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dimanche 15 février 2015

[Lise Syven] La Balance brisée 1

Salut à tous !
Aujourd'hui, je vais vous parler d'une lecture effectuée cet été... mais qui m'est bien restée en tête, ce qui est très bon signe, vous en conviendrez ! ;-) Il s'agit du tome 1 de la série jeunesse de La Balance brisée de Lise Syven aux éditions Castelmore. Le tome 2 sort dans quelques jours, alors je me suis dit que c'était l'occasion parfaite... A mettre entre toutes les petites (et moins petites) mains qui ont soif d'aventure et de magie.

Mystères et sortilèges ! Élie vient de perdre ses deux parents dans un accident de voiture. Depuis, rien ne va plus. À la maison, son frère Karl nourrit une obsession absurde pour les canards en plastique et sa tante Magalie se met à fabriquer des badges à la chaîne. Le jour où l'adolescente surprend des messes basses entre eux deux où il est question d'un Ordre mystérieux et de sortilèges, elle se demande si elle n'est pas la seule personne saine d'esprit de sa famille ! Ou alors... cela pourrait signifier qu'elle aussi serait une magicienne. Et si la mort de ses parents n'était pas vraiment due à un accident ? Élie va mener l'enquête pour découvrir la vérité avec l'aide de son frère, de sa tante mais aussi de ses camarades de collège...

Si à la lecture du résumé, l'image d'un petit sorcier à lunettes vous vient en tête, sachez que vous avez raison d'y penser ! On y retrouve la fraîcheur du premier tome d'Harry Potter, son rythme entre aventures trépidantes et vie quotidienne, avec les cours, les amis, les intrigues personnelles et d'autres plus graves qui mettent en péril le monde de l'héroïne... après, si on retrouve l'ambiance, on est bien loin de l'univers : la seule école que vous trouverez ici ressemble à nos écoles à nous, et pas de professeur maléfique enturbanné à l'horizon ;-)

Elie est une jeune héroïne très attachante, d'autant plus qu'elle veille sur ses amis et sa famille, même si, du haut de ses 12 ans, elle ne peut pas faire grand chose. Elle forme avec sa meilleure amie Fatou un duo d'enfer. Leur amitié les rend réelles, crédibles. De même, la manière dont Elie et son frère gèrent le deuil de leurs parents est vraiment touchante, bien retranscrite, et l'intrigue démarre lentement, laissant à ces deux-là le temps de faire le point. Mais en faisant le deuil de ses parents, Elie leur découvre une vie secrète incroyable. Elle découvre aussi qu'une créature vit dans les murs de sa maison ! Gardienne ou menace ? Amie ou ennemie ? Entre ça et les objets cachés dans la maison, dans une pièce secrète impossible à trouver... Elie a bien du mal à faire ses devoirs une fois rentrée de l'école. Elle a des choses plus intéressantes à apprendre. Comme à gérer sa magie naissante. Découvrir à quel groupe de mages elle appartient. Etc.

Un premier tome passionnant, qui traite de thèmes aussi sérieux que le deuil avec un ton léger mais toujours juste, et nous entraîne sur les sentiers d'une aventure aux tournants complètement inattendus ! C'est drôle, c'est bien écrit, rythmé. J'ai hâte de me plonger dans le tome 2 la semaine prochaine !

jeudi 29 mai 2014

[Alex Evans] Pour l'honneur des Mérina

Titre : Pour l'honneur des Mérina
Auteur : Alex Evans
Editeur :Voy'el - e-courts
Nombre de pages : ~27 sur ma liseuse
Numérique uniquement. Dispo ici (sans DRM).

Améyo, fille d’une famille de riches marchands tombée dans la misère, vivote entre une belle-mère alcoolique et deux belles-sœurs. Criblées de dettes, leur jugement tombe : elles doivent tout rembourser dans trois jours, ou bien elles seront vendues comme esclaves.
En désespoir de cause, la jeune fille décide d’invoquer le fantôme de son grand-père. Il pourra peut-être lui dire où se trouve la pieuvre des Mérina. Ce joyau perdu de la famille leur permettrait de payer tous leurs créanciers.
Sauf que ce n’est pas le bon grand-père qui apparaît...

Vous aimerez :
- l'écriture fluide et légère
- l'humour et l'esprit d'aventure
- les deux personnages principaux, drôles et attachants

Vous n'y trouverez pas :
- de burlesque
- un univers approfondi
- une intrigue complexe

Mon avis ?
Faisons court mais faisons bien : j'ai adoré !!
J'avais déjà eu deux excellents aperçus de la plume d'Alex Evans, avec une nouvelle à l'unité d'une part, et avec une novella steampunk d'autre part. J'avais été conquise et charmée à chaque fois, et cette petite nouvelle ne déroge pas à la règle :-)

Alex Evans a un don pour élaborer des univers intéressants en peu de lignes. Ici, nous évoluons dans le microcosme d'une famille marchande, qui elle-même vit dans une ville portuaire à l'ambiance à la fois familière et exotique. Améyo, le personnage principal, est la fille héritière d'une famille déchue et n'a pas le choix : elle doit retrouver le joyau perdu de sa famille afin de rembourser les dettes de ses ancêtres, sous peine de finir esclave ! Mais voilà... en invoquant l'esprit de son grand-père, elle découvre un secret familial en même temps que la trace de la fameuse pierre, et son existence entière en est chamboulée, encore plus que si elle finissait esclave... je ne vous en dis pas plus afin de vous laisser la surprise, car c'était vraiment bien trouvé ^^
Ce qui est certain, c'est que l'esprit a un humour frappeur (moi pas, j'ai pas trouvé mieux comme jeu de mots, rah la la ^^), et Améyo est un personnage déterminé qu'on prend plaisir à suivre. Le ton général de la nouvelle est léger, en dépit de la gravité des événements dépeints, et donne un rythme agréable à la nouvelle, sans pour autant que ce soit trop rapide : on nage en pleine aventure et les événements s'enchaînent dans un rythme parfait !

