Titre : Anges d'Apocalypse, tome 1 – Le Tourment des Aurores
Auteur : Stéphane Soutoul
Editeur : Rebelle
Nombre de pages : 400
Deux corps pour une seule âme. Impossible selon vous ? C'est pourtant le fardeau que j'endure suite à la malédiction lancée par un sorcier. Tout ça parce que j'ai eu le cran de refuser ses avances. Pour la peine, je l'ai tué, mais en attendant quelle plaie ! La nuit, je suis Famine, l'un des quatre cavaliers de l'apocalypse, et ex-meurtrière qui s'est reconvertie dans la profession de garde du corps. Et lorsque vient le jour, je me trouve coincée avec l'identité de Samantha, une lycéenne des plus ordinaires. Comme si je n'avais pas déjà suffisamment d'ennuis avec deux vies à mener de front, la Cour des sorciers de Toronto vient de me confier la protection de son lord. Il faut dire que certains de ses dissidents se sont mis en tête de le supprimer. Cette fois-ci, je n'ai pas le droit à l'erreur, même si mon côté humain a choisi le mauvais moment pour s'enticher d'un étrange garçon, le genre craquant, mais véritable nid à problèmes... Je vous le dis : pas facile de gérer deux existences à la fois !
Vous aimerez :
- la malédiction de Famine
- l'entrelacement des intrigues humaines et surnaturelles
- le style direct et percutant
Vous n'y trouverez pas :
- un contexte très solide
- des personnages approfondis
Mon avis ?
J'ai tendance à me méfier, dernièrement, des sorties qui surfent sur la vague urban fantasy et, sous prétexte de vouloir faire original, piochent quasi au hasard des créatures tout droit sorties du fin fond de je ne sais quel bestiaire... pas de crainte à avoir ici ! Si le roman échoie effectivement à cette catégorie-là, n'en est pas moins bon !
Plus que le côté cavalier de l'apocalypse, ce qui m'a surtout attirée, c'est la malédiction dont est frappée l'héroïne. C'est quand même quelque chose ! Le concept est tout simplement génial. Cependant, je l'ai trouvé assez peu exploité : on a bien une alternance des chapitres entre Syldia et son alter ego humain, avec des intrigues propres à chacune de ses existences, mais j'ai trouvé que l'auteur n'allait pas assez loin dans son concept. D'autant plus que son personnage nous reste assez imperméable, en dépit de sa position de narratrice. On en apprend peu, au final... Ou bien l'auteur nous réserve cela pour les tomes à venir ? Sûrement, car s'il n'en a guère révélé sur la malédiction de son héroïne, il a cependant exploré à fond l'univers des sorciers, à l'origine de cette malédiction.
J'ai beaucoup aimé l'immeuble des sorciers, le concept de réalités magiques augmentées (ça ne s'appelle pas comme ça dans le roman mais, en gros, c'est le principe ^^), avec l'impression labyrinthique qui en ressort. J'ai adoré ça, et les personnages des sorciers. Pour une fois, ils sont plutôt impressionnants et, surtout, puissants ! Enfin un roman où les sorciers ne sont pas juste l'as dans la manche du héros qui, à un moment voulu, les appelle au secours, avant que lesdits sorciers ne disparaissent aussitôt (j'appelle ça "le sorcier surprise" et sincèrement, j'en ai ma claque de ça dans les romans d'urban fantasy ^^).
En revanche, côté univers en général, j'ai trouvé le côté canadien très très peu développé. Ça pourrait se dérouler à Paris ou même à Tokyo que l'intrigue du roman n'en serait pas chamboulée d'un poil. J'ai trouvé ça très dommage parce que j'attendais beaucoup de ce contexte urbain, qui au final fait assez carton-pâte. Mis à part quelques allusions à la poutine, ça ressemble peu à l'idée que je me faisais de Toronto. Je n'attendais pas d'exotisme forcené, mais juste un peu plus d'approfondissement. Tant pis...
Par contre, la cour des sorciers de Toronto est, elle, pleine de surprises. Et surtout de personnages intéressants. Parmi eux, l'un d'eux m'a tapé dans l'oeil (le même qui a tapé dans l'oeil de l'héroïne ^^) : Desmond. Drôle, séduisant, torturé, mais aussi plein de contradictions qui le rendent très humains et ajoutent une touche de profondeur, je l'ai adoré dès sa première apparition. Par contre, il a perdu presque tout son capital sympathie au moment où (et c'est un spoiler sans en être un, donc si vous ne voulez rien savoir, sautez au paragraphe suivant en fermant les yeux très fort ^^) il essaie de "séduire" Syldia : c'est quasiment une tentative de viol, et si Syldia ne se laisse pas faire, elle ne le pardonne pas moins après ça. Alors que personnellement, si un gars me fait ça, mais je l'éjecte de ma vie (et je porte même plainte pour harcèlement sexuel). Sincèrement, ça, ça commence à me lourder car c'est dans tous les romans d'urban fantasy ou presque. Le "fantasme" (sic) du "mâle dominant" (double sic) auquel on ne peut pas résister (triple sic). Mais bref, là n'est pas le débat.
Du coup, j'en suis venue à préférer Nolhan, le vampire et petit-ami d'une des sœurs de Syldia. Au final, de tous les hommes en présence, malgré ses vices et ses gros défauts, c'est lui le plus fréquentable de tous ! Et c'est pas peu dire. Pour une fois qu'un vampire réserve de bonnes surprises... en plus, même si c'est un secondaire, on en apprend beaucoup sur lui et, sincèrement, j'espère vivement le revoir dans les tomes suivants ^^
Cette chronique commence à être très longue, il est donc temps de conclure !
Stéphane Soutoul nous livre là un premier tome dynamique, plein de surprises, mais avec un gros manque de couleur locale. Les personnages sont intéressants, les concepts élaborés, mais l'ensemble manque d'approfondissement (et cela reste mon impression générale sur le roman). C'est un défaut qui n'est au final pas si négatif que cela, puisque cela témoigne d'une certaine frustration de ma part, ce qui montre que l'histoire a bel et bien attisée ma curiosité.
RDV est donc pris pour le tome 2, afin de voir si l'essai est transformé...
Effectivement, ça a l'air original !J'aime bien cette dualité entre univers Fantasy - monde réel.
RépondreSupprimerOui c'est pas mal du tout ^^
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