Titre : Vampire malgré lui
Auteurs : Jean
Vigne, Olivier Boile, Henri Bé, Lydie Blaizot, Vincent Tassy, Jean-Paul
Raymond, Alice B. Griffin, Tepthida Hay, Malaika Macumi, Patrice Mora,
David Osmay, Patrice Verry.
Nombre de pages : 252
Il est grand et fort, musclé à souhait. Sa beauté fait rêver, son
regard ténébreux envoûte chaque femme qui le croise. Il dicte ses
propres lois, règne dans l’ombre sur le monde. Il fascine autant qu’il
effraie ; on redoute de croiser sa route par une nuit sans lune. Le
vampire veille en secret sur le monde des mortels, séduit les masses,
inflige la terreur et… Stop.
On rembobine et on recommence. Des vampires à cette image, c’est
ennuyant, n’est-ce pas ? Ils ne sont pas tous des héros, des créatures
dotées d’une puissance sans limite, ils ont aussi des peurs, des tics,
des phobies, des faiblesses. Après tout, ils ont été humains, avant de
renaître. Ces vampires malgré eux, ces antihéros, on les oublie bien
trop souvent…
Alors aujourd’hui, douze auteurs ont décidé de les mettre sous les feux de la rampe !
Vous aimerez :
- voir le mythe du vampire étiré en tous sens
- la variété des genres abordés
- le chat-vampire ! ^w^
Vous n'y trouverez pas :
- de plume vraiment marquante
- une véritable révolution vampirique
- un aspect réflexif développé
Mon avis ?
J'attendais cette anthologie avec une grande impatience ! L'attente en valait la peine, même si ce n'est pas le coup de cœur espéré... mais ne sortons pas les violons de la déception : bien qu'en deçà de mes espérances, l'anthologie Vampire malgré lui regroupe un ensemble de textes de bon niveau, et je vais vous expliquer pourquoi, et même vous dire lesquels j'ai préféré !
En fait, la déception ne va pas à un texte en particulier mais à la manière dont le thème a été traité dans son ensemble : pas facile, il faut dire, d'exploiter en profondeur une problématique aussi vaste. L'anthologie effectue un panorama intéressant des différentes variations d'un vampirisme à chaque fois inattendu mais, au final, on reste en surface et ça d'une réflexion poussée. J'aurais aimé que ça aille plus loin que ça encore. Le résumé de quatrième de couverture annonce pourtant la couleur : mais, je ne sais pas, en tant que lectrice, j'attendais quelque chose de différent, de plus profond, bref, de plus philosophique ? Sociologique ? Ciselé ?
Rassurez-vous, ça ne m'a pas empêché d'apprécier les textes. Pour preuve, sur le podium, sans ordre de préférence mais par ordre d'apparition dans l'anthologie, citons notamment :
* Comme un cœur qui bat, de Tephilda May : une courte nouvelle d'ambiance steampunk, à la première scène très visuelle. Le style est délicat, l'ensemble équilibré, et la fin surprenante. J'ai beaucoup aimé car l'auteur a choisi de se risquer dans un mélange des genres a priori antithétiques, pour au final obtenir un texte vraiment sympa. Son côté visuel m'a vraiment convaincue, j'ai hâte de relire quelque chose de sa plume.
* Neverland, d'Henri Bé : rien que le titre, dans une anthologie sur le thème du vampire, laissait présager de bonnes choses... et je ne fus pas déçue ! Ici, en filigrane, est mené une réflexion sur le vampirisme, ses origines, son déploiement... l'intrigue est vraiment bien ficelée, le tout bien amené, c'est une réussite ! J'aurais juste aimé un dernier paragraphe moins... cryptique. Car du coup je me suis demandé ce que l'auteur voulait signifier par là, et je reste incertaine quant à la vérité vampirique cachée par l'auteur. Cela reste néanmoins l'une des nouvelles les plus marquantes pour moi.
* Petrus, de David Osmay : un chat-vampire ! Et qui joue avec les nerfs de son maître du moment. Un choix complètement barré, bien écrit, et drôle et grave à la fois. J'adhère ! Le style de l'auteur est un des plus maîtrisés de l'anthologie, je l'ai remarqué dès les premières lignes à la façon d'introduire ce chat-vampire : sans le dire, juste en description, nous comprenons au fur et à mesure que nous sommes dans les pensées d'un félin qui se raconte...
Le reste des nouvelles affiche un niveau également élevé, mais n'ont pas su complètement me convaincre, ou me happer, parfois à cause d'un rythme trop lent, ou d'un style trop pompeux, ou érudit/historique... question de goût, surtout, car ces nouvelles se tiennent.
En somme, pas un coup de cœur du fait de mes goûts personnels, mais une bonne anthologie qui, à défaut de révolutionner le mythe du vampire, donne un bon coup de balai sur des stéréotypes poussiéreux !
3,5/5