Difficile de faire une longue chronique sur un texte aussi court. J'ai vraiment adoré l'univers, le personnage d'Améyo, et la chute de la nouvelle... Je vous recommande chaudement ce texte, que ce soit pour découvrir la plume d'Alex Evans ou poursuivre l'exploration de ses micro-univers. Alex Evans a le chic pour présenter et explorer des univers fantasy d'éléments assez classiques, mais agencés avec brio et originalité ! Pour l'honneur des Mérina est une réussite, qui vaut absolument le détour, surtout si vous êtes en quête de fantasy légère et optimiste, ce qui se fait rare en ce moment !

Bref, c'est un coup de cœur ! :-)

dimanche 5 janvier 2014

[Erik L'Homme & Pierre Bottero] A comme association 1 & 2

Titre : A comme association – tomes 1 & 2
Auteur : Erik L'Homme & Pierre Bottero
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 160 (tome 1) & 190 (tome 2)

Ombe et Jasper sont deux agents stagiaires récemment recrutés par L'Association pour leurs "aptitudes" respectives. Cette organisation secrète a pour mission d'assurer une cohabitation pacifique entre les humains et les "créatures" : vampires, trolls, loups-garous...

Très sportive, Ombe a 18 ans, des yeux bleus, des cheveux blonds et courts en pétard. Jusque là, tout semble normal.
Signe particulier : incassable.
Passions : sa moto et tabasser un bon gros monstre.
Ombe fait l'effet d'une bombe sur Gobelins et trolls!

Âgé de 15 ans, Jasper est grand, maigre et une allure effrayante avec sa peau blafarde et ses yeux charbon.
Son passe temps : jouer de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval.
Ce qu'il aime : les mauvais jeux de mots, «Donjons et Dragons» et l'agent stagiaire Ombe.
Officiellement lycéen lui aussi, il pratique la magie et affronte les vampires.

Vous aimerez :
- l'humour
- l'utilisation étonnante et originale de la magie
- les mythes revisités à toutes les sauces !
- le style dynamique

Vous n'y trouverez pas :
- une once de sérieux (ou si peu...)
- un récit qui prend son temps
- d'introspection ou de développements approfondis

Mon avis ?
A comme Association... et P comme "Pas mal" ! On m'a souvent parlé de cette série, toujours en bien, et toujours en me prévenant que l'histoire éditoriale de ladite série, et la mort prématurée d'un des deux auteurs, faisait que les premiers volumes étaient un peu décousus et un cran en deçà des suivants. C'est donc en lectrice avertie que je me suis plongée dans ces courts romans, qui vont par paire.

Et ce côté "par paire" est en effet essentiel : je suis sortie très peu convaincue de ma lecture du premier tome, en me disant que c'était bien mais trop décousu, bourré d'humour mais pas assez abouti. Bref, un petit goût de "dommage". Cela étant, comme j'étais prévenue, je me suis quasi tout de suite lancée dans la lecture du tome 2... qui se passe en même temps que le tome 1, mais du point de vue d'un autre personnage... et effectivement, après lecture successive des deux opus, la sauce prend, car ils fonctionnent bel et bien comme un volume unique !!

Le style des deux auteurs est assez proche, même si l'humour diffère et que j'ai préféré le texte de Pierre Bottero, et de son personnage Ombe, plutôt que celui d'Erik l'Homme. Car plus approfondi mine de rien.
Dans le tome 1, nous suivons Jasper, grande perche de lycéen, pleine d'humour et d'auto-dérision, très fort en magie et ne s'en cache pas ! C'est un personnage attachant, mais trop jeune pour moi, du coup je n'ai pas vraiment accroché avec lui.
En revanche, dans le tome 2, nous suivons Ombe, qui a plutôt la tête sur les épaules malgré son côté ultra-casse cou (mais c'est normal, elle est indestructible – littéralement !!) et qui m'a semblée plus proche du lecteur. Ou alors c'est parce qu'elle a une manière de penser et de fonctionner qui me ressemble, je ne sais pas. Du coup, à travers elle et le regard qu'elle pose sur Jasper, j'en suis venue à m'attacher aussi au petit sorcier (mais il reste définitivement trop jeune dans sa tête pour que je ne soupire pas d'exaspération toutes les deux pages quand c'est lui qui est à la narration). Et puis Ombe est super douée en langues et elle parle japonais. Forcément, elle et moi, on est faites pour s'entendre !!

La magie et la mythologie développées par les auteurs a quelque chose de frais, d'inédit : tous les clichés sont là, et pourtant, ils sont admirablement détournés ! Ainsi un troll est philosophe (oui oui !) et, en magie, chaque élément a son propre caractère, ce qu'il fait qu'il faut demander gentiment au sort de s'exécuter. Et choisir les bons mots. Dans la bonne langue. Les sorts se prononcent en langue ancienne, car celles-ci sont plus proches des plantes, pierres etc. que notre français, ou notre anglais, qui ont perdu de leurs racines et de leur proximité avec nos origines. Bref, c'est une multitude de petits détails originaux qui rendent tout cela crédible et hyper intéressant !

