante et entraînante. Nous en apprenons plus sur le destin passé de Sylvo Sylvain, les raisons de son exil ou de son amitié avec Pixel.
- le style truculent
- l'univers multiréférencé
- l'humour
- le mélange des genres
- l'esprit politiquement engagé
Vous n'y trouverez pas :
- un rythme aussi calme qu'au premier tome
- un suspens à couper le souffle
Mon avis ?
Le premier tome avait déjà été un coup de cœur dès le premier chapitre, et, là aussi, il n'a pas fallu plus d'une page ou deux, ici, pour me convaincre et m'embarquer dans ma lecture. Définitivement conquise. Irrémédiablement ravie par la plume de l'auteur.
Quel deuxième tome, mes amis ! Un tome plein de suspens, qui va crescendo. Plein de révélations, aussi. Et quel final, un final !! Un des meilleurs et des pires de ma vie de lectrice. Le meilleur car, côté rythme et montée en puissance des événements, on ne fait pas mieux. Le pire, aussi, car il y a du sang, des sacrifices, des trahisons, et pas n'importe lesquelles... mon cœur de lectrice a souffert, saigné et pleuré. Beaucoup, beaucoup pleuré. D'autant plus que l'auteur ne se contente pas de nous l'arracher, ce coeur, il l'écartèle, aussi, le crucifie, le piétinne, puis le brûle et éparpille les cendres, juste au cas où vous comptiez vous remettre du traumatisme final.
Vous êtes donc prévenus, amis lecteurs : ce deuxième tome a tout d'un enfant de chœur, jusqu'au moment fatidique où le final commence et où, là, l'implacable machine du Destin se met à marcher au même pas que celle du Chaos. Un Chaos définitif et, forcément, incontrôlable !
Bizarrement, j'ai commencé par la fin... alors que ma chronique devrait commencer par le début, par exemple, je pourrais plutôt vous décrire Sylvo, qui se la coule douce avec Pixel, qui a même créé une véritable agence de détective, laquelle s'est enrichie de nouveaux membres sympathiques, étranges et extraordinairement doués. Une galerie de nouveaux personnages, qui ont tous une part importante dans l'intrigue et ne sont pas à un seul moment oublié : ainsi, on a beau suivre Sylvo et Pixel de manière exclusive dans la narration, on sait que, quelque part ailleurs, grâce à ces autres personnages tout aussi impliqués qu'eux, l'affaire avance, sur d'autres aspects. Avance... ou s'empire.
Parmi ces personnages, on retrouve notamment Hobo, un gars hyper calme, qui a tendance à calmer tout le monde par la voix, simplement, un talent naturel que Sylvo nomme avec son humour coutumier "l'effet Hobo" (like a Hoboooo ♫ ahem pardon). Hobo qui n'est jamais sans son partenaire, le Géomètre. Il y a aussi la nouvelle secrétaire de l'agence qui est... une orque ! Zerbï, dont j'ai adoré le caractère à la fois fort et féminin, et que Sylvo a le bon goût de ne pas traiter en "faible femme" mais en forte femme (j'aime Sylvo, je vous l'ai dit déjà ??) Sylvo qui tente d'organiser et de protéger tout cet entourage qui ressemble fort à une nouvelle famille, pour l'elfe exilé...
Exil au sujet duquel on n'en apprend pas mal, même si de grandes zones d'ombre persistent ! On a cependant droit à de nombreux flashbacks et, dans le fameux grand final qui fait très très mal, deux personnages que je ne citerai pas nous en revèlent plus malgré eux, au cours d'une dispute qui fait tout voler en éclats.
Voilà voilà. Donc, si je récapitule : écriture puissante et évocatrice, humour omniprésent mais jamais pesant, intrigue tentaculaire aux rebondissements implacables, personnages décalés et extrêmement bien développés, suspens qui va crescendo, parfait dosage entre Ordre et Chaos, final explosif, cœur de lectrice réduit en cendres... et puis je ne vous ai même pas parlé du fameux voleur, Arsène Lutin, qui joue un rôle plus qu'important dans l'affaire !! ;-)
Un coup de cœur, sous tous les aspects, pour le style, l'humour, l'intrigue, les personnages absolument fabuleux ! Et pour ne rien gâcher, le tome 3 est à venir en 2014, ouf. Bref, qu'attendez-vous pour vous jetez dessus ??
Et en plus la couverture est magnifique ! Je vais peut-être me laisser séduire par le tome 1 ;)
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