Titre : La dernière terre – tome 1 : L'enfant merehdian
Auteur : Magali Villeneuve
Editeur : L'Homme sans nom
Nombre de pages : 480
Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes
éternelles. Les hommes leur ont donné un nom : la Dernière Terre. Dans
la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle,
maladif, aux moeurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui
font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation
générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix
politique qui unit les autres contrées. Malgré cela, entre intelligence
et ingénuité, il parvient à se rapprocher de certains locaux, dont
Ghent, fils du Haut-Capitaine à la tête des forces militaires des
Basses-Terres. Au fil de ces jours paisibles, s’il advenait un événement
capable de bouleverser tous les dogmes établis, quel poids l’existence
de Cahir aurait-elle dans la balance des certitudes ?
Vous aimerez :
- le soin apporté à la caractérisation des personnages
- l'univers déployé, riche et foisonnant
- l'ambiance éthérée et brumeuse
Vous n'y trouverez pas :
- un rythme haletant
- un style sans fioritures
Mon avis ?
Cela faisait tellement longtemps que j'attendais d'en savoir plus sur les mystères de La Dernière Terre ! Magali Villeneuve et son compagnon illustrateur Alexandre Dainche n'arrêtaient pas d'en parler sur leur blog rattaché au "projet L. D. T.", c'était mystérieux à souhait avec ces belles illustrations, ces détails sur l'intrigue et l'univers dévoilés au compte-goutte... intenable !! Je n'ai donc pas hésité, aux Imaginales 2013, à me procurer ce que j'attendais comme un petit bijou...
Au final, c'est effectivement un bijou par bien des côtés, mais ce n'est pas le coup de coeur auquel je m'attendais. Je dois même dire que c'est une petite déception (mais toute petite, hein, sinon je n'en parlerai pas ici ^^). La raison ? Le style : beaucoup, beaucoup, beaucoup trop chargé à mon goût. C'est loin d'être mal écrit, c'est au contraire très bien maîtrisé, mais cet excès de soin apporté au langage m'a empêché de savourer l'histoire. Il y avait beaucoup de termes que je ne connaissais pas et qui m'ont sorti de ma lecture, des tournures vraiment alambiquées, beaucoup de descriptions qui m'ont paru longuettes à cause d'un foisonnement de détails superflus. Après... c'est une question de goût je suppose ! Je sais que de nombreuses personnes ont adoré ce roman précisément à cause de son style si particulier, et je suis assez d'accord avec eux quand ils disent que c'est un livre où le style est mis au premier plan. Malheureusement, en tant que lectrice, j'ai tendance à placer l'histoire avant le style.
Cela étant... j'ai adoré les personnages. Il y en a toute une galerie que l'auteur prend le temps d'introduire, chacun avec son chapitre de présentation : on découvre donc l'univers de La Dernière Terre par leurs yeux, et comme chacun a un statut social différent, croyez bien qu'on en apprend beaucoup ! Autant sur l'univers que sur les personnages, qui tissent entre eux une toile de liens très serrés, une toile extrêmement solide, réaliste, qui fait qu'on prend énormément de plaisir à suivre leur évolution. Pour tout vous dire, il n'y a pas vraiment de personnage principal, chacun ayant son mot à dire dans l'histoire (et je pense que c'est pour ça que beaucoup comparent ce roman à la série du Trône de Fer : l'histoire avance un peu de la même manière, avec un chapitre = un personnage).
Il y a énormément de personnages masculins. On m'a d'ailleurs beaucoup vanté les mérites de Cahir, l'enfant Merehdian aux origines mystérieuses, qui souffre d'une affliction ressemblant fort à de l'asthme (j'ai aimé cette faiblesse qui le rend véritablement humain à nos yeux) ; on m'a également parlé de Ghent, l'enfant prodige, arpenteur méritant qui ne cède pas aux caprices des préjugés et devient ami avec Cahir en dépit de ses origines "barbares" comme disent les autres dans la ville où ils habitent... je les aime beaucoup mais... purée, les mecs, REGHIA IS THE BEST !!! Reghia, c'est qui ? C'est la fille d'un commerçant, l'un des rares pour ne pas dire le seul personnage principal féminin de cette saga et, purée, elle envoie du lourd \o/ Je l'ai adorée. C'est une femme forte, qui sait ce qu'elle veut. On la perçoit d'une certaine manière au début via les yeux des autres personnages, mais elle a énormément de secrets qui font d'elle un personnage profond, puissant, doté de multiples facettes et... raaaah, je l'adore ! Elle est passionnante à suivre. Vraiment, c'est une des grandes réussites de ce roman : il y a beaucoup de mecs, certes, mais la seule femme que vous y trouverez vaut vraiment le détour et équilibre à elle seule la balance des sexes ;-)
Côté intrigue, c'est lent, très lent... mais ça avance, et on suit avec intérêt la progression des personnages. La lenteur m'a un peu découragée vers la moitié, car il y avait un petit creux... mais l'intrigue a tôt fait de repartir et sincèrement la seconde moitié était très intéressante ! Difficile d'en dire plus sur ce point, ce serait vous dévoiler le point d'orgue du roman, un retournement de situation aux conséquences imprévues... qui va bouleverser l'univers des personnages, à défaut de l'univers tout entier... pour le moment on suppose, car même si les autorités tentent de noyer le poisson, on se doute bien que les répercussions vont gagner en ampleur dans le tome suivant.
Voilà voilà... en somme, un premier tome qui place son contexte, avec un style qui peut en rebuter certains, mais doté de forts personnages principaux qui valent vraiment le détour. Je pense continuer l'aventure avec le tome 2, que je m'achèterai bientôt :D
En plus, le livre est accompagné d'un recueil d'illustrations en édition limitée, tout en couleurs, vraiment magnifique ! J'espère y voir Reghia dans celui du tome 2 ;-)
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