Là où je suis plus sceptique, c'est sur le format de l'histoire : déjà, si j'étais chez Gallimard, moi j'aurais mis les deux tomes en un livre pour éviter que mon jeune (ou moins jeune) lecteur subisse l'effet kiss-cool dont je parlais plus haut. D'autant plus que les tomes sont super courts. Ensuite, c'est court, en effet : beaucoup trop, même. Le rythme est haletant, il n'y a pas un seul chapitre où l'on se pose, tout va beaucoup trop vite à mon goût. Mais les tomes suivants ont tendance à s'allonger, alors je me dis que ça va sûrement s'arranger sur ce point...

Du coup, aucune bonne raison pour ne pas poursuivre cette série qui commence plutôt pas mal en dépit de quelques défauts et d'un ensemble assez superficiel. Je vais poursuivre ma lecture – dès que mon challenge "allège ta PAL !" me permettra de m'acheter quelque chose, quoi ;-) – car il y a quelque chose qui nous retient, dans cette série, et nous accroche...

jeudi 12 décembre 2013

[Evelyne Simar] Le Manuscrit des Terres Mortes 1

Titre : Le manuscrit des terres mortes, tome 1 : Les apprentis Héros
Auteur : Evelyne Simar
Editeur : Amalthée
Nombre de pages : 238

Alphard revient dans la ville des sorciers après un long séjour dans le monde d’en bas. Il y a découvert un manuscrit très ancien qu’il désire faire traduire par un ami, l’un des derniers à maîtriser la langue dans laquelle il est écrit.

Lors de la traduction, le sortilège emprisonnant l’esprit d’une créature maléfique est brisé. Une vieille prophétie s’enclenche. Alphard ignore comment la contrer, car il lui manque une partie de la version. Il décide de confier quatre enfants, issus des quatre royaumes humains, à de grands maîtres afin qu’ils deviennent de puissants guerriers aux qualités particulières. Désormais, un lourd fardeau pèse sur les frêles épaules d’Ocamar, Altaros, Éridan et Menkar. Une dizaine d’années plus tard, l’heure est venue de les rassembler… 

Vous aimerez :
- la fluidité de l'écriture
- la présence de nombreuses créatures magiques
- l'excellent chapitre d'ouverture du roman !

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue resserrée
- un rythme haletant

Mon avis ?
Très intriguée par l'anecdote centrale de ce livre, j'ai tout de suite accepté de le recevoir en service presse, d'ailleurs je voudrais remercier ici l'auteur et les éditions Amalthée pour leur confiance. L'anecdote centrale ? Le pouvoir des mots, littéralement, puisque lire un livre active un sortilège, libère un démon et met le monde en danger... ça m'a tout de suite plu et, franchement, j'étais curieuse de voir ce que ça donnait, surtout dans un registre jeunesse.

J'ai adoré le début. Mais littéralement ! Voyez plutôt : nous suivons Alphard, jeune magicien de retour à Topaze, la ville des mages, littéralement suspendue dans le ciel. Une ville très étrange, limite loufoque, qu'on a vraiment envie de visiter. Suivre le personnage est un plaisir de tous les instants ; non seulement c'est un sympathique explorateur du monde d'en dessous, mais il est également plein de qualités. Le tout est porté par une une écriture fluide, pleine d'inventivité, notamment pour les noms d'objets magiques et autres inventions culinaires. Comme les pommes de ciel (ben oui, elles ne viennent pas d'en bas !). Bref, entre le contexte, le personnage et l'écriture, j'étais conquise !

Mais, vous avez deviné, même si la suite s'est révélée tout à fait plaisante, ça n'a pas été le coup de coeur attendu. En fait, c'est simplement dû à un choix de l'auteur, parfaitement assumé au demeurant donc pas du tout un défaut en soi. Je n'y ai simplement pas adhéré : après nous avoir présenté Alphard, les merveilles de Topaze et tout le reste, la malédiction du livre cité dans le résumé se met en branle et soudain, au chapitre suivant, plus de cité magique, plus de magicien, on tombe dans un monde fantasy relativement classique. Pas dénué de magie, car on y croise brownie, centaures et autres fées, mais c'est plus classique, moins inattendu. Même si on retrouve le personnage d'Alphard par la suite, il est assez absent et j'ai été un peu déçue d'être arrachée à Topaze...

Cela étant, le récit n'est pas dénué d'intérêt, bien au contraire. Nous suivons les aventures de quatre jeunes gens, tous spéciaux, destinés à contrecarrer les plans de l'esprit maléfique libéré par la lecture du livre maudit. A partir de là, l'intrigue prend un tournant relativement classique et un chouïa prévisible. C'était plaisant de suivre les quatre apprentis héros, qui ont vraiment des caractères marqués, différenciés, d'ailleurs je ne doute pas qu'un jeune lecteur s'attache à l'un ou à l'autre voire s'y identifie, car les personnages font des jeunes gens réalistes et donnent envie de s'attacher à eux.

Néanmoins, s'il est souvent fait allusion à l'objet de leur quête, laquelle est menée par Alphard, en revanche il est rarement fait état des moyens concrets qu'ils vont mettre en œuvre pour y parvenir. Du coup, on a l'impression que les jeunes gens sont davantage en balade qu'en quête pour sauver le monde. Ils ne sont pas pour autant inactifs, bien loin de là, mais tout s'enchaîne sans qu'ils l'aient vraiment prévu. Ils sont assez passifs et le rythme de l'intrigue s'en ressent.

