mercredi 15 août 2012

[Debandt & Fardin] Iluvendan 1

Titre : Iluvendan, tome 1 – Rencontre avec Gaeria
Auteurs : Nicolas Debandt & Marc-Antoine Fardin
Editeur : L'homme sans nom
Nombre de pages : 424

Iluvendan. Une cité où la magie et la technologie se côtoient et s’entremêlent. Le Iolthän, étrange cristal noir, source d’énergie mystérieuse, assure la prospérité de la cité, fait voler ses aéronefs, offre le confort à ses habitants. Trois adolescents, les jumeaux Feäsil et Klaod et la séduisante Imenel, vont enfin pouvoir découvrir cette cité, car c’est là qu’ils mèneront leurs études. Les heures de cours, les rencontres avec les enseignants, les doutes personnels, cela aurait déjà de quoi largement remplir les journées : mais voilà qu’ils découvrent des rumeurs parlant d’une pénurie de Iolthän, d’une guerre imminente face au pays voisin ! Et comment résister à l’appel de l’aventure lorsqu’on est jeune ? Les trois héros vont décider d’enquêter. Manipulés par certains, aidés par d’autres, ils devront faire face à des forces qui les dépassent, mais feront tout pour faire éclater la vérité !

Vous aimerez :
- la fantasy sauce steampunk comme on en voit rarement
- la richesse du monde décrit
- le vaste bestiaire (inventé et d'origine)
- la cité d'Iluvendan, hypnotisante !

Vous n'y trouverez pas :
- une société industrialisée à 100%
- un style très maîtrisé

Mon avis ?
En dépit de la couverture qui laisse penser le contraire, Iluvendan se situe dans un monde qui tire davantage sur la fantasy que le steampunk : la magie est très présente, la révolution industrielle n'a pas encore tout à fait eu lieu, et c'est justement l'accélération de celle-ci qui pose problème aux jeunes héros, aux politiciens... et au monde lui-même. Car la technologie d'Iluvendan se base sur l'exploitation du Iolthän noir, pierre magique très puissante mais qui vient à manquer à la cité. Et le gouvernement de manigancer dans l'ombre de ses concitoyens, de faire planer la peur, et de provoquer une guerre dans le but de s'approprier les ressources de Iolthän des (lointaines) cités voisines. Une guerre d'autant plus périlleuse que les chemins à parcourir sont constitué à la fois de terre et... de magie. Je ne vous en dis pas plus afin que vous découvriez vous-même ce concept insolite et très bien géré du roman. Au niveau de l'univers, Iluvendan est un récit d'une incroyable richesse, un régal pour les yeux curieux du lecteur !
Là où le bât blesse, c'est à deux niveaux et pas des moindres... tout d'abord, j'ai trouvé le style régulièrement maladroit : répétitions qui auraient pu facilement être évitées, mots manquants, structures syntaxiques exotiques et parfois guère compréhensibles. Il y a aussi un regrettable manque d'odeurs, de sensations diverses. La plupart des descriptions se basent sur la vue, ce nous en met plein les yeux mais ne satisfait pas nos autres "sens" de lecteur.
Toutefois, je ne jette pas la pierre aux auteurs car, à quatre mains, l'écriture est un défi doublement difficile. J'ignore s'ils ont procédé en écrivant chacun un chapitre à tour de rôle, ou en travaillant sur les chapitres ensemble, mais l'on ressent à la lecture, de temps à autre, une certaine maladresse très certainement inhérente à ce travail en duo.
Ensuite, second et dernier point noir, il s'agit des personnages adultes. J'ai trouvé les jeunes très bien faits, bien gérés, leur caractère et leurs relations sonnent de manière authentique. En revanche, justement, j'ai trouvé que les adultes (notamment le Graveur Telkar, censé être maître, guide, enseignant, etc. et donc d'une sagesse à peu près exemplaire) affichaient la même immaturité que leurs enfants et/ou élèves. C'est assez surprenant de voir un adulte éclater de colère avec la même déraison que l'adolescent qu'il venait de réprimander fermement une page plus tôt – ou, tout du moins, de voir que les auteurs ont effectué pour les adultes un traitement quasi identique à celui des ados, si vous voyez ce que je veux dire.

Bon... mis à part ça, Rencontre avec Gaeria n'est pas un mauvais roman, loiiin de là ! L'univers est passionnant, à tel point que je n'ai pas pu m'empêcher de dévorer le livre en deux jours dans une période pourtant très chargée. Le mélange de décor steampunk et de société fantasy fonctionne à merveille. La cité d'Iluvendan m'est apparue très précisément, avec son architecture en étoile, sa Tour du Savoir, ses mystères, ses castes !
La société décrite par Debandt et Fardin est merveilleusement bien mise en place. Les rapports hiérarchiques, les alliances, la politique interne des castes... tout regorge de surprises, foisonne de détails, c'est un plaisir de tous les instants !
Et, quand nos héros sortent de la cité (je ne vous dis ni comment ni pourquoi, c'est une des belles surprises scénaristiques du roman ;-)), le monde qu'ils découvrent est incroyable et merveilleux. Dangereux, aussi, et surtout plein de mystères. Et de magies, au pluriel, autant qu'il y a de types de pierres de Iolthän... une variété de pierres de pouvoir à laquelle la cité d'Iluvendan ne s'attendait pas. Iolthän noir, oui, mais aussi rouge, bleu, mauve... avec ses propriétés particulières à chaque fois.

Plus que les personnages, c'est l'univers et ses mystères qui vont me pousser sur le deuxième (et dernier) tome. J'ai hâte de savoir quel sera le destin d'Iluvendan, cité du Iolthän noir !

3,5/5


2 commentaires:

  1. En train de rédiger ma chronique, je fais un tour sur les billets déjà publiés, pour voir si je n'oublie rien et là, juste après avoir lu tes impressions, j'ai lu cette chronique-là (http://lapilealire.blogspot.fr/2013/04/iluvendan-nicolas-debandt-marc-antoine.html), qui me paraît trèèèèèèès proche de ce que tu as pu écrire. ça me paraît assez bizarre. Je ne sais pas ce que tu en penses...

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    1. Coucou Méli !

      Oui, en effet, l'avis est proche mais c'est parce qu'Oriane et moi nous connaissons assez bien et nous avons des goûts très très similaires (au point que ç'en est parfois flippant tellement nos chroniques se ressemblent, on tilte sur les mêmes points ^^).

      En tout cas merci de l'avoir signalé, tu as bien fait car c'est sûr que, si ça avait été un autre blog que celui d'Oriane, ça aurait été intriguant/soupçonneux :-)

      Hâte de lire ta chronique en tout cas !! :D

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