Titre : Les Aventures d'Aliette Renoir – tome 1 : La secte d'Abaddon
Auteur : Cécilia Correia
Editeur : Rebelle
Nombre de pages : 304 pages
En arrivant à Paname, les Allemands s'étaient rendu compte qu'une menace
plus dangereuse qu'eux sévissait déjà. Alors, en accord avec leurs
autorités, ils laissèrent ma famille, les Renoir, continuer leurs
petites affaires. Je vais vous dire : cela aurait été plus simple si
j'avais dû zigouiller des rongeurs et encore... j'en avais horreur. Bon,
je ne vais pas vous mentir plus longtemps, je déteste toutes les
bestioles, qu'importe l'espèce animale. Sauf que la plus terrible de
toutes, celle que je traquais chaque nuit demeurait mon pire cauchemar.
Mais voilà, l'honneur de la famille restait ma priorité. Si bien que
même si j'avais le trouillomètre à zéro, je devais quand même braver mes
peurs en affrontant mon ennemi juré : le vampire.
Vous aimerez :
- le franc-parler d'Aliette (et son parler tout court !)
- le monde vampirique exploré et bien développé
- l'intrigue savamment concoctée
- la romance
- la romance
Vous n'y trouverez pas :
- un background historique développé
- un personnage principal surpuissant
- une relecture soignée...
Mon avis ?
Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Rebelle pour ce service presse ! L'équipe de communication en proposait aux blogueurs sur la page facebook et, un mail plus tard, j'étais enregistrée pour récupérer mon exemplaire aux Imaginales. Un grand, grand, grand merci ! :-)
Que dire de cette lecture, attendue depuis longtemps car la couverture me faisait de l'oeil dès sa première apparition dans les rayons des librairies ?
Commençons par Aliette, la narratrice : quelle surprise ! Je m'attendais à une jeune femme un peu dans la lignée d'Alexia Tarabotti, c'est-à-dire pleine d'esprit, un peu scandaleuse, au caractère affirmé et à la réplique toujours mordante. Or, si Aliette a l'humour facile et la réplique imparable de sa lointaine cousine anglo-américaine, il lui manque la tournure spirituelle et la force de caractère. Au début, je l'ai trouvé très naïve, chouineuse et franchement maladroite pour tout vous dire. Se tuer dès le prologue en s'empalant sur son propre pieu, il faut le faire ! Du coup, ça commençait assez mal entre Aliette et moi, d'autant plus que je la trouvais assez passive et soumise dans les chapitres suivants... mais, chemin faisant, la jeune femme évolue, s'affirme et devient intéressante ! Elle reste maladroite mais compense ses bêtises par une chance assez inouïe et un sens de la déduction plutôt brillant.
Bref : une héroïne avec de gros défauts au début, qui se révèle carrément brillante par la suite. Bon, ce n'est pas non plus Einstein la miss, et j'ai trouvé certains de ses raisonnements assez facilités par un auteur dont l'influence parfois trop visible guidait un poil trop les déductions de son personnage. Mais franchement, de page en page, Aliette gagne à être connue. D'un peu cruche et carrément superficielle, elle passe à presque douée et vraiment sympathique. On en apprend plus sur son passé, sa famille, on la comprend, et on s'attache à ce petit bout de femme qui gagne en assurance au fur et à mesure.
Concernant Aliette, j'ai beaucoup aimé son parler : et c'est important, car c'est elle la narratrice ! Cela donne un roman au style assez oral mais jamais vulgaire, drôle, plein d'entrain et volontiers gouailleur ! L'auteur a réussi un sacré tour de force en donnant à sa narratrice un parler vieillot, authentique, féminin, qui sonne "vrai" à l'oreille et à la lecture. Amusez-vous à lire certains passages à l'oral, vous verrez que l'accent de l'ancien Paname s'invitera dans votre palais ! ;-) Côté forme, là où je suis moins enthousiaste, c'est sur le travail éditorial. Il reste beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de fautes d'orthographe et de grammaire. "Pause" à la place de "pose", page 90, m'a particulièrement choquée tellement c'était visible. Je ne suis pas une pro en relecture et, pourtant, j'en ai vu au moins une toutes les 20 pages : c'est qu'il doit y en avoir encore plus qui m'ont échappées.