Pour autant, pas d'ennui, loin de là : on découvre des royaumes différents, des créatures étranges, et j'ai particulièrement apprécié la façon qu'avait l'auteur d'inculquer, l'air de rien, à son jeune lecteur, le respect de la différence. De la différence de l'autre humain, mais aussi de l'autre animal. Il y aune grande douceur qui se dégage du roman, à ce propos, et c'est amené avec beaucoup de subtilité et de poésie.

Voilà... en conclusion, ce fut une lecture en demi-teintes, pas déplaisante mais pas du tout ce à quoi je m'étais attendue. Cela étant, c'est un livre très bien écrit, inventif, avec des jeunes héros modernes aux caractères variés. A travers eux, on explore aussi bien le thème de la quête de soi que de la quête de l'Autre. Je lirai le tome 2 avec plaisir, en espérant en apprendre plus sur ce mystérieux mal qui menace le monde d'en dessous et fourbit ses armes dans l'ombre...

dimanche 19 mai 2013

[Christian Léourier] L'Arbre-Miroir

Titre : L'Arbre-Miroir
Auteur : Christian Léourier
Editeur : Voy'[el]
Nombre de pages : ~170 en numérique (208 en papier)
Existe en format papier et numérique

Gwyzh, planète colonisée par les humains, abrite aussi un peuple mystérieux. Les Gwyddenir vivotent en marge des grand domaines comme Lann Faor, dont le jeune Dan ap Arth héritera plus tôt qu’il ne le croit. Le peuple gwydden cache toutefois un secret et il appartient à Dan de le découvrir. Et puis, il y a la troublante Gwentmaid aux yeux de chat qui hante les pensées du jeune home et pourrait bien lui ouvrir les portes d’un avenir insoupçonné.

Vous aimerez :
- les chapitres très courts
- la civilisation des Gwyddenir 
- la perception du temps Gwyddenir
- le style très immersif

Vous n'y trouverez pas :
- un scénario imprévisible
- une intrigue qui prend son temps
- de pessimisme

Mon avis ?
L'Arbre-Miroir est un livre entraînant, plein de qualités, et je comprends que l'éditrice en chef des éditions Voy'[el] ait tenu à rééditer cet ouvrage d'abord paru en 1977. C'est un récit optimiste, immersif, qui vous fera voyager loin, très loin de la Terre ! Pour autant, le dépaysement n'en sera pas complet, car nous atterrissons sur une colonie humaine, Gwyzh, où le jeune Dan sera bientôt intronisé responsable de son domaine, mais pas de la façon dont il l'aurait espéré... car cela se fait dans le malheur, suite à une catastrophe météorologique, et c'est à lui de redresser la barre. Il a le choix : agir comme tous les colons l'ont déjà fait avant lui, ou demander l'aide des Gwyddenir, le peuple autochtone de la planète en question...

Comme vous vous en doutez, le jeune Dan ne suivra pas la tradition. Plus ouvert d'esprit que ses prédécesseurs, il cherchera même à comprendre le peuple autochtone enfermé dans des réserves pauvres en terres cultivables. Il y fera la rencontre de Gwentmaid, une jeune femme séduisante, pas de sa race donc, et qui le troublera bien plus qu'il ne veut bien se l'avouer... c'est assez problématique, car le père de Dan prévoie une union avec une humaine d'un domaine cultivable voisin.

Le scénario est cousu de fil blanc, à ce niveau-là. Le triangle-amoureux ne m'a pas vraiment convaincue ni tenue en haleine. Par contre, là où j'ai été agréablement surprise, c'est sur la manière dont se résout le problème : même si l'on sait qui Dan va choisir en définitive, on ne se doute pas du comment, et c'était vraiment sympathique !
 
D'autant plus que l'auteur ne sacrifie pas aux habituelles théories du complot qui cloisonnent les histoires d'amour impossibles, du genre le gouvernement qui empêche deux êtres de s'aimer, etc. Il y a un complot, certes, mais il trouvera une fin inattendue, vraiment agréable là encore. Cet optimisme manquait à mes précédentes lectures en SF, et c'est une vraie bouffée d'air frais ici !

Autre réussite : le style. Immersif, très simple, il s'efface au profit de l'histoire. S'il y a parfois des passages explicatifs, ils ne sont jamais longs et toute l'histoire se déroule naturellement, parfois même un peu trop vite – notamment à partir du moment où Dan hérite du domaine : tout se précipite et on ne se pose pas d'un long moment, environ 80 pages (à peu près la moitié du roman donc) durant lesquelles tout va très très très vite. Mis à part ce passage trop rapide selon moi, le reste est correctement rythmé, et le style discret mais efficace soutient parfaitement l'ensemble.

Autre petit regret : le manque d'émotion. On s'attache davantage à l'univers qu'aux personnages. Ces derniers ne sont pas dépourvus d'intérêt, loin de là, mais ils sont un peu superficiels. Leurs motivations sont claires, profondes, mais leurs émotions manquent de déploiement. Alors que l'univers, la planète, sont très développés (aaaaah, la perception du temps selon les Gwyddenir : un bonheur vous verrez !!!), les personnages manquent d'envergure, ce qui est dommage pour un roman jeunesse selon moi, où les jeunes lecteurs aiment plonger au fond des émotions des personnages.

