Auteur : Vanessa Terral
Editeur : Petit Caveau
Nombre de pages : ~25 pages par épisode
5 épisodes à 0€99 sur Immatériel.
Une version papier est disponible sur le site des éditions du Petit Caveau (et chez vos libraires papiers préférés !)
5 épisodes à 0€99 sur Immatériel.
Une version papier est disponible sur le site des éditions du Petit Caveau (et chez vos libraires papiers préférés !)
Début de l’été, près de Toulouse.
Jabirah se réveille dans une cave, malade et incapable de faire un geste. Une femme ne tarde pas à la rejoindre. Elle dit s’appeler Muriel et être une engeôleuse d’esprits, une sorte de médium dont le but est de protéger l’harmonie entre les ombres et les humains. Cette illuminée propose à sa prisonnière un marché qui ressemble plutôt à un chantage : la servir, en échange de quoi elle lui rendra son suaire.
Paraît-il que Jabirah est une mâchonneuse de linceul, un vampire nouveau-né dont le corps va pourrir si elle n’ingère pas régulièrement des bouts de son drap mortuaire, et cela jusqu’au dernier fil.
Quant à ce que Muriel demande en retour… Bah, il s’agit de trois fois rien !
Simplement tuer un engeôleur fou qui veut réveiller le passé de la Ville rose…
Vous aimerez :
- la mythologie originale
- le franc parler de Jabirah
- promener dans une Toulouse réaliste
- le franc parler de Jabirah
- promener dans une Toulouse réaliste
Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- un style égal à tous niveaux
Mon avis ?
J'avais adoré suivre les aventures de Solange au royaume des anges, c'est donc avec une grande impatience et certaines attentes que j'ai plongé dans les aventures de Jabirah dans la ville rose. Force est de constater que si le récit est loin, très loin d'être mauvais, il ne m'a pas autant emporté que le précédent.
A cela, deux raisons... d'une, l'intrigue trop simple n'a pas su me captiver. Le concept de départ me paraissait laisser place à des dizaines de possibilités et j'ai trouvé que, au final, l'ensemble manquait de profondeur et de choix risqués. La faute au format court en épisodes (eux aussi très courts) ? Peut-être, je ne sais pas. En tout cas, j'ai eu du mal à me laisser emporter par l'action.
D'autre part, le style : par rapport à L'Aube de la guerrière, je l'ai trouvé moins évocateur, moins égal aussi, notamment à cause des sauts de niveaux de langage. Jabirah est une djeunz au parler très oral dans les dialogues avec les autres personnages. Pourtant, quand elle entre en mode "narratrice", ses pensées sont parfois exprimées avec des tournures au passé simple hyper "écrit", ce qui provoque un décalage constant qui n'a eu de cesse de me sortir de ma lecture. Pas facile, dès lors, de m'immerger dans la tête de cette adolescente censée penser de la même manière qu'elle parle : j'ai bien conscience d'être assez sévère ici, dans ma critique, car je sais qu'en tant qu'auteur, moi-même, j'aurais du mal à conserver un équilibre réaliste entre paroles djeunz et focalisation interne littéraire.
D'autre part, le style : par rapport à L'Aube de la guerrière, je l'ai trouvé moins évocateur, moins égal aussi, notamment à cause des sauts de niveaux de langage. Jabirah est une djeunz au parler très oral dans les dialogues avec les autres personnages. Pourtant, quand elle entre en mode "narratrice", ses pensées sont parfois exprimées avec des tournures au passé simple hyper "écrit", ce qui provoque un décalage constant qui n'a eu de cesse de me sortir de ma lecture. Pas facile, dès lors, de m'immerger dans la tête de cette adolescente censée penser de la même manière qu'elle parle : j'ai bien conscience d'être assez sévère ici, dans ma critique, car je sais qu'en tant qu'auteur, moi-même, j'aurais du mal à conserver un équilibre réaliste entre paroles djeunz et focalisation interne littéraire.
L'auteur a fait le pari de s'y lancer, et c'est tantôt réussi, tantôt non. Une appréciation en demi-teintes, donc, pour le style.
Voilà, c'était la partie sur les points négatifs qui, comme vous le constatez, s'ils ne sont pas nombreux, n'en ont pas moins été dérangeants lors de ma lecture. Cela étant, j'insiste : si j'en parle sur ce blog, c'est que j'ai quand même aimé suivre Jabirah dans la ville rose !! :-)
Jabirah, tenez, cette adolescente hyper réaliste dans ses paroles, ses comportements, hyper moderne dans sa façon de penser, et attachante au possible ! Elle porte littéralement la série sur ses épaules : la manière dont elle nous explique ce qu'elle ressent lors de sa transformation progressive en vampire, entre les émotions et les véritables sensations physiques que cela provoque chez elle... saisissant de réalisme, on s'y croirait ! Je ne vous en dirai pas plus sur ce que provoque l'ingestion du linceul chez les vampires, mais attendez-vous à être extrêmement surpris et, surtout, ravis par cette revisitation réussie du mythe du vampire !
En parlant de mythe... il n'y a pas que celui du vampire que vous verrez revisité ici. Vanessa Terral est une férue de mythologie et de paganisme (et même pratiquante, il me semble !), elle en profite donc pour revisiter, à sa sauce, la figure de la sorcière, ici appelé engeôleuse. Le principe est simple : chaque chose porte en soi un esprit, chaque être vivant aussi, et ceux-là peuvent être manipulés et utilisés. Certains sorciers le font en douceur, d'autres soumettent les esprits à leur volonté, dans un lien terrifiant... avec Jabirah, donc, on ne découvre pas seulement un nouveau vampire, mais aussi un aspect inédit de la sorcellerie, ici très bien exploité. J'ai adoré découvrir les principes et concepts mis en place par Vanessa Terral, qui redouble d'imaginations pour nous surprendre, notamment par la forme de ces esprits de l'eau ou de la terre, etc. De manière générale, je les ai un peu visualisés comme des feux follets fluorescents (mais pas pour autant inoffensifs). Certains m'ont tout de suite fait penser à de petits pokémons (pour les gentils, hein) !
Vous l'aurez compris, en très peu de pages, Vanessa Terral explore une magie inédite, originale, et vraiment bien pensée. Le gros point fort de cette série de courts épisodes !
Par certains côtés, j'ai aimé suivre Jabirah dans la ville rose, mais certaines choses récurrentes dues aux choix de narration effectués par l'auteur m'ont empêché de me plonger correctement dans l'univers et de me laisser porter par ma lecture. Il est évident que mon ressenti reste personnel, je ne doute donc pas une seconde que plusieurs d'entre vous pourrons y trouver leur bonheur et même un coup de cœur (comme ça a déjà été le cas ailleurs sur la toile ^^).
En conclusion, c'est un récit vampirique plutôt original, qui joue avec les codes du genre et revisite complètement la mythologie afférente – en plus de vous faire voyager à Toulouse et de vous donner envie de visiter la ville ! ;-)
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