Côté fond, j'ai adoré l'univers vampirique ! Comme Aliette, chasseuse de vampires, gagne le camp de l'ennemi dès après sa mort dans le prologue, nous découvrons avec elle ce Paname souterrain où les vampires ont investi jusqu'au métro pour circuler à peu près comme ils le veulent dans la ville occupée par les Allemands. Et cet univers est superbement développé ! Entre les Palace souterrains qui sont cachés sous les véritables hôtels cinq étoiles de la capitale, et le palais d'Abaddon avec ses centaines de chambres et de couloirs, c'est tout un monde qui s'ouvre à nous, un Paris alternatif vraiment sympathique et passionnant, riche de personnages, de lieux, d'une histoire propre... franchement, j'ai adoré ça !!
Mais pareil, côté fond aussi il y a un point qui m'a déçue... le Paris sous l'occupation aurait été un contexte tellement riche et tellement intéressant à exploiter, lui aussi ! On n'en voit qu'un peu, un tout petit peu, peut-être une trentaine de pages sur l'entier roman, et j'ai trouvé ça vraiment dommage. La période choisie, qui aurait pourtant due être importante, reste anecdotique, et fait un peu carton-pâte. Dommage. J'espère que l'auteur développera ça dans les prochains tomes car ça m'a vraiment frustrée de ne pas voir ce Paris-là, historique, davantage mis en scène dans la vie d'Aliette.
Car oui, je lirai les prochains tomes ! En dépit de mes quelques réserves (personnage trop naïf et contexte historique pas du tout développé), j'ai suffisamment accroché à ce premier tome pour avoir envie de lire la suite. C'est une série pleine de promesses qui ne demande qu'à se bonifier.
Car Cecilia Correia signe ici un premier tome prometteur, plein d'aventures, de mots d'esprit, de belles trouvailles vampiriques et de beaux gosses à dents longues. Mesdames, si vous aimez tout cela, alors Aliette ne vous décevra pas ! ;-)
3,5/5
Encore une fois, j'ai l'impression qu'on a le même avis. J'ai relevé les mêmes points "négatifs" et je regrette sur tout l'univers trop peu développé (il y avait vraiment matière... et ça aurait été si original !).
RépondreSupprimerJe lirai peut-être la suite, à l'occasion, mais je n'en fais pas une priorité. J'attends que tu l'aies lue pour avoir ton avis. :p
*surtout*.... ggrrrr.... pourquoi est-ce que je ne me relis jamais avant d'appuyer sur "publier" ?
RépondreSupprimerParce que tu es comme nous tous : pressée ! :P
SupprimerOui on a un avis qui se rejoint vraiment. Je suis décidée à lire le tome 2 car j'ai plutôt bien aimé ce premier opus... mais je sais pas quand je le lirai. Probablement pas cet été vu la méga PAL que j'ai depuis mon retour des Imaginales, mais d'ici 2014 ça c'est sûr ^^
J'ai eu un gros coup de coeur pour le "parler" d'Aliette, qui m'a illuminé toute la lecture ! La recherche linguistique donne un beau résultat. J'ai moi-même relevé les quelques points négatifs que tu évoques, et j'y ai ajouté le côté pas farouche d'Aliette, que je trouve un peu exagéré vu sa situation initiale (mais peut-être que la transformation en vampire oriente vers un plus grand frétillage du popotin, je ne sais pas). L'auteur ne me l'avait pas vendu comme une Romance, bien que ce soit clairement un axe principal, mais je suis assez cliente, occasionnellement, donc ça ne m'a pas posé problème ^^
RépondreSupprimerBref, rien qui m'empêche de lire la suite, sauf peut-être l'état de mon compte en banche et de ma PAL ^^
Ah oui, le côté sexuel de la petite Aliette est vraiment omniprésent mais personnellement ça m'a fait beaucoup rire car l'auteur y met beaucoup de second degré, donc c'est plus un running gag à mes yeux.
SupprimerAprès c'est clair que si on te l'a pas vendu comme une romance... on t'avait un peu menti sur la marchandise, car ça tourne principalement autour de ça quand même xD
Pareil pour le tome 2 ! On se fera une LC en cas pour se motiver ? ^^
(en parlant de ça, publi de ma chronique de notre LC de mai-juin dans la semaine à venir ^^)