Il faut dire que L'Arbre-Miroir est un roman où les destinées sont dirigées par le monde et non par les personnages. Ces derniers ne subissent pas, bien au contraire, mais ils ne sont pas le moteur de l'intrigue : celle-ci se déroule, dictée par les lois du monde établi par Christian Léourier, un monde dur, fort, parfois impitoyable mais jamais cruel, où l'espoir subsiste toujours.

Un roman de SF optimiste que je recommande si vous êtes à la recherche d'une SF simple mais pas simpliste, traversée par de grands thèmes comme le destin ou la rencontre de l'Autre.
3,5/5

mardi 19 février 2013

[Nadia Coste] Fedeylins 4/4

Titre : L'ombre des pères - Fedeylins tome 4
Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 388
Dès 12 ans.

Cahyl a de nouveau quitté le village après avoir découvert la vérité sur le destin. Mais cette fois-ci il ne fuit pas : il vole vers le Rajmalaya, la montagne sacrée des fedeylins, refuge du peuple fondateur. Sa mission lui impose de ramener le successeur de son père et va peut-être lui permettre de se sentir enfin utile. Cahyl doit traverser un redoutable désert et en affronter tous les dangers. Sperare Sinduh, l'anophèle, qui n'a pu se résoudre à laisser son ami partir seul, l'accompagne et le soutient. Pour lui aussi, l'épreuve sera déterminante. Chacune de leurs décisions peut changer l'issue de cette quête et faire basculer l'avenir fragile des fedeylins.

Vous aimerez :
- les en-têtes de chapitres
- la faune (souvent hostile) du désert
- Sperareeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee <3

Vous n'y trouverez pas :
- un récit sombre
- beaucoup d'action 
- une fin surprenante

Mon avis ?
J'attendais avec impatience de pouvoir lire ce tome final, et c'est désormais chose faite ! Alors, que dire qui ne vous spoile pas et vous donne, pourtant, l'envie de le lire ?

Eh bien, que c'est dans la lignée des précédents volumes côté qualité d'écriture et d'univers, et que ce que j'avais déjà dit est toujours valable : l'intrigue reste prévisible mais agréable, et même si on se doute du dénouement final (personnellement, du moins, je m'en doutais depuis quelque chose comme la fin du tome 2), on ignore de quelle manière tout cela sera amené. Découvrir le déroulement exact est un vrai bonheur de lecture.

Là où j'ai été surprise, par contre, c'est sur les personnages : l'évolution de Cahyl est géniale, et quant à Sperare... aaaah, Sperare ! Deux énormes surprises sont à prévoir, une bonne et une mauvaise ; je n'avais vu venir ni l'une ni l'autre. Voilà. C'est tout ce que je dirai. Ah, si, une chose de plus : j'ai pleuré pour les deux "révélations"...
Un petit regret : ne pas revoir Glark, qui m'a beaucoup manquée. Cahyl doit traverser le désert et une grenouille n'a pas sa place dans un décor dénué d'eau. Je comprends la difficulté scénaristique mais j'aurais aimé revoir le meilleur ami de Cahyl une dernier fois, dans la conclusion par exemple...

Difficile d'en dire long sur un tome final : j'ai envie d'en parler et, en même temps, très peur de trop en dire. Je me contenterai donc d'annoncer un début lent, même un peu longuet, et une deuxième partie de roman au rythme très soutenu, fort en révélations, avec une montée en puissance jusqu'à un final vraiment très émouvant ! La preuve, j'ai pleuré plusieurs fois, or je verse difficilement la moindre larme en lisant ;-)

En refermant le livre, une seule pensée : quand est-ce que je retourne dans l'univers des Fedeylins ? Car au-delà de Cahyl et de la galerie de personnages attachants, c'est le monde qui va me manquer...

A bientôt pour une autre série dans le même univers ? J'espère bien !!

4/5 pour le tome final.
4,5/5 pour la série dans son ensemble.

samedi 11 août 2012

[Samantha Bailly] La princesse au bol enchanté

Titre : La princesse au bol enchanté
Auteur : Samantha Bailly
Editeur : Nobi nobi !
Nombre de pages : 48

Au pays de Kawachi, la princesse Haruka grandit dans l’affection de ses parents. Mais un jour, la maladie frappe sa mère bien aimée. Dans son dernier souffle, elle lui pose un bol sur la tête et fait une prière afin que celui-ci la protège dans son avenir. Le sort fait que Haruka ne peut plus ôter cette coiffe de bois qui lui dissimule le visage. Devenue différente aux yeux de tous, elle est soumise au dédain et aux moqueries. Elle décide de partir loin et devient simple servante chez un grand seigneur. Son chemin croise alors celui du prince Kaito qui s’éprend de Haruka malgré la malédiction qui pèse sur elle. Pourtant, ne dit-on pas que l’amour est le plus grand des sortilèges ?…
La Princesse au bol enchanté est un conte rare du Japon dont la magie et le destin du personnage rappellent Cendrillon, le raffinement nippon en plus.

Vous aimerez :
- la beauté des images, toutes en double page
- le détail apporté aux kimono, yukata et accessoires japonais
- la variété des ambiances
- la sobriété du style d'écriture
- la présence du bouddhisme en filigrane

Vous n'y trouverez pas :
- une princesse assistée
- de dragons et autres créatures magiques
- une magie à l'occidentale

Mon avis ?

Si j'ai acheté cet album, c'est d'abord parce que j'apprécie le travail de romancière de Samantha Bailly. J'étais certaine de trouver un bon texte, et ce fut le cas ! Dans la quatrième de couverture, l'éditeur fait référence à Cendrillon, mais ce n'est pas dans notre culture occidentale qu'il faut chercher les racines de cette histoire. Samantha Bailly a effectué un admirable travail de réécriture d'un ancien conte classique japonais.


