dimanche 28 juin 2015

[Sylvie Lainé] L'Opéra de Shaya

// Grand Prix de l'imaginaire 2015 \\
// Prix Bob Morane 2015 \\
 
  So-Ann, née dans un vaisseau spatial, a du mal à s’habituer aux coutumes étranges et contraignantes des mondes où se sont établis les humains. Alors quand elle entend parler de Shaya, cette planète où la faune et la flore sont en totale empathie avec ses visiteurs, elle n’hésite pas une seule seconde. Mais en vérité, qui s’adapte à qui ? Quels mystères se cachent dans ce monde qui semble idéal ?
L’Opéra de Shaya est un space opera envoûtant et magique, accompagné de trois autres nouvelles tout aussi fortes et sensibles.
Sylvie Lainé est sans aucun doute l’une des plus belles plumes de l’imaginaire en France. Récompensée à maintes reprises, traduite en plusieurs langues, elle tisse depuis trente ans des histoires qui ne cessent de nous interroger sur notre humanité et notre rapport à l’autre.

Le rapport à l'autre... un thème qui me parle particulièrement du fait de mes convictions personnelles, mais aussi de par mes études, qui se sont jusqu'à présent concentrées sur l'interculturalité et le multiculturalisme. J'avais déjà lu un précédent recueil de l'auteur, Marouflages, que j'avais adoré pour ce même thème central. Ici, j'ai retrouvé tout ce que j'avais déjà adoré dans ses nouvelles, et plus encore. C'est donc un coup de cœur ! \o/

Ce recueil porte le nom de la plus longue des nouvelles présentées, une novella en fait, qui raconte l'exil volontaire d'une femme sur une planète qui a la particularité d'absorber les éléments génétiques de ses visiteurs. Ainsi, il n'est autorisé qu'un humain par parcelle, afin de ne pas surchargée le réseau planétaire d'informations. Les souvenirs, les connaissances acquises et innées, notre forme corporelle, notre manière de pensée... tout est transmis à cette planète et ses habitants, aux plantes et aux fleurs, qui prennent au fil des jours la forme que l'on désire et/ou que l'on voit en elles. Ainsi, un petit animal se prend d'affection pour l'exilée humaine sur Shaya, qui voit en lui un chat... et l'animal en prend la forme et le comportement peu à peu.Il en va de même pour les créatures sentientes, qui s'humanisent de manière étonnante et... surprenante.

Ajoutez à cette approche subtile et intelligente une écriture fluide et belle, qui sert magnifiquement le propos sur l'altérité ouverte, et vous obtiendrez ce petit bijou d'émotion et d'optimisme, mais jamais niais, en témoigne la chute renversante et troublante de L'Opéra de Shaya. Je ne suis pas surprise qu'il ait obtenu deux prix depuis que je l'ai acheté : c'est un recueil qui vaut le détour, et même un long passage réflexif !
 
Les autres nouvelles, tout aussi belles mais plus courtes, développent la réflexion à travers différentes histoires qui relèvent toutes du space-opéra. L'interview qui clôt le recueil confirme d'ailleurs tout le bien que je pensais de l'auteur, sur un plan humain aussi bien que littéraire.
Dois-je aussi préciser que l'ouvrage est préfacé par Jean-Marc Ligny ? J'ai d'ailleurs La Mort peut danser dans ma PAL, acheté avec l'Opéra de Shaya lors du salon de Lambesc près de chez moi, l'an passé... Maureen de Bazar de la Littérature en a dit beaucoup de bien, il va falloir que je le lise très bientôt. ^___^

Et comme ActuSF fait toujours bien les choses, en plus, c'est un recueil à petit prix, en papier comme en numérique. N'hésitez pas : foncez ! ^^

1 commentaire:

  1. Celui-ci est dans ma PAL et je compte le lire prochainement, d'autant plus qu'il rentrera dans le challenge short stories of SFFF !

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