Toutes les nouvelles qui suivent sont vendues à l'unité au format numérique, au prix de 0€99, sans DRM ni watermark. Elles font partie de la collection MICRO de Walrus Books, que vous pouvez notamment retrouver sur Immatériel.
Plutôt que d'en faire une mini-chronique à chaque fois, j'ai décidé de procéder par groupes de nouvelles. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir quatre titres dans des genres variés ! Les voici donc, dans l'ordre où je les ai découverts...
Entre Jack et sa montre à gousset, c'est une vieille histoire d'amour : la délicate pièce d'horlogerie est une fidèle amie et il ne faudrait pas qu'il lui arrive malheur. Mais les
rues de Londres, en cette fin de dix-neuvième siècle, sont quelquefois
mal fréquentées. Et ce ne sont pas les victimes de Jack qui vous diront
le contraire. Nuit après nuit, alors que la célébrité n'a pas encore
frappé à la porte, Jack écume les ruelles sombres pour assouvir sa soif
de sang. Mais cette soif lui appartient-elle vraiment ?
Mon avis ? Une belle première rencontre avec la collection MICRO. On découvre ici un Jack L’éventreur en proie à une malédiction un peu particulière, qui l'humanise beaucoup plus qu'on ne s'y attendrait. Dans les variations sur le thème de ce personnage, on a souvent droit à un Jack monstrueux, toujours plus sanglant... ici, sans sombrer dans le romantisme naïf qui ferait d'un assassin un homme fréquentable, Céline Etcheberry nous entraîne sur les traces d'un Jack à des lieues de celui qu'on connaît déjà. L'histoire est portée par un style agréable, qui se met au service de l'intrigue et donne une belle ambiance, pourvoyeuse de nombreuses images pleines de poésie et de désespoir tout à la fois. Une très agréable lecture !
Une longue caravane de voyageurs traverse le désert brûlant sous un
soleil de plomb: hommes et bêtes unis dans la quête du prochain point
d'eau, l'étrange procession bigarrée poursuit son chemin, coûte que
coûte. Parmi la foule, des marchands, des paysans, des magiciens, une
princesse mystérieuse et une petite fille hantée par d'étranges
aptitudes. Quelles sont ces voix qu'elle entend appeler au loin? Sont-ce
ces Esprits dont les légendes ont bercé son enfance, ou une simple
hallucination causée par la chaleur du désert? C'est peut-être bien plus
que cela.
Mon avis ? Peut-être ma nouvelle préférée dans celles que j'ai lues jusque là de la collection MICRO. L'écriture est délicate, ciselée et, sous l'encre des mots, on entend murmurer la source des mythes... une fantasy belle, parfois violente, qui marche dans les pas d'une caravane hétéroclite, formée d'hommes et de femmes qui ont un seul but : fuir, pour survivre à l'avancée toujours plus rapide du désert qui les rattrape. S'exiler pour se reconstruire ailleurs. L'exil est un thème pour lequel j'ai beaucoup d'intérêt, et c'est peut-être en partie pour cela que j'ai tant aimé cette nouvelle, qui traite ce thème de façon certes classique, mais très juste. Un texte à ne pas manquer dans la collection MICRO !
Quand l’Empereur Xiaoa-Lamsong-Tam donne un tournoi, les meilleurs
combattants du pays se présentent. Les plus grands maîtres s'affrontent
pour le plaisir de la cour, et tous rivalisent de techniques ancestrales
et de coups spéciaux pour mettre leur adversaire au tapis. C'est le cas
de Xuo-Tompeï, dont le secret réside dans les litres d'alcool qu'il
ingurgite et qui lui permettent de bouger de manière totalement
imprévisible. Mais face à lui, les adversaires sont coriaces. Qui
remportera le tournoi de Bao-Siam ?
Mon avis ? J'appréciais déjà la plume de Jacques Fuentealba, notamment suite aux nombreuses micro-nouvelles qu'il a commises et réunies dans un recueil flamboyant d'humour et de bons mots. Je m'attendais donc à beaucoup d'humour et de bons mots dans cette nouvelle, et j'ai été parfaitement servie ! L'intrigue est très classique et nous amène à une chute attendue (trop peut-être ?), mais l'originalité du récit se trouve dans la façon dont l'auteur a décidé de narrer son histoire : quel style ! Riche d'images, de trouvailles à la fois drôles et poétiques, Jacques Fuentealba sait évoquer tout un monde de sensations et d'images en quelques mots, parfois un seul. Il faut beaucoup de talent pour manier l'humour avec efficacité, et je crois que cet auteur là en regorge... à lire si vous aimez les arts martiaux et l'humour de situation ! ;)
Elthya est une prêtresse phénicienne qui pleure son roi défunt. Mais
alors qu'elle récite ses oraisons, un vent étrange se met à souffler sur
le tombeau. Pendant ce temps, Vjlir se lance à la poursuite d'un
redoutable criminel qui vient d'échapper à sa vigilance et à celle de
ses gardiens. Le fugitif, Majjaar, a volé une capsule de sauvetage du
vaisseau qui les transportaient tous vers le bagne de Mamm et a dirigé
ses propulseurs vers une petite planète. Quel rapport entre les deux ?
Et bien Elthya s'apprête à faire une incroyable rencontre.
Mon avis ? Un texte mêlant mythologie antique et SF à la pointe de la technologie... il n'en fallait pas plus pour m'attirer dans ses filets ! La force de ce texte repose dans sa construction, l'alternance des points de vue et les excellentes descriptions physiques et mentales des personnages, qui sont chacun d'une espèce différente. Tout en menant son intrigue tambour battant, Dominique Lemuri dresse ici de nombreux portraits de civilisations éteintes ou disparues, à venir ou pas encore nées... la rencontre de ces mondes est surprenante, d'autant plus que la fin s'écarte des clichés habituels en la matière. J'ai vraiment beaucoup aimé ce texte également.
Comme vous l'avez remarqué, j'ai beaucoup aimé ces quatre premières lectures de la collection MICRO. Et ça m'a moi-même surprise car, habituellement, dans une anthologie ou dans n'importe quel recueil que je lis puis chronique, il y a toujours des nouvelles qui m'ennuient un peu voire m'indiffèrent profondément (je suis comme ça, je ne m'en cache pas !) tout simplement parce que les recueils sont ainsi faits que les textes sont parfois trop différents pour se côtoyer, et qu'en tant que lecteur, eh bien, on ne peut pas tout aimer.
Aussi, je commence à discerner le gros avantage des nouvelles à l'unité sur les anthologies et les recueils : la possibilité de choisir ce qu'on va lire et, donc, d'éviter les grosses déceptions. Parfois, dans une antho, même si 23 nouvelles sur 24 sont excellentes, il se peut qu'un seul texte nous gâche notre plaisir. Ici, ce risque n'existe même pas et je crois que le principe des nouvelles à l'unité est en train de gagner mon coeur...
Bien sûr, je n'abandonnerai pas les anthos ni les recueils, voyons ;) C'est là une simple constatation, et certainement pas une vérité absolue ^^
C’est vraiment une belle collection !
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