C'est un conte en demi-teintes : il, ne soyez pas surpris de voir se succéder, dans cet album, la mort brutale et injuste d'un parent puis l'abandon (littéral) de la fille par le père. C'est une histoire très triste et poétique, mais belle et douce. J'y ai retrouvé l'ambiance amère des contes japonais, mais aussi leur beauté pleine de chaleur et d'espoir. Un conte qui enseigne le pardon, la compassion, et également la volonté de voir par delà les apparences (ce qui change des discours consuméristes des reprises Disney. J'adore les Disneys, mais on ne peut pas dire qu'ils défendent des valeurs morales : c'est davantage le côté "princesse [en détresse]" qui est mis en avant).


Ici, la princesse Haruka perd tout puis regagne tout par elle-même, grâce à son propre talent, sa propre beauté, sa propre richesse. Et ça fait plaisir, ça aussi ! Ce petit côté typiquement japonais m'a beaucoup plu.

Notez, bien entendu, les magnifiques illustrations de Ein Lee, illustratrice chinoise. J'ai mis ici quelques planches en libre circulation sur le net : elles sont superbes, et encore, ce ne sont pas les plus belles de l'album...

Idéal pour petits et grands !

4/5

En plus, à la fin du livre, il y a un petit making-off des illustrations, et une notice explicative du conte japonais.

samedi 21 avril 2012

[Christophe Galfard] Le prince des nuages

Titre : Le prince des nuages (T1, série sans titre)
Auteur :  Christophe Galfard
Editeur :  Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 322


Tristam Drake est né sur un nuage, quelque part au-dessus de l'océan, à 2 000 mètres d'altitude. Son village a été créé loin de tout pour cacher Myrtille, la fille du roi des Nuages du Nord qu'un Tyran cruel a détrôné. Le jour où l'armée du despote retrouve leur nuage et arrête ses habitants, seuls Tristam et son ami Tom réussissent à s'échapper. A la recherche de Myrtille, ils vont découvrir le sinistre dessein du Tyran : transformer le climat de la planète et l'utiliser comme une arme de guerre. Pour l'en empêcher, ils devront parcourir le ciel et comprendre ce que sont les éclairs et les nuages, ce qui se cache la nuit dans le noir entre les étoiles, pourquoi le ciel est bleu le jour et rouge le soir...

Vous aimerez :
- tout ce qui tourne autour du climat
- les mystères de la planète résolus par la science
- les histoires simples mais belles
- les écritures fluides
- les nuages !!!

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue originale
- du young adult

Mon avis ?
C'est un super livre, mais pas pour l'histoire qu'il raconte : elle est très classique, ainsi que le laisse deviner la quatrième de couv. Aucune surprise de ce côté-là. En fait, l'histoire a un autre but : nous faire comprendre le climat de la planète. C'est un vrai roman, mais avec des gros bouts de découverte dedans. Des fiches sur la longueur d'onde de la lumière (j'ai appris, par exemple, pourquoi à un moment le ciel devient rouge le soir), sur la formation des nuages, sur les vents de notre planète, sur l'influence de la fonte des glaces (y a des trucs insoupçonnables que je ne savais pas, pas que la montée des eaux... malheureusement :/), etc.
Bref, c'est un roman divertissant et où l'on apprend plein de choses sur le climat de la planète. L'histoire est simple mais chouette, bien mise en place, et c'est surtout ces ajouts documentaires qui font l'originalité du livre (pas forcément dans la narration d'ailleurs, ces ajouts : il y a des fiches entre les chapitres).

Bref, à lire si vous voulez en savoir plus sur le climat !
A faire lire à vos enfants/neveux/frères/soeurs, car ça leur plaira forcément s'ils ont moins de 17-18 ans, je dirais. ^^

En plus, le livre est parcouru d'illustrations magnifiques, en N&B, ainsi que de fiches documentaires. Sans compter l'encart en couleur dans le roman, avec plein de belles photos de nuages. *___*

3/5

jeudi 29 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins 3/4

Titre : Sous la surface - Fedeylins tome 3
Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 357
Dès 12 ans.

Malgré sa réhabilitation au village fedeylin, Cahyl ne trouve pas sa place. Épaulé par Sperare, l'étrange anophèle avec qui Cahyl s'entend de mieux en mieux, le jeune fedeylin apprend à vivre sans son empathie, mais des questions le rongent : Pourquoi les Pères ont-il déclaré son destin accompli ? Pourquoi sa mère a-t-elle disparu ? Décidéà obtenir des réponses, Cahyl doit maintenant se confronter aux Pères Fondateurs pour démêler les mensonges de la vérité. Il va devoir fouiller le passé de son peuple, se mettre en danger au fond de la mare, retrouver le pouvoir de son empathie et accepter une fois de plus de tout remettre en question.

Vous aimerez :
- les en-têtes de chapitres
- Cahyl qui découvre les sentiments amoureux
- les araignées d'eau
- la poésie simple mais belle qui se dégage de l'écriture

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- un récit sombre
- beaucoup d'action

Mon avis ?
Plus je progresse dans cette série, plus j'ai envie d'en lire, mais contrairement à la dernière fois, je n'ai pas le tome suivant sous la main : il sort à la rentrée littéraire prochaine. C'est trop loin...
Dans ce tome 3, on assiste à une montée du mystère et de la tension. Cahyl a mystérieusement perdu son don d'empathie, qui lui permettait de lire dans les pensées des autres, d'éprouver leurs sentiments, de les comprendre, et même de communiquer avec des espèces dénuées de parole... dans sa quête pour retrouver son empathie perdue, il se trouvera aussi une nouvelle raison de vivre : sauver l'un des pères fondateurs. Son propre père, qui se meurt. Cette nouvelle l'ébranlera d'autant plus que sa mère, qu'il connaissait, a quitté le village et a mystérieusement disparu.

Et, dans une société ou la notion de sexualité est absente, Cahyl va aussi se découvrir amoureux d'une compagne fedeylin, Naï. L'émergence de ce sentiment, inconnu pour le jeune homme, est quelque chose d'extraordinaire. C'est abordé avec beaucoup de subtilité et de pudeur par l'auteur, qui d'ailleurs aborde l'amour sous toutes ses formes : l'amitié, l'amour filial, l'amour qu'on peut éprouver pour ses parents, et... "l'amour ardent", ainsi que le décrit Cahyl.

On apprend également beaucoup de choses sur les Fedeylins, des choses qui étaient restées cachées, ou qui avaient été déformées pour devenir des mythes, des choses dangereuses pour la tranquillité de ce peuple... des choses que Cahyl doit à tout prix savoir pour entreprendre le grand voyage que son père lui a demandé d'accomplir. Pour cela, il doit absolument retrouver son empathie.

Ce tome 3 est donc le récit de Cahyl, perdu, qui sent son monde s'effriter de découverte en découverte. Le récit de sa nouvelle remise en question. Un récit passionnant de bout en bout. Certaines de nos questions ont trouvé des réponses, mais de nouvelles interrogations jaillissent. En toile de fond, le questionnement sur le bonheur en tant que dictature est toujours posé, et nous amène à reconsidérer certains aspects de notre vie, de la pensée, des choses qu'on pense acquise. Jusqu'où est-on prêt à aller pour le bonheur des nôtres ? Jusqu'à leur mentir ? Les Pères fondateurs, eux, ont fait ce choix... mais est-ce le bon ? Cahyl en doute de plus en plus, même s'il n'a pas totalement perdu confiance en eux.

Une série qu'on a envie de suivre jusqu'au bout, ce que je vais faire ! Je suis juste un peu déçue que le prochain tome soit aussi le dernier... ^^;;

Merci à Bookenstock qui, grâce à son partenariat avec les éditions Gründ, m'a permis de lire ce tome en avant-première.
Et merci aux éditions Gründ d'avoir accepté ce partenariat !

mardi 27 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins 2/4

Titre : Aux bords du mal - Fedeylins tome 2
Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 391
Dès 12 ans.

Cahyl le fedeylin et Glark le gorderive décident de fuir ensemble leurs sociétés respectives. Ils tournent le dos au Monde, s'enfoncent dans la forêt avec l'espoir de donner un sens à leur vie. Mais la liberté a un prix : les ennemis sont légion, les dangers nombreux, les drames quotidiens. Leur errance s'annonce périlleuse et, lorsqu'ils découvrent l'existence d'un complot risquant de briser l'équilibre fragile qui règne entre leurs deux peuples, leur incertitude grandit. Fuir sans se retourner ? Revenir en arrière ? Peut-être est-il déjà trop tard...
"Peut-on se perdre quand on n'a nulle part où aller ?"

Vous aimerez :
- la découverte de la forêt à travers les yeux d'êtres minuscules
- l'évolution de Cahyl et de Glark, ensemble, mais aussi dans des directions différentes
- Sperare... le seul et unique moustique attachant de l'univers ! ^^
- le style poétique qui se renforce à mesure que Cahyl grandit

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- un récit sombre

Mon avis ?
Tout comme pour le tome 1, j'ai passé un excellent moment de lecture : entre la découverte de la forêt et les remises en question de Cahyl qui grandit, ainsi que les mystères des peuples fedeylins et les intrigues politiques du peuple gorderive... impossible de s'ennuyer ! Le lecteur redécouvre le monde des fedeylins sous un nouvel oeil, fait la rencontre d’araignées au caractère surprenant, et d'un anophèle extrêmement attachant.
Car, assurémment, Sperare est mon coup de coeur de ce deuxième tome. J'avoue avoir trouvé les cinquante premières pages un peu trop lentes à mon goût, malgré les péripéties, et à partir de l'arrivée du petit anophèle aux manières si policées, aux attitudes si différentes des Fedeylins et des Gorderives, j'ai été happée par le récit. Sperare est vraiment un personnage à part, à part des Fedeylins, des Gorderives, mais qui leur est lié aussi. Un personnage comme on en découvre rarement et qui marque un parcours de lecteur.

L'histoire, quant à elle, suit son cours sans trop de surprise... on se doute de ce qui se trame, contrairement à nos héros, et, à vrai dire, la conclusion de la série n'a pas trop d'importance : on s'attache tellement à eux que ce n'est pas le but qui importe, mais bien la quête.

L'ambiance de ce deuxième tome est porteuse d'espoir malgré les dangers qui rôdent dans la forêt... et aussi au village Fedeylin. Car Cahyl devra faire un choix : partir vivre sa vie d'exilé, ou bien revenir pour sauver les siens.

De quoi ? De qui ? Pourquoi ?
Je n'en dis pas plus ! ;)

Le cliffhanger final m'a énormément surprise : heureusement que la parution du tome 3 était proche !

lundi 26 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins 1/4

Titre : Les rives du monde - Fedeylins tome 1

Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 417
Dès 12 ans.

Comme tous les fedeylins, petits êtres ailés vivant au bord d'une mare qui constitue leur monde, Cahyl éclot sur un nénuphar. Comme tous les fedeylins, il doit braver la noyade et de dangereux poissons avant d'atteindre le rivage. Comme tous les survivants de cette première épreuve, Cahyl se présente devant les Pères Fondateurs, avide de connaître la caste choisie pour lui et l'avenir tout tracé qui l'attend. Mais Cahyl est différent : il lui manque la marque qui le lierait à son destin. Son existence même fait trembler les bases de sa société et cela, tout le monde n'est pas prêt à l'accepter.
"Être fedeylin, c'est accepter." Cahyl voudra-t-il ?


Vous aimerez :
- la bonne humeur dégagée par le texte
- la découverte progressive de la société fedeylin, de ses mythes, ses coutumes...
- le côté contemplatif de l'écriture
- la réflexion philosophique en toile de fond, sur l'amitié plus forte que la différence, mais aussi sur le bonheur en tant que dictature...
- la transformation d'une "simple" mare en un monde fantasy à part entière

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- d'action à proprement parler
- un texte ennuyeux (il s'en passe, des choses, tout de même !)

Mon avis ?
J'ai beaucoup aimé, vraiment, en dépit du fait que le jeune héros, Cahyl, était justement trop jeune à mon goût : j'ai eu du mal à m'y attacher... mais c'est venu dans les tomes suivants ! En fait, la force (et la faiblesse) de ce premier tome se situe justement dans l'âge de son héros : on commence vraiment de zéro, de sa bulle. On assiste à sa naissance de l'intérieur. D'ailleurs je garde un vif souvenir de ces premières pages. Les sensations sont nombreuses, incroyablement bien décrites, on s'y croirait. On sent la chaleur du soleil qui nous nourrit, la présence rassurante des Pères qui veillent sur le nénuphar de ponte, et puis on vit avec Cahyl sa plongée dans la mare, ses premiers moments de panique, puis sa nage éperdue vers le rivage pour ne pas se faire dévorer par les poissons qui rôdent, et vivre, vivre !

La société fedeylin est extrêmement bien rendue, les paysages traversés sont envoûtants, les mystères simples mais intriguant... c'est fou ce qu'il peut se passer de choses dans une simple mare, ce microcosme est passionnant de bout en bout !

J'ai beaucoup aimé. Mais genre : beaucoup beaucoup beaucoup. Il me manque un tout petit quelque chose pour en faire un coup de cœur.
En tout cas, c'est une lecture jeunesse qui change de l'ordinaire. Si vous êtes à la recherche d'un roman de fantasy intelligent pour votre enfant (ou pour vous ^^), dans un cadre qui fait réfléchir, proche de nous, mais qui est aussi dépaysant qu'une planète à l'autre bout de l'univers... vous savez ce qu'il vous reste à faire. ;)

A mettre entre toutes les mains (petites et grandes) !

samedi 17 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins

Fidèle lectrice du blog Bookenstock, j'ai sauté sur l'occasion lorsqu'un partenariat a été proposé pour le tome 3 des Fedeylins écrit par Nadia Coste... et j'ai eu la chance d'être sélectionnée ! C'est pourquoi, aujourd'hui, j'ai trouvé ceci dans ma boîte à lettres :


Mon premier service presse pour ce blog ! ^^
Il est beau dedans aussi :
Et j'ai hâte de le lire !
Si vous ne connaissez pas encore cette série, je vous conseille vivement de lire les deux tomes déjà parus :



 C'est du jeunesse, et c'est du bon ! Je publierai les fiches concernant les deux premiers tomes cette semaine... et celle du trois dès que je l'aurai lu. ;)

samedi 3 mars 2012

[Silène] La saveur des figues 1/2

Titre : La saveur des figues, T1
Auteur :  Silène
Editeur :  Les éditions du Jasmin
Nombre de pages : 208
Dès 11 ans, jeunesse.

La Polynésie où vit Moana est désormais couverte de neige. Et le monde, en proie à un terrible refroidissement, doit être repeuplé de toute urgence. C’est pour cela que Moana devra bientôt se marier et avoir des enfants.
Mais Moana a un secret, son arrière grand-mère, Mémine, qui reste cachée à la maison pour ne pas être envoyée comme tous les anciens dans une maison du souvenir. Mémine raconte à Moana sa jeunesse, et comment était le monde, avant la terrible catastrophe. C’est probablement ce secret qui donnera la force à Moana de refuser sa vie toute tracée et de partir à l’aventure...

Vous aimerez :
- la grand-mère
- le post-apocalyptique
- mais avec beaucoup d'optimisme dedans (le post-apo, pas la grand-mère... quoi que ? ^^)
- la Polynésie
- les voyages initiatiques
- le style simple qu'adoptent les enfants quand ils ont la parole

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- du cynisme, du sombre, du glauque, du pas beau

Mon avis ?
Le résumé m'intriguait beaucoup, et en plus c'était le roman d'une auteur CoCyclics ... je l'ai donc acheté les yeux fermés, et je ne regrette pas !
Je vous conseille d'acheter des figues, et pas que... c'est un livre qui donne faim ! Faim de fruits, de bonnes choses, mais aussi faim d'amour, de tendresse et d'espoir. Une très belle histoire, racontée par une enfant avec des mots d'enfants, mais des émotions universelles, intemporelles. Petite larme sur la fin, attendue mais pas moins émouvante.

